Samedi 22 juillet 5H du matin départ de Luz Saint Sauveur pour réaliser ce défi que j’avais imaginé il y a quelque temps : voir combien de montée je peux effectuer en 24H. Pas de réel objectif, car n’ayant trouvé personne qui ai déjà tenté cette folie , je n’ai aucune base de repère. Je me lance à l’assaut de cette longue bosse 😅 ( pour rappel 19km à 7.5%) .
1ere Montée : 1h35
Rejoins dans les derniers km par @thomas_of_the_place. On profite du levé de soleil et d’une magnifique vue au-dessus d’une mer de nuage . On croise @tom_nieucel dans la descente, petit soucis de timing 🤣
2ème Montée : 1h41
Toujours en compagnie de @thomas_of_the_place qui est devenu un grimpeur colombien et rejoint à mi parcours par Olivier. Bonne allure et rigolade ! La voiture @fastclub_cafe Fait son apparition a 3km du sommet, on s’arrête même boire le café 🤣
3ème Montée : 1h35
Jumbo / UAE/ Sky c’est rien a côté du train des Bahegne !! Les frères @xavierbhg et Olivier m’ont emmené comme jamais !! Apparition de @toma_6v pour un petit bout de chemin .
4ème montée : 1h50
Toujours en compagnie de Olivier (il en fera 3 au final 💪💪) on échangera pas plus de 5 mots je crois 🤣🤣. C’est que ça commence à se compliquer cette histoire !!!
5éme Montée : 2h02
A partir de là, je rentre dans le dur 😅. @maxime_prieur_ qui est venu s’amuser au Pic du midi avec @georges_andre.camprubi me subira sur cette montée 😅 . Le mode survie va s’enclencher et les pauses vont se faire plus longue.
6éme Montée : 2h12
@larone7764 s’est joint à la rigolade et @maxime_prieur_ accompagnera sur la fin après son 2eme Pic du midi de la journée. 3 pauses dans la montée, ce fût la montée la plus compliquée 😅
7éme Montée: 1h56
Après plus d’une heure de pause et une pizza , les sensations sont bien meilleure. Je Prends même du plaisir , début de la nuit , j’apprécie vraiment le moment !
8éme Montée : 2h05
Ce sera la dernière , elle se passe également très bien mais je ne vais plus assez vite (et je commence à m’endormir en descente). Il est 3h45 quand je redescends.
Mon défi s’arrête donc à 8 montées et j’en suis très satisfait 😅 . C’était éprouvant mais le soutien de tout les copains présent et les nombreux messages d’encouragement m’ont permis d’arriver au bout de cette folie. Merci à tout le monde sincèrement. C’est un effort vraiment particulier, je pensais pouvoir récupérer dans la descente et pouvoir enchaîner plus vite les montées. Mais à partir de la 4éme il me fallait une vraie pause entre chaque montée. Mentalement c’est très exigeant, car l’effort à fournir est vraiment très long et on peut vite se laisser submerger par la difficulté.
C’est l’heure de faire le compte rendu de la Race Across France version 2500 kms.
Si vous voulez le compte rendu fait par un Delaplace de Dunkerque, le voici : C’était pas mal du tout ! Pas facile tous les jours mais bien quand-même !
Si vous avez un peu plus le temps et si vous voulez avoir une version plus « méditerranéenne », le voici :
J-30
De ma plus grande épreuve de cyclisme ultra-distance : la Race Across France version 2500 kms. Mon maximum étant 1000 kms, autant dire que je pars vers l’inconnu complet ! Vais-je tenir la distance ? Vais-je avoir le mental ? le physique ? Niveau préparation, c’est bien mais pas top. J’ai environ 4000 kms dans les jambes et une Race Across Paris 1000 kms derrière moi.
Après la Race Across Paris j’ai dû mettre un petit coup d’arrêt suite à une douleur au genou assez forte et persistante. Malgré les consultations et l’IRM… RIEN. Sur la dernière ligne droite j’ai donc enchaîné les cyclosportives (Bicikleta, Marion Clignet) et quelques sorties bien rythmées afin de reprendre un peu de puissance car les longues distances vous transforment en Micheline et vous éloigne du rythme TGV.
Race Across France, J-3
Je prends le train direction Dunkerque pour passer un peu de temps avec ma famille avant de rejoindre Le Touquet. Bon… La SNCF faudra qu’on parle. Vous êtes des gros mauvais avec ceux qui voyagent à vélo ! Dunkerque, ici Dunkerque ! Bienvenue dans le centre de l’univers !
J-2
Tranquilles avec mon père, mon frère et sa petite famille afin de faire le plein de bonnes ondes avant le jour J.
J-1
Arrivé au Touquet, retrait du dossard, check du vélo, dépôts des drops bag puis balade dans le centre-ville. C’est mignon mais incomparable avec Dunkerque.
Mon départ est à 17h21. Ce qui veut dire que l’attente va être longue. Pas tant que ça finalement, j’y retrouve Laurent, un copain du FastClub inscrit aussi sur l’épreuve mais aussi surtout tout le YouTube game de l’ultra. Mieux que Beauval ! 17h06, je me présente sur la rampe de départ. 17h15, photo call. 17h20, Fergus, speaker de la course m’appelle. 17h21, c’est parti et je manque de me casser la figure dans la descente de la rampe. Ça commence bien.
La course se découpe en plusieurs points de passage. Le Touquet au km 0, Lille au km 230, Mulhouse au km 1000, Megève au km 1500, St Jean en Royans au km 2000, Guillaume km 2250 et enfin Mandelieu km 2500.
Départ :
La course est partie dans un train d’enfer. Comme j’ai eu la chance d’être né dans le coin, mon frère, ma belle-sœur, ma nièce et mon neveu sont venu me voir à deux endroits, le Cap Blanc nez et Bourbourg pour me soutenir.
Passage à Cassel sur les lieux du championnat de France 2023 puis arrivé au CP1 de Lille au B-Twin Village.
230 kms
Pour un peu plus de 30km/h de moyenne.
Pause rapide pour remplir les bidons, objectifs Dourlers au km 300 pour faire un bisou à Mathis, le fils de mon pote qui a démarré sa chimiothérapie quelque jours avant le début de la course.
Je repars fort, le terrain plat du Nord m’est favorable. Mais moins les pavés… Au détour d’un virage rapide, je passe sur une portion pavée d’un kilomètre. Moi qui me posais la question de faire le Paris-Roubaix Challenge… en fait non. Au-delà du manque de me ramasser la figure dans l’entrée dans la zone à cause de l’humidité ambiante, j’ai l’impression que le vélo va casser à chaque instant. Aux abords de Le Quesnoy c’est Sabrina, une amie que je n’avais pas vu depuis au moins 10 ans que j’aperçois transperçant le brouillard. Elle est là, à 4h30 du matin pour me voir moins de 5 min.… dingue ! De quoi me redonner la force pour attendre la maison de Lionel et de puiser de la force auprès de Mathis ! Le parcours me faisait aussi passer pile devant la maison de mes ex-beaux-parents…. Selfie !!!!
Je repars de Dourlers et quitte mon « Nord ». Objectif, aller dormir à Metz. Je fonce comme un sanglier vers les Ardennes pour arriver dans la Meuse, autour de Verdun et de ces sites historiques de la première guerre mondiale. J’aime bien quand le parcours nous fait faire aussi du tourisme. Ça y est je suis enfin à Metz et rejoint mon hôtel que j’avais réservé 2h plus tôt.
650kms
Après 27h non-stop je me pose enfin pour manger et dormir.
Samedi matin, fidèle à moi-même je rate mon réveil. Il est 5h et je repars. Au moins ça fera des économies de batteries puisqu’il fait déjà jour. La trace jusque dans les Vosges me paraît interminable. Je me languis même des premières vraies bosses alors que je grimpe comme un fer à repasser asthmatique. Ça y est on attaque les Vosges, ascension du rocher de Dabo, puis je file comme un avion sans ailes vers le mont St Odile pour redescendre vers Munster.
Il fait chaud, très chaud même. C’est le moment de profiter des partages d’expériences des copains !
1/ Maxime Prieur tips : rouler en maillot d’été manche longue pour éviter les coups de soleil et se charger de crème solaire mais aussi pour se passer les bras sous l’eau fraiche, le maillot garde un bon moment la fraicheur et ça fait beaucoup de bien.
2/ Daniel (le président de mon club de cyclo de Saubens) tips : t’as chaud, tu vois une fontaine, plonges tes pieds dedans… effet fraicheur et sensation de repartir avec des nouveaux pieds garantis !
Ayant sous-estimé les Vosges comme beaucoup d’entre nous j’arrive à Munster vers 22h et il me reste encore le Petit Ballon, le Markstein et le Grand Ballon avant d’arriver au CP2. Je m’engage donc dans le Petit Ballon pour vivre un enfer.
Fatigue, pente raide, mauvais bitume et nuit tombante ont raison de moi. Par 2 fois je dois m’arrêter dans un virage pour m’allonger et dormir 30 minutes. J’aurais pu partir pour plus longtemps la deuxième fois si un automobiliste ne s’était pas arrêté pensant que j’avais fait un malaise. Mais les belles étoiles sont de jolis moments visuels.
CP2
CCK, Ici CCK, le club de vélo de Kingersheim. Au-temps vous dire que c’est grand luxe ! Un box couvert pour le vélo, tout ce qu’il faut pour recharger les appareils, douches et cantines ! Les bénévoles du club sont aux petits soins et ça fait du bien.
Après une nouvelle sieste d’une heure je repars. Mon objectif est de rejoindre Pontarlier dans la soirée. 21h30 j’arrive à destination et me jette chez Mc Do. J’expérimente pour la première fois le drive à vélo… mais la manager m’autorise (moi et d’autres concurrents) à manger à l’intérieur. La boite de nuggets, mes burgers avalés et moi repartons à la recherche d’un endroit où dormir. Ce sera cet abris bus en bois totalement couvert. Un vrai 4 étoiles.
Après quelques heures de repos je repars pour en terminer avec le Jura et attaquer les Alpes. Il fait toujours aussi chaud et je suis obligé de m’arrêter régulièrement pour prendre à boire. J’ai la consommation d’une Ferrari en sortie de péage. Je m’approchais du col du Chat quand soudainement j’aperçois sur le bord du chemin et en plein jour le chevalier de la nuit, Richard Jeanjean ! Richard est un ami rencontré sur le BikingMan Corsica 2022 et membre du FastClub qui a gagné son surnom de NightKnight car il vélotaf de nuit toute l’année. C’est toujours agréable de croiser des copains même pour 5 minutes et même si je ne suis pas très loquace.
Le col du Chat passé on peut s’engouffrer pour de vrai dans,
Les massifs alpins
Je retrouve Jacques, un concurrent avec qui j’avais déjà partagé un bout de route du côté des Vosges. Jacques est le cycliste sans défaut, il est à l’aise sur tous les terrains avec un mental d’acier. Nous roulons ensemble jusqu’à Faverges et nous arrêtons aux alentours des 23h place de l’hôtel de ville sur un banc pour dormir.
4h du matin, une grosse journée m’attend en plus des cols « inconnus » il va falloir passer le Grand Bornand, la Colombière, Megève, les Saisies, la Madeleine et le Chaussy avant une pause bien méritée à St-Jean-de-Maurienne. J’avais prévu de me reposer dans un abribus à St Jean de Maurienne mais c’était sans compter sur Christophe, une autre belle rencontre de cette RAF avec qui nous avons partagé un bout de nuit chez l’habitant. Christophe fait partie de la race des aventuriers philosophes, toujours le bon mot et toujours aller de l’avant.
1700 kms
Je suis au matin du 28 juin, gravi 25000 m de dénivelé positif en un peu plus de 5 jours et il me reste 800 kms et 15000 m de dénivelé positif à parcourir. Christophe et moi nous séparons dans l’ascension du col Mollard. Petite descente rapide et me voilà dans la Croix de Fer. Le paysage est splendide. Depuis quelques jours je commence à me prendre pour un grimpeur. Je suis à l’aise, je monte avec un bon rythme à se demander si un 8% alpestre ne sera pas plus facile qu’un 8% pyrénéen ! La descente de la Croix de Fer est juste magnifique avec la vue sur le lac de Grand Maison.
Mais pas le temps de trainer, ce soir j’ai rendez-vous avec un lit de camp au CP3 de St-Jean-de-Royans. Le passage dans le Vercors est splendide, leurs automobilistes le sont moins. L’ascension vers Lans-en-Vercors n’est pas le plus paisible, une vraie autoroute mais ensuite jusque St-jean-en-Royans… c’est cadeau…j’en prends plein les yeux. Juste ce qu’il faut pour se remettre en tête qu’en plus d’une course, c’est aussi un aventure et l’opportunité de traverser le plus beau pays du monde. Arrivé au CP3 je prends le temps de prendre une douche, de manger et de dormir au chaud sur un lit de camp. Je vais devoir attaquer les 500 derniers kilomètres avec une météo qui s’annonce compliquée.
Il me reste 570 kms et 11000 m de dénivelé à couvrir.
5 heures du matin, je repars avec pour objectif finir. Mais c’était sans compter la course contre l’orage. À l’abord de Gap et en direction de Barcelonnette, je me retrouve encerclé par les orages. Ça claque dans tous les sens mais il ne pleut pas donc j’avance jusqu’au moment où la pluie puis la grêle s’abattent sur mon dos. J’arrive à me réfugier dans un abris-bus où se trouve déjà Remi, un autre concurrent de la course. On attend sagement, mettons les tenues de pluie et recevons un SMS de l’organisation .
Course neutralisé jusque demain 7h
Nous sommes à 5 kms du village de Lauzet-Ubaye, mon épouse nous à trouver une chambre d’hôtel donc GO !!! Arrivé sur place nous nous retrouvons dans un hôtel-restaurant qui est dans son jus depuis les années 80 mais c’est propre.
Nous sommes rejoints par 3 autres concurrents que j’ai régulièrement croisé depuis le départ et nous décidons de passer la soirée ensemble. 1 bière, 2 bières… resto, je suis refait. La météo du lendemain ne s’annonce pas encore bonne, nous décidons donc de repartir ensemble à 7h de passer ensemble le col de la Cayolle et de descendre ensemble jusqu’au CP4 de Guillaume histoire de veiller les uns sur les autres. Ascensions de La Cayolle sous la pluie et descentes sous la pluie… je suis frigorifiée.
Au détour d’un village je m’arrête dans une boulangerie prendre à manger et boire un café. La boulangère ayant pitié de moi m’a fait m’assoir dans l’arrière-boutique à côté de son four à pain pour me sécher et surtout me réchauffer !
J’arrive au CP4 de Guillaumes où m’attends… Guillaume !!! Mon pote de Marseille a fait 3h30 de route pour venir voir une loque frigorifiée sous une couverture de survie et qui aligne à peine 2 mots en train de boire sa soupe et son coca ! Un beau tableau mais c’était cool de l’avoir près de moi !
Il me reste 300 kms
On est vendredi, il est 13h, j’ai mon bus de retour pour Toulouse le lendemain à 10h. J’attaque le sprint final, je dois finir aujourd’hui… cette nuit. La sortie de Guillaumes est très jolie, on passe dans des espèces de gorges et traversons des tunnels creusés à même la roche pour arriver à Entrevaux. Virage à droite et on attaque le col de Félines, le premier kilomètre est costaud mais ça passe. On redescend et on enchaine… Sur le BikingMan Euskadi, son petit était Bagargui. Sur la RAF il s’appelle col du Buis. Mais quelle saloperie celui-là !!! 4 kms avec des passages à plus de 17%, après 2300 kms…
Une fois passée cette purge, je pars direction les gorges du Verdon. Nouvelle claque visuelle mais j’y laisse une partie de mon moral. Physiquement ça tient, je rattrape même beaucoup de concurrents engagés sur les 1000 kms.
Et quand ça ne va pas, je sors l’arme magique ! Mon téléphone et appelle ceux qui je suis sûr auront les mots. Ils et elles se reconnaitront.
21h
Il est temps de manger. Je m’arrête dans le village de Tourtour. Petit village provençal avec place central rempli de restaurants et d’un groupe jouant de la musique. Un gout de vacances. Pause terrasse avec un croque qui m’a fait un bien fou. Même si à partir d’ici il y a plus de dénivelé négatif que positif, il me reste encore 115 kms et 2500m de dénivelé positif. Je passe en mode autiste, je pose le cerveau, mets de la bonne grosse techno qui date du début de ce siècle dans les oreilles, ta gueule et pédale !
Ça monte, ça descend, ça monte, ça descend c’est non-stop, je rattrape encore des concurrents sur leur vélo ou sur le bas-côté en train de dormir. Je vois sur mon compteur les kilomètres restant diminuer de plus en plus. 70kms, 50kms, 30kms, 15kms. A ce moment je me dis que Mandelieu est à portée de mains et que ça va être l’heure de profiter et de se faire une première rétrospective. Pas du tout : à 5kms tu es encore dans un col et tu enchaines sur une descente très raide qui t’emmène directement sur la ligne d’arrivée.
Samedi 1er juillet
Il est 3h30 du matin et j’ai terminé la Race Across France 2500kms.
Quand j’avais terminé le BikingMan Euskadi il y a 2 ans déjà, c’était pour moi un accomplissement et je ne savais pas encore que l’Ultracyclisme allait devenir une partie intégrante de mon équilibre de vie. Je vais donc juste compléter la conclusion de mon récit du BikigMan Euskadi :
Voilà, c’était le récit d’un gars qui, il y a 4 ans, faisait 120kgs et était perdu. Voilà, c’était le récit d’un gars qui, il y a 3 ans, grimpait le premier col de sa vie à vélo. Voilà, c’était le récit d’un gars qui, il y a 2 ans, étais devenu un BikingMan. Voilà, c’était le récit d’un gars qui, il y a quelques semaines, bouclait la RAF 2500 kms Voilà, c’était le récit d’un gars qui sait que maintenant tout est possible et qui rêve de challenges encore plus grand !
Merci, à mon épouse qui m’accompagne et me soutient car mes sacrifices sont aussi les siens. A Antoine mon fils qui j’espère sera fier de son papa. Merci à Marie, ma nièce qui est venu à la maison pour aider Cléanthy et passer du temps avec son p’tit cousin. A ma famille, mes amis, tout ceux qui m’ont accompagné et soutenu. Les copains du club de Saubens SC31 et bien sûr cette bande de débiles du FastClub.
Clément notre stagiaire aussi appelé Fujiman en cyclotourisme est partie découvrir le nord de l’Espagne en vélo, voici son bilan.
Le Vélo Plaisir : En route pour les Asturies et Picos de Europa
Août 2016 , lors de la Vuelta , je suis subjugué par une étape qui se déroule dans les Asturies , se terminant par la montée au Lacs de Covadonga. Un jour j’irai voir ce paysage de mes propre yeux !!
Ironie du sort , je n’étais encore à ce moment là jamais monté sur un vélo de route (Début en Février 2017) .
C’est donc parti pour 5 jours de balade ! Départ de la gare de San Sebastien direction Burgos en Castilla y Léon ( Train MD : Media Distancia qui permet de voyager avec le vélo non démonté).
Jour 1 : Burgos / Cervera de Pisuerga 127km 1550D+
Arrivé a 14h45 de Burgos , je n’avais pas beaucoup de temps pour faire une grosse journée Vélo. Il était donc question de se rapprocher au maximum de Picos de Europa . Actuellement en Castilla y léon à 900m d’altitude. Je m’attendais à un trajet monotone , mais j’ai été agréablement surpris. De belle routes sans trafic , des montées courtes (environ 3km) qui casse l’ennuie des lignes droites . Je passe franchement un bon moment ! Malheureusement les 30 derniers km se font sous une belle pluie ! J’arrive à l’hôtel à 20h et je sais que les affaires auront du mal à sécher pour le lendemain.
Jour 2 : Cervera de Pisuerga / Covadonga 210km 3200 D+
La journée s’annonce longue donc je pars tôt (7h) . Pas de petit déjeuné ( j’ai pas trouvé de bar ouvert avant 8h30 durant le séjour) , heureusement que le SIS BETA FUEL (energy Drink) est un produit miracle ! Début de journée paisible , les km avancent bien et me voilà au pied de la 1ere grosse difficultés de la journée : Puerto de San Glorio 27km à 5% depuis Potes . Une montée sans grande difficulté, assez régulière , juste longue !!! Mais l’apparition de la pluie à 5km du sommet a totalement changé la tournure de la sortie. Je me retrouve à 1600m d’altitude 7degrés et complètement trempé.. Cela va durer pendant 3h ( sans descendre à moins de 1200 d’altitude).
Du coup changement de programme , je décide d’enlever une partie de montagne qui aurait annoncé le début de Picos de Europa , par un détour par le Village de Riano ou je pourrais m’y ravitailler et me réchauffer un peu . Choix payant , le village est incroyable au milieu d’un barrage assez fou. C’est magnifique !!! J’y reste 1h manger et attendre que la pluie cesse et me voilà reparti sur les contre fort de Picos de Europa. Début du spectacle visuel avec cette immensité rocheuse qui m’entoure. C’est plutôt irréel,une longue descente d’une trentaine de km sur une route déserte de voiture et entouré de cette masse rocheuse calcaire m’amène jusqu’à Cangas de onis.
L’objectif du séjour s’annonce , la montée au lacs de Covadonga 15km à 7,5%
la circulation y est réglementée , seul des bus ou voitures spéciales peuvent monter , cela rend l’ascension calme ! Il y a vraiment des passages très dur quasi 4km à 10%. J’ai 190km dans les pattes et je lutte clairement ! Il suffit juste de lever la tête et on oublie la difficulté , des animaux en estives , des collines verdoyantes et les sommets montagneux vertigineux. L’arrivée sur le Lac Enol est à couper le souffle . 7 ans que j’avais cette montée en mémoire. En général on est toujours un peu déçu par la réalité mais là au contraire c’est un de mes plus beau souvenir de vélo !!
Je descends prudemment car une légère pluie s’est de nouveau invitée. Passage par la spectaculaire Basilique de Covadonga et fin de la journée à l’hôtel en contre bas . Mémorable .
Jour 3 : Covadonga / Arija 190km 3640D+
Le soleil est de retour !! Départ 8h direction la partie Nord de Picos de Europa. Succession de montée courte et agréable sur des routes toujours aussi paisible.
Passage par des Gorges magnifiques qui donne toute la signification au vélo plaisir !! dans ces conditions les km défilent vraiment tout seul. Coll Ortiguero /Hoz / Ozalba s’enfilent comme des perles ! Je quitte les Asturies ( avec des souvenirs pour longtemps) et je traverse le parque Natural Saja-Basaya par le col de Palombera pour revenir en Castilla y Leon . 17Km à 5% .
Décors totalement différent , forêt et sous bois. Montée très régulière donc sans difficulté. Les 4 derniers km sont spectaculaire , vue à découvert sur 360 degrés , animaux omniprésent c’est top !! Je fais la course avec un espagnol qui doit encore être dégoûter de s’être fait déposer par un mec avec des sacoches !! Descente sur la ville de Reinosa rapide , puis direction l’Embalse de Ebro et le gîte de Rosa pour une nuit de repos bien mérite ( et une lessive en prime).
Jour 4 : Arija/Durango 164km 1870D+
Premiére partie du retour au bercail ! Toujours le soleil malgré 1h dans le brouillard au départ , de la belle route ultra roulante. Un peu plus monotone mais c’est pas déplaisant , je peux mettre un peu de rythme et rouler plus vite que les derniers jours ( je terminerai a 27km de moyenne). Je traverse quelques villages assez sympathique et je rentre au pays basque par le Col de Pena Angulo , magnifique descente avec un très beau panorama. Je reconnais la typicité des paysages du pays basque et ce vert unique ! C’est également le début des cadeaux locaux , les fameux pétards à 20 % sur des routes sans rendements , ça m’avait presque manqué !! peu de pause sur cette journée j’arrive en début d’après midi à Durango ou j’y passerais la nuit . Ville très sympa .
Jour 5 : Durango/ Capbreton 177km 2700D+
Fin de la Balade , et journée sans intérêts haha !! Je m’étais préparé à un itinéraire pas très fun et j’ai pas été déçu … Le retour des belles nationales Espagnole et à défaut de la piste cyclable de bord d’autoroute, beaucoup de centre ville à traverser … Au bout de 3H j’avais tout juste 50km… très/trop long !! je me dis même que je vais prendre le train à Hendaye pour rentrer. 2 cols sympa rends la sortie plus agréable et je me rajoute même le Jaizkibel histoire de profiter un peu . Arrivé à hendaye j’hésite (il y a un train dans les 15 min) mais je décide quand même de terminer à vélo. Trop de voitures , anglet/Bayonne à 17h un calvaire. Bref une journée qui restera pas dans ma mémoire.
Budget : hôtel 50e en moyenne (chambre pour 2 , donc si vous partez à 2 c’est ultra rentable) , 30/40 euros de nourriture/ jours . Donc entre 250 et 350 euros pour 5 jours pour une version très confort .
Vraiment du vélo plaisir , je décidais en milieu d’après midi du point de chute de la journée en fonction de la forme du moment. Ca permet vraiment de profiter de chaque instants au mieux,
L’Espagne est vraiment un terrain de jeu incroyable. Tout d’abord par la multitude de paysages offert , du respect des automobilistes envers les vélos et d’autre part par la douceur de vivre locale.
Je commence à connaître pas mal d’endroit différent à vélo , mais les Asturies m’ont réellement marqué, c’est époustouflant !
Coté matos , Première fois que j’utilise mes roues Corima MCC sur du long : Bluffant . Certes il faut être en pleine possession de ses moyens pour en tirer le meilleur. Mais même avec la fatigue accumulée elles restent un + pour les ascensions ou pour tenter de mettre du rythme.
Nous avons suivi la course GravelMan Maroc de Christophe il y a quelque temps. Au début nous étions très motivé pour que Christophe nous procure des émotions tout au long de son aventure puis assez rapidement après le départ nous sommes devenu plus qu’inquiet pour lui.
Les conditions météo sont devenues tellement mauvaises qu’une partie des participants se sont retrouvés coincés dans les montagnes avec un mètre de neige…
En ultra les participants s’engagent dans des courses de plus en plus dure, mais quelle est la limite ? L’avons nous touchés dans cette épreuve et comment tout s’est réellement passé. Voilà notre sujet avec Christophe aujourd’hui.
Salut Christophe, comment vas tu ? Bien remis de cette aventure ??
Bonjour, tout va bien merci. Oui bien remis de cette aventure. Je n’ai pas connu de fatigue particulière ou problème physique.
Quelle est la prochaine au passage ?
La prochaine course ultra est le Bikingman Corse prévu en duo.
Lorsque tu t’es inscrit pour le Gravelman Maroc quels sont les points qui te motivés ou que tu recherchés ?
L’atlas est pour moi un lieu mythique qui me fait rêver depuis de nombreuses années. C’est également l’occasion de découvrir une région d’un pays d’où est originaire une partie de ma famille.
Le parcours était dans les 600 km avec pas mal de dénivelé, quelles étaient les infos que tu avais dessus ?
Effectivement un parcours de 600km avec 12200 d+ sur parcours qui promet d’être gravel très engagé avec de nombreux passages aux alentours de 2500 m d’altitude avec en prime une situation météo qui se dégrade à l’ approche du jour du départ de l’épreuve.
Ca y est nous sommes la veille du départ, comment cela s’est passé ? (pour une fois on ne parle pas de la course mais plutôt des a coté) Ambiance Marocaine ? Couscous tous ensembles, vous aviez un logement commun ?
Nous sommes quasiment tous logés aux collines de l’Atlas à Ourika aux portes des montagnes de l’Atlas. Ce lieu fait office de camp de base pour dormir, manger, et prendre le départ de la course.
L’ambiance est conviviale autour de bons plats marocain.
J-1
La question de la météo se fait plus prégnante. Les prévisions se dégradent, vent, neige, sont annoncées.
H-1
A 1 heure du matin le vent s’engouffre sous la porte de notre chambre. Mes deux copains de chambrée et moi même ne fermeront plus trop l’œil à la fois dérangé par le bruit et les interrogations quant aux conditions climatiques extérieures.
On sait que les conditions météo étaient désastreuses (plus grosse tempête depuis 7 ans) L’organisation vous a-t-elle mis en garde ? L’option de décalage de départ ou le changement du parcours ont elle était évoqué ? Je pose ces questions car en temps qu’optimiste je serais surement parti en slip pour rouler sous le soleil du Maroc ! Je me serai mis en danger, je le sais et je me pose la question pour savoir si d’autres personnes ont fait comme ça.
Lors du briefing de course à 5h00 du matin, Steven Lehyaric nous indique qu’au vue des conditions météo une seule trace 600km est donnée et non plus deux , sur deux niveaux de difficulté comme prévue.
Je pense que le report ou changement de parcours était dans de nombreux esprits de participants mais aucune information ne sera donnée dans ce sens.
Balise en main nous prenons le départ de façon dispersée.
Maintenant place à la course ! Raconte nous :
Le départ est donné à 6 h du matin après un court briefing de Steven Le Hyaric.
Je pars avec 2 autres participants et abordons le début de la course en direction de la ville de Setti Fadma. Sur la route, le vent violent est toujours présent. Maintenant le vent lance de terribles rafales qui nous obligent à poser pieds à terre pour ne pas chuter dans les zones les plus exposées.
Nous observons des chutes de pierres et bientôt un véritable rocher venu terminer sa course sur le bitume. La vigilance est de mise. Nous nous éloignons de la paroi rocheuse qui borde la route.
La route est également jonchée de poteries cassées sur la route venant des étals situés sur le bord de la route. Les plaques métalliques ondulées faisant office de toiture n’ont de cesse de claquer au vent.
Je me demande alors si toutes résisteront aux assauts répétés du vent. Le risque que l’une d’entre elles se décroche et vienne nous percuter est omniprésent.
Tout cela donne un climat de tension assez particulier dès les premiers kilomètres de la course.
Nous arrivons à Setti-Fadma , la pluie s’intensifie et les phénomènes de crue aussi. La route est maintenant régulièrement ponctuée de ruissellement d’eau qui la traverse en drainant de la boue.
Nous suivons les conseils de Steven et faisons une pause pour nous réchauffer dans un petit restaurant n’ayant plus d’électricité mais dans lequel il est possible de prendre un thé et des sandwichs au fromage, avant d’entreprendre l’ascension de l’Oukaimeden.
A peine relancés, nous devons rapidement délaisser la route au profit d’un chemin escarpé, de l’ordre du chemin de mule, marquant le début de l’ascension du col qui se fera intégralement à pied, en poussant et portant le vélo. La progression est lente sur ce chemin étroit et tortueux.
Rapidement un message de l’organisation indique que les participants sur la trace route n’ont plus accès au col par les autorités et qu’ils sont déroutés.
Bientôt, la pluie se transforme en neige et nous apercevons le chemin blanchir. Plus l’ascension se poursuit, plus le niveau d’enneigement s’accentue et les chutes de neiges sont importantes accompagnées de vent.
La trace est maintenant imperceptible dans la montagne. Nous sommes dans la neige le visage fouetté par le vent et la neige, peinons à nous repérer. Nous en sommes à suivre l’indication de notre compteur GPS en luttant contre le blizzard dans un décor totalement monochrome ou ciel et terre se rejoignent sans distinction.
Les conditions nous obligent à arpenter la montagne de façon verticale, la neige à hauteur de genoux. Progresser dans ces conditions tout en portant les vélos demande un effort considérable. Enfin,nous atteignons 2.000 m d’altitude, la couche de neige mesure 1 mètre par endroit. Sans perspectives d’échappatoire.
Nous nous interrogeons sérieusement sur la pertinence de cette ascension et remettons en question le fait de continuer.
Tout à coup, nous apercevons un village et des personnes s’approchent de nous. Ce sont des berbères sortis de leur village situé en contrebas. Nous regardant incrédules face à cette situation tout à fait improbable. Ils sont venus au secours de 2 participants un peu plus bas à bout de force physique et mentale… en leur portant leur vélo.
Nous décidons de faire une pause au village pour établir un plan de repli. Le moment est incroyable !
Nous n’avons plus aucun moyen de communication, nos téléphones et balises GPS ne fonctionnent plus depuis plusieurs heures. Nous avons attaqué l’ascension à environ 9 h 30 du matin, il est maintenant 13 h. Les berbères nous indiquent un abri où stocker nos vélos et nous invitent à rentrer chez eux. Ils nous font plusieurs feux pour nous réchauffer et nous donnent de quoi nous asseoir. Les participants continuent d’affluer, nous sommes 15 maintenant.
Une deuxième pièce nous est offerte en délogeant des chèvres. Le feu dégage une fumée intense me piquant les yeux et m’asphyxiant. Les berbères créent des ouvertures en déposant quelques pierres des murs pour ventiler la pièce. Tout le monde est assis sur de petits tabourets ou accroupis pour ma part afin d’éviter d’inhaler trop de fumée. Nous nous réchauffons au pied du feu. La situation est dingue et l’image incroyable. Tout comme les feux qui nous sont offerts, nos corps et vêtements dégagent de la vapeur en se réchauffant. Pour finir par nous envelopper dans une ambiance vaporeuse.
Les berbères ne possédant rien, vivants dans des maisons de pierres, non isolées, avec de la terre battue au sol, nous donnent tout ce qu’ils possèdent spontanément ! Allant jusqu’à nous offrir du thé et des galettes.
De quoi sérieusement remettre en perspective sa propre condition et son niveau de préoccupation quotidien. Tout comme le rapport que nous avons aux autres.
2 heures sont passées lorsque nous décidons de repartir du village pour redescendre en prenant la route, enneigée elle aussi. Les berbères sont inquiets, ils nous accompagneront sur une partie de la descente.
Nous sommes donc 15 participants en procession les uns derrière les autres. L’avancement est mécanique et s’effectue sous forme de passage de relais afin de partager l’effort énorme qu’il faut entreprendre pour ouvrir la trace avec son vélo dans la poudreuse. Cela durera 14 km. Au bout de 7 heures environ, nous retrouvons du réseau et le contact avec l’organisation pour indiquer notre situation.
La trace 600 km gravel est annulée. Pour un report sur la trace 350 km qui ne passe pas dans les montagnes de l’Atlas.
Lorsqu’il est enfin possible de remonter sur le vélo pour pouvoir retrouver Setti Fadma situé à 3 km de là, à 18 h, au bout de 9 h de périple. Je monte sur mon vélo, ne fais que quelques mètres lorsqu’une pierre coupe mon pneu avant. Le liquide préventif sort de mon pneu mais ne parvient pas à reboucher. Me voilà donc en atelier réparation, à tenter de poser des mèches sans effet et donc dans l’obligation d’installer une chambre à air.
Le tout assisté par des locaux et 2 autres participants, au crépuscule, aidé par la lumière du téléphone portable, les mains nues exposées au froid et dans la neige… Un début de course épique !
Je relie Setti Fadma et rejoins les autres participants arrêtés, en train de se restaurer.
L’organisation nous indique que nous devons basculer sur la trace 300km gravel de part les conditions météo.
Les trois quarts des participants présents décident de ne pas poursuivre l’aventure et de rentrer au camp de base à Ourika.
Mes 2 compagnons de route et moi-même décidons de poursuivre ou plutôt de commencer l’aventure direction Ouirgane (check point 1) que nous relierons samedi à 4 h du matin .
Après cette folle épopée et une courte pause de sommeil dans l’Auberge du CP1. Nous remettons les compteurs à zéro et partons à l’assault de la trace 300 km. La météo est beaucoup plus clémente, tout est sublime, la trace aussi bien que le décor constitue un véritable tableau permanent composé de couleurs incroyables.
Le vélo roule très bien et me permet de progresser sereinement aux côtés de mes compagnons d’aventure équipés de VTT. Il n’y a plus de notion de course, la frustration de devoir basculer sur un parcours deux fois plus court que celui prévu est énorme. Nous décidons donc de prendre notre temps pour profiter à fond de chaque instant et des paysages qui s’offrent à nous. Nous arriverons au camp de base, à Ourika, dimanche à 3 heures du matin.
Dimanche sera une journée off pour repartir lundi en duo sur une trace de 200 km faite par Steven, passant par le désert d’Agfay. Décor somptueux et grandiose composé de dunes et d’oasis dans ce désert de cailloux, tout droit sorti des contes des 1.001 nuits.
Pour les conditions climatiques c’est sans transition, avec une température de 26°c. Crème solaire et tenue d’été sont de sorties. Nous profitons à nouveau pleinement de cette journée, accompagnée pour l’occasion de l’équipe de photographes du Gravelman, venue nous suivre en mode reportage. Nous terminerons notre périple mardi à 3 heures du matin.
Une aventure hors norme, hors du temps, qui restera gravée dans ma mémoire, partagée avec deux compagnons extraordinaires, Ali et André.
Incroyable Christophe, cette course ou aventure te restera graver a vie je pense. Avec le recul, quel est ton bilan de cette course ? Étais tu bien préparé ? As-tu pris les bonnes décisions ? Penses-tu que l’organisation aurait dû faire les choses différemment et comment ? On sait aussi que l’orga est venue récupérer des participants dans une maison sous la neige sur le parcours. (On est pas là pour accabler l’organisation mais elle a comme les participants des responsabilités)
Je te confirme que cette aventure restera gravée dans ma mémoire.
Avec du recul je remercie mon coach pour ma préparation sans faille et me remercie d’être assidu à l’entraînement et précautionneux dans mon équipement embarqué.
Ceci m’a réellement permis d’affronter ces conditions extrêmes tout en conservant sang froid et capacité de réflexion.
L’organisation ne peut pas tout anticiper ni couvrir tous les aléas et imprévus.
Cependant en tant que participant nous attendons légitimement d’une organisation qu’elle soit présente sur l’aspect sécurité et prévention des risques. Et ce d’autant plus lors d’épreuves en totale autonomie.
Pour ma part je pense qu’au vue des bulletins météo annoncés, un changement de parcours s’imposait afin de limiter les risques et les nombreux déboires qu’ont vécu les participants.
Je déplore de ne pas avoir croisé une seule fois l’organisation sur le long de l’épreuve et surtout durant la longue et périlleuse ascension de l’Oukaimeden. Ou nous étions coupé du monde sans réseau gsm ni balise gps. Même si nous pouvions être en contact avec Steven via Whatsapp et téléphone sur le reste du parcours.
Nicolas Ramade, notre star de Fastclub du VTT nous fait un retour sur sa première course de l’année l’enduro de Brassac. Epreuve de la Coupe de France.
Samedi la météo était plutôt clémente (par rapport à la pluie annoncée.). Avec quelques blessures ma préparation hivernale a été plus que raccourcie. Physiquement je savais que ce serait très dur ce weekend. La première reconnaissance de la SP 5 s’est bien passée. Dans le chrono de la SP 1 je me sentais plutôt bien. Pourtant mauvaise surprise à l’arrivée, performance très décevante, très loin des espérances. La SP 2, pareil je me sentais bien sur le vélo, mais beaucoup trop lent. Sur la SP 3 je déjante suite à une crevaison, n’ayant pas le temps de réparer je n’ai pas pu prendre de départ de la SP4.
Cette première journée était un gros échec.
Dimanche matin, pluvieux, j’ai pu reprendre la course mais en ayant abandonné la veille je ne figure pas dans le classement général. Je me battais donc juste pour faire des chronos par spécial. La SP5 se déroulait bien mais en partant derrière les VTT AE j’ai doublé 5 retardataires donc je finis très loin. Ensuite, sur les SP 6, SP 7 et SP 8, c’était mieux mais toujours très loin des résultats escomptés. Beaucoup trop lent mais absolument pas en forme physiquement. J’espérais jouer un top 5 en master et un top 100 en général et j’en suis très loin.
Pas de parcours à préparer mais pas de parcours donné non plus avant le départ, c’est le concept de la Unknow Race. Julien raconte comment il a géré la création de sa trace tout en étant déjà sur le vélo . Beau challenge réussit avec brio !
Première course de l’année.
J’ai longuement envisagé la Desertus mais mon hésitation a été trop longue par rapport à la fin des inscriptions !
Puis en regardant sur le calendrier du site Dotwatcher j’aperçois un évènement localisé pas très loin à Lyon et découvre The Unknown Race. Très rapidement je suis séduit par le descriptif : pas de CP avant le départ mais au fil de la course et une organisation à but caritatif inspiré de la TwoVolcanoSprint.
Je valide rapidement et me retrouve au départ le vendredi 07 Avril. A 5h55 je suis naturellement réveillé pour l’annonce du premier CP sur Whatsapp à 6h00. Au chaud sous une couette je découvre qu’il faut aller sur le plateau des Glières ! J’avoue regarder à deux fois car vu la météo des jours précédents et la position du CP je crains de la neige mais un bref check via une webcam me rassure (c’est un col routier coupé par 2km de gravel damé pour le ski de fond en hiver). C’est parti pour 30min de création d’une trace sur Komoot. Avec un comparatif Google Map et ma mémoire car pour le coup je suis pas totalement dans l’inconnu ! Je privilégie le plat et contourne toutes les bosses pour rejoindre le pied du plateau.
Ensuite je ne traîne pas : je descends au départ avec un passage dans une boulangerie. 7h00 et c’est parti pour les 30 premiers km tous ensemble en groupe. Le temps de discuter tout en restant attentif à des furieux dans l’autre sens !
Une fois la ligne de départ fictive passée ça s’éparpille. Je partage la même trace que pas mal de monde donc faut contrôler un peu son rythme car comme souvent ça commence plutôt fort. Au passage d’un rond-point j’ai le malheur de glisser sur la route rendu humide par des petites averses. Résultat, une extrémité de prolongateur dévissée et des égratignures à des doigts qui vont saigner pendant plusieurs heures. Bref je commence à me retrouver seul à mon rythme vers 10h00. Tranquille je rejoins la Via Rhona, passe par les gorges du Fiers, le nord d’Annecy et me voilà aux pieds du plateau en même temps qu’une bonne rincée que je vois arrivé. Je décide de m’équiper car elle semble assez forte et si le prochain CP est dans le nord je ne serai pas sec avant la nuit vu les prévisions ! Finalement ça s’arrête dans la montée et j’arrive avec le soleil au CP1 sur le plateau des Glières : le top ! On se retrouve quelques-uns à discuter.
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Et surtout la découverte du CP2 : col de Perty. Ouf on part dans le sud. Et encore un endroit que je connais (dans l’autre sens lors de la Three Peaks 2022). Je ne tergiverse donc pas avec une ébauche de la trace en tête : demi-tour nord d’Annecy, Rumilly, Chambéry, Grenoble, col de la Croix Haute et col de Perty. Je fais la trace plus tard en roulant car ce sera utile pour la traversée de Grenoble. Bizarre de passer sur des routes familières voir quotidienne en mode course. Bonne surprise en arrivant sur Chambéry de voir mon frère et mes parents au bord de la piste cyclable.
Un bref échange et je repars non-stop jusqu’à Grenoble pour une première pause dans un Mcdo. C’est 21h une « bonne » dose de protéine, sucre et café et c’est reparti. Ca déroule jusqu’au col de la Croix Haute. Juste un break à un distributeur qui tombe à pic pour recharger une des gourdes de Coca. Cette route est agréable de nuit car en journée ça roule beaucoup, et encore mieux avec la pleine lune avec une vue sur les massifs du Dévoluy et des Ecrins au fond. S’en suit une longue descente et un gentil plat jusqu’aux pieds du col de Perty. Je commence à avoir froid et je m’y attendais car en plein juillet ça avait été le plus froid de la Three Peaks. Un torrent n’est pas loin de la route et en plus en prévision du gel le matin il fallait zigzaguer entre les arroseurs pour protéger les boutons des fleurs des pommiers. Arrivé au col vers 5h00 du matin je suis surpris de voir à cette heure, et avec un bon vent frais, Victor et Filippo : motivé l’équipe ! On discute pendant que je mets le peu qui me reste en vêtement.
CP suivant : Tour d’Auvergne et plus précisément la Chapelle Notre Dame de Natzy. Je balance rapidement sur Google Map et note la ville la plus proche à suivre : Nyons. On s’occupera de tracé calmement au soleil car là ça caille ! Je suis donc les panneaux jusqu’à Nyons. Une fois arrivé, en mangeant mon Cheeseburger tenu au chaud dans mon dos depuis Grenoble, je peaufine les km suivant mais ne valide pas à 100% la trace, ça demande réflexion et je peux le faire en roulant. Je reprends la route jusqu’à Valréas dans la vallée du Rhône où je valide définitivement et transfert sur mon Etrex ! Ce sera par le col de la Chavade à défaut de celui proposé par Komoot le col de Gerbier de Jonc : merci Google map ! -500m de d+ et autant de km.
La matinée est difficile jusqu’à Aubenas, avec un vent de face et donc l’impression de pas avancer, gaspiller de l’énergie, remettre en question ma route : un moment dur mentalement. Un peu déprimé dans la montée qui suit je décide de regarder pour la première fois Dotwatcher. Car Victor m’avait annoncé 5ème au CP2 et j’ai vu des personnes dormir sur les côtés avant Nyons. Et effectivement je me trouve 2ème et ça me remobilise ! De quoi plier le col de la Chavade avec ces pentes à 10% et maintenir un bon rythme ensuite. Tout le plateau qui suit sera sur des petites routes tranquilles et un beau paysage.
Par contre que des petits villages sans rien et c’était trop tard quand je suis arrivé à Brioude. Juste eu le temps de prendre le dernier salé d’une boulangerie qui baissait ses rideaux. S’en suit un jolie couché de soleil avant de partir dans des petites routes en fond de gorges. La nuit tombe et les températures aussi ! Même pendant les 16km de montée jusqu’au col de Volppière je ne surchauffe pas. Donc arrivé au sommet je mets tous, sur-chaussure, sur-pantalon, veste et double buff. Car en plus il y’a du vent. Autour de 2/3h du matin la fatigue commence à être forte sans pause depuis le début 44h. Saisi par le froid et cette fatigue j’ai l’impression de tourner en rond et divaguer sur ce plateau de l’Artense avant d’être réveillé par le panneau « Tour d’Auvergne » ! Mais le point GPS c’est la chapelle donc je me fais une trace rapide sur Google map que je suis le portable en main. Et là surprise c’est au sommet d’une bosse accessible qu’à pieds, ça se fini donc en poussant le vélo (me rappelle les marches au sommet du Monte Gelbison de la TwoVolcanoSprint 2021). Une photo pour assurer le passage et on file.
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J’avais déjà préparé une trace dans le col après Aubenas mais je décide de commencer par suivre un panneau Clermont-Ferrand car la trace partait dans l’autre sens… La grosse fatigue commence à frapper, je connais bien ça vers 5h/6h du matin c’est le plus dur, faut tenir jusqu’au lever du jour. En attendant je trouve un distributeur de pizza et hésite pas longtemps. J’emballe une moitié plié en 4 dans un papier qui me restait et repart avec l’autre en main. Je résiste à la fatigue jusqu’à proximité de Clermont Ferrand où enfin le jour se lève. Je me remets sur ma trace et avance poussé par des messages, car on est au coude à coude avec Sebastian ! J’opte pour une trace « lisse » par Thiers : une montée et on bascule dans la vallée de Saint-Etienne. Mais noyé par la compression du profil sur le téléphone j’ai zappé un petit pic : le col de Saint-Thomas. Pourtant à son pied je prends la direction de Saint-Etienne avant de voir que je sors de ma trace. Et la grosse erreur : je fais demi-tour pour faire cette « petite bosse » de 8km avec les quatre derniers à plus de 10%…
Peut-être pas perdu beaucoup de temps mais de l’énergie c’est sûr. Il m’en reste pour appuyer jusqu’au pieds des Mont Lyonnais. Arrivé je me lance rapidement dedans, ça monte, ça descend, ça monte… usé je m’aperçois que je suis une trace pas rentable du tout pour aller au départ du parcours final. Il y’aurait eu moyen de contourner ces murs à plus de 10%… Par-dessus ça je m’embrouille entre mon GPS et Dotwatcher sur le départ du parcours. J’avais l’ancienne trace plus longue sur mon GPS et je m’aperçois être dedans depuis quelques km mais ne pas l’avoir suivi dans les règles car j’ai improvisé des détours pour éviter des murs. Je commence à faire demi-tour pour refaire correctement mais au fil de la descente j’ai comme une lumière au milieu du brouillard dans ma tête et prend le temps de m’arrêter. Je regarde sur Dotwatcher et en fait tous est bon car je n’avais pas encore commencé la dernière trace à jour pendant mes détour : nouveau demi-tour donc ! J’ai la chance de pouvoir m’imposer un rythme en fin de course : des muscles qui répondent et surtout encore à boire et à manger. Donc feu dans toutes les bosses des monts du Lyonnais jusqu’à la ligne d’arrivée fictive au col de Malval. Petite pause et on profite en roue-libre de la descente sur Lyon pour retrouver tout le monde à l’arrivée : organisateurs, bénévoles, participants contraints au scratch et Sebastian le vainqueur intouchable à la fin ! Discussion et partage autour d’une bière et la soirée qui tombe à pic : un burger, une douche et dodo !
Merci à tous pour les messages avant pendant et après cette grande boucle !
(Anecdote : le lendemain lundi les plaies sur mon petit doigt de ma chute du vendredi commencent à avoir des signes d’infections, résultat : passage chez un pharmacien qui choqué m’envoi aux urgences : bilan 8h d’attente et absent à la finisher party ! Donc attention, ça peut valoir le coup de faire un stop en pharmacie après une chute pour désinfecter un coup !)
Voici Thomas qui nous fait un retour sur la Race Across Paris! Vous savez ce sentiment qu’on a quand on lit un résumé de course : on souffre avec le coureur, on a de la compassion et de l’admiration pour lui. Dans ce résumé rien de tout ça, on se marre et on se dit que ça doit être sympa d’être dans sa tête ! On te félicite, car nous ne doutons pas de l’investissement et de la volonté que tu as mis pour boucler ces 1000km !
Départ
Ça y est, nous sommes le mercredi 19 avril, château de Chantilly, il est 22h30 et je prends le départ de la Rase Across Paris 1000 kms !
A mon grand regret pas de Bikingman cette année. J’ai besoin de valider des épreuves « Race Across » pour pouvoir m’inscrire à la Race Across America pour 2024.
Ici le départ se fait en mode contre la montre toutes les minutes me basculant mentalement en mode compétition et non aventure. Le profil plutôt léger en dénivelé (« seulement » 10 000 mètres) me fait penser que c’est un parcours plutôt en ma faveur. Ca part fort, j’ai une personne devant moi à une minute que je dois reprendre et une derrière moi à une minute qui ne doit pas me reprendre. De nuit on voit les lumières des coureurs devant ce qui force à rouler plus fort et oublier toutes notions de gestion et qu’on a 1000 bornes à faire.
Rouler la nuit reste un exercice que je n’apprécie pas particulièrement, on ne profite pas vraiment du paysage et il faut être plus vigilant. De nature plutôt serein et en pleine phase avec une de règle de mon club :
« Ta gueule et pédale »
Je suis inhabituellement nerveux. Dans les coups de culs je me lève, je relance, je mets des watts je commence à rattraper des concurrents. J’essaie de dire un petit mot, déconner un peu mais on ne me répond pas. Soit j’ai vraiment un humour de merde ou c’est la région parisienne qui a un effet sur les gens. Je vote sur un peu des deux !
Ca y est je commence aussi à me faire reprendre. Moi qui pensais envoyer, les plus rapides m’ont bien calmé. Dans le lot Eric Leblacher, vainqueur de l’épreuve l’année dernière, et Benoit Bigot, un gars avec un style improbable qui roule en fixie. Avant le départ, pour moi c’était mon top 2 pour le général.
250 KM
Au petit matin, juste après un virage en descente sans difficulté je suis stoppé net par la police et des pompiers. Bien évidement je pense à un accident de la route mais pas à retrouver Eric Leblacher au sol, son vélo 70 mètres plus loin en train d’hurler dès que les pompiers le touchent.
Je prends le temps de passer un message à l’organisation et étant inutile je repars. Plus tard j’apprendrai qu’il est tombé en voulant éviter une bête qui traversait la route. Résultat : fracture de l’omoplate.
300 KM
Maintenant l’objectif c’est Fontainebleau, petit déjeuner ! Ca y est ! Je passe devant le château et m’arrête à la première boulangerie. Je regarde mon compteur : 28km/h de moyenne. Ok c’est parti fort mais à partir de maintenant et jusque la fin de la première boucle, c’est vent de face et pas une petite brise !
Café, eau gazeuse, flan, saucisson et c’est reparti.
J’aimerai arriver avant 19h au CP1 (km 500). Quand tout le monde dit qu’un ultra c’est 40% physique, 60% mental… c’est pas faux ! J’ai beaucoup pensé à Richard notre chevalier de la nuit du Fastclub sur ces 200 kms finaux de la première boucle.
Je ne compte pas le nombre de fois au j’ai pu gueuler le fameux « FAIT CHIER !!! ».
Et justement, face au vent, ce n’est pas Bob Maurane qui a abandonné mais Benoit Bigot par fracture de mental à cause du vent. Comme quoi… rien n’est jamais établi sur ce type d’épreuve.
500 KM
Finalement à la force des jambes et du mental j’arrive à Chantilly à 20h30. Je suis à mi-parcours, j’ai mis 22h, je pointe à la 14ème place… c’est pas mal mais j’en suis encore qu’à la moitié. Je mange, je recharge mes appareils, je me douche et file dormir sur les lit de camps mis à disposition sur le CP.
Allez, je dors 3h pas plus et je repars… 5h plus tard je me réveille en panique, vous savez comme dans « 4 mariages et un enterrement » : merde merde merde merde !!!!!
C’est reparti, une boucle de 200 kms à l’Est pour revenir sur Chantilly. Petit check sur le traqueur, 12 ème. Dans ce genre d’épreuve, j’aime bien découper les distances mentalement afin d’avancer de petite victoire en petite victoire.
Objectif Km 600
Château-Thierry. Je n’ai ni vu de château ni croisé un Thierry mais j’y ai trouvé une bonne boulangerie. Une chocolatine, un canelet, un café, une eau gazeuse et go ! Retour à Chantilly. Si je peux y être pour 11h cela me laissera le temps de faire une bonne pause repas. 12h30 j’arrive à Chantilly, c’est plutôt rare quand un plan se déroule sans accroc. Je mange rapidement et repars aussi tôt… plus que 300 et puis j’ai rendez-vous avec la tour Eiffel.
Les appels et les messages sur mon téléphone s’enchaînent.
Ma femme, pour une petite visio avec elle et mon gamin.
Mon frère, systématiquement pour prendre des nouvelles sur mon état de forme sans se soucier d’un quelconque classement.
Guillaume, mon pansement mental ou mon Mars je n’ai pas encore choisi.
Jean-Marc, pour mon classement au général et dans ma catégorie et me dire que je suis peut-être en train de faire un gros truc et enfin
Clément pour m’insulter et me dire que j’ai intérêt à entrer dans le top 10 et finir avant minuit ! Au final un bon cocktail pour me faire éliminer car c’est la meilleure des assistances !
Paris
Ici Paris ! Quelle idée d’arriver aux portes de Paris à 18h, un vendredi de départ en vacances. Pour moi ça été le plus dur mentalement, concentration extrême, s’en est même dangereux.
C’est un miracle d’arriver en haut de Montmartre sans encombre et sans avoir aussi renversé un touriste. Je redescends, direction Châtelet où je retrouve un ami le temps d’un bisou et d’un kebab. Enfin la tour Eiffel ! Petit selfie et story Insta et c’est reparti.
C’est le moment pour ma chère et tendre me m’envoyer un si beau message: « plutôt que de prendre des selfies et de faire des stories tu ferais mieux de rouler car tu es 12ème, le 11ème est pas loin devant mais le 13ème n’est pas loin derrière, alors bouge !!! » Je me remets donc au boulot. Il me reste encore 180 kms.
Dans les différentes bosses amenant sur Versailles, une douleur au genou droit pointe son nez et ne me lâchera plus jusqu’à la fin.
Dernière nuit
La nuit tombe, c’est reparti pour l’obscurité. Décidément je n’aime vraiment pas ça. On ne lâche rien, on avance et je repense à cette fameuse question métaphysique : est ce que 10 poules peuvent battre un renard si elles l’attaquent ? 22h, 23h, j’ai faim ! Je veux des bonbons… Le côté positif de cette région, c’est le nombre de supérette 24/24 ! Orgie de rouleaux de réglisse et de Dragibus !!! Mon comfort’food du moment.
De nuit les kilomètres défilent et se ressemblent. C’est les 70 derniers kilomètres et il est 5h, j’en ai marre. En fait je m’ennuie, la monotonie du paysage, le temps passé à rouler de nuit ont raison de moi. Petit check sur le traqueur, la 11 ème place est assurée sans pouvoir aller chercher la 10 ème. En réalité le concurrent devant moi était parti 28 minutes avant moi et je suis arrivé 30 minutes après lui. J’ai raté la 10eme place pour 2 min ! Chantilly en approche.
Ca y est c’est l’arrivée !
Il est 6h30. Je suis accueilli sur la ligne d’arrivée par Arnaud Manzanini. Retour à la base de vie et je m’assoie sur une chaise pour retirer mes chaussures et me réveille 2h plus tard…
Au final, la Race Across Paris est une course que je ne referai pas. J’ai besoin de belles destinations, de beaux paysages, d’une belle trace et d’émotions. En revanche contrairement à ce que j’avais pu entendre, l’organisation est bonne et professionnelle. Son fondateur est accessible et vient à notre rencontre, même s’il ramène tout à son expérience sur la RAAM. S’il savait que je prévois d’aller y péter son record l’année prochaine.
Rendez-vous maintenant en juin pour la RAF !
Merci au Fastclub, vous êtes un club de joyeux fou-furieux et provocateur de belles rencontres.
Merci à ma famille et les amis qui sont toujours là pour me soutenir.
Merci à mes collègues d’Aprium pharmacie qui ont suivi l’épreuve et pour le plaisir de voir tout les messages de soutiens sur mon téléphone professionnel à mon retour à la maison.
Et grand merci et je t’aime à Cléanthy ma chérie et mon fils Antoine qui êtes ma motivation.
Olivier, le finisher en devenir, nous fait vivre son expérience sur le Bikingman Portugal.
Bonjour à tous, je me présente en deux mots: Olivier SMETS 52 ans ancien BMXer en race (reprise du BMX Race en 2015 à 2019) suite au COVID-19 j’ai terminé l’aventure BMX et acheté un vélo de route et le virus de la route avait frappé 🙂
Depuis 2 ans le Bikingman me trottait dans la tête….Les gens me traitaient de fou, malade mental, que ce n’était pas fait pour moi etc…
Toutefois en septembre dernier j’ai appuyé sur le bouton de confirmation du Bikingman Portugal OOOOHHHHH my God!!!!!!! (Ce type est fou!!!) Une envie de découvrir une nouvelle aventure, le dépassement de soi et la Bikingman Family sans compter la plus dingue la FASTCLUB FAMILY.
Arrivée à Faro vendredi soir, après une descente en 2 jours de la Belgique (en voiture je précise :-)). Je descends au village départ afin de m’y enregistrer et faire connaissance avec toute l’équipe ainsi que les participants. Ce samedi était aussi mon anniversaire que je ne vais pas fêter malheureusement (je dois être le seul type qui s’offre un Bikingman comme cadeau d’anniversaire! (Merci aussi à Valérie ma femme d’être à mes cotés et me nourrir d’encouragements. D’ailleurs Valérie était Race Angel sur ce Bikingman.
LUNDI Boummmm!!!!!! 3:00 du Mat!!!!! Il faut y aller! Je prends le vélo jaune avec tout le package pour rejoindre l’Hôtel EVA pour un bon petit déjeuné pour retrouver une partie des riders et attaquer la journée.
4:00 du mat l’étau se resserre et le départ approche, on discute avec la team et je me demande (mais qu’est-ce que tu fous ici avec très peu de préparation depuis le début de l’année. Mais mes idées noires disparaissent très vite car le Captain Max et toute l’équipe m’encourage :-). Après une banane engloutie la vague Fastclub est partie….L’aventure est déjà commencée pour moi.
Les premiers kilomètres ensemble sont sympa… mais où est passé Max ahahahahaha 🙂 il a déjà décollé avec son missile leopard!!!! Pour ma part je suis enfin seul avec moi-même profite de cette matinée avec les premières bosses…..pour chauffer le moteur…partons relax car la route sera longue. Néanmoins je commence à élaborer une stratégie pour cette première journée : 200 k dormir à MONCHIQUE et repartir à 5:00 du mat pour atteindre le CP1 en fin de matinée. En toute franchise ce plan partira direct aux oubliettes….. j’y reviendrai plus tard.
L’aube pointe sont nez, je kiffe le levé du jour…lumière incroyable un moment inoubliable! Sur ce mes bidons commencent à se vider ainsi que ma vessie qui me joue des tours car tout les 15 minutes je dois m’arrêter faire pipi (peut-être le stress ou je bois trop). Après le phénomène s’estompa.
Lundi 1er mai jour férié …. Comment se ravitailler en eau et bière (non je déconne). Je dois remercier les Portugais car il y avait un bar la porte ouverte mais il était fermé, j’y vais et un type barbu veste en jean tatouages enfin toute la panoplie du Hell’s Angel, je lui explique (enfin mon Google translater lui explique) le pourquoi du comment ce dont j’avais besoin (de la benzine pour mon vélo) il me sert un COCA bien frais et il m’offre une grande bouteille d’eau. Un type incroyable et m’offre par la même occasion le fanion de son club de MOTO. J’aurais bien pris sa moto pour ce Bikingman!!!!!!
La journée continue et ça monte et ça descend….Ce Bikingman est une montagne russe en permanence la chaleur commence à monter, le moteur chauffe, je me retrouve lanterne rouge de ce bazar et je comprends que cela va être compliqué de garder la stratégie du début malheureusement, mais je suis ici pour apprendre car seulement 1200 borne dans les jambes depuis janvier dernier, je me rend compte que c’est peu pour l’épreuve. Effectivement je cherche des zones d’ombres pour me reposer et refaire le plein des bidons pour la survie. Faut gérer, faut gérer je repensais à cette phrase de Jasques Barge……
Je dévore les km de manière très lente, il fait chaud très très chaud et la stratégie tombe à l’eau, il va falloir trouver autre chose….et je me souviens de la conversation avec le papa d’Axel Carion: Roule la nuit à la fraîche, faire quelques siestes et prendre un bon petit dejjjjjj pour te requinquer.
J’allais expérimenter le ride de nuit seul avec les animaux des bois ou autres bestioles (on va expérimenter la GO’LUM). Cependant avant la tombée du jour je suis dans la PAMPA!!!!! Rien aux alentour, je me repose de temps en temps sur le peu d’ombres que je trouve (pas de possibilité de m’allonger il n’y a que des ronces et fourmis. Ahhhh les fourmis j’y viens, c’est incroyable comme tu vois la vie différemment lors d’un Bikingman, lors de mes pauses debout à coté du vélo du constate et regarde la vie des fourmis ou comment elles embarques ton morceau de cake que tu viens de faire tomber un morceau c’est une dinguerie!!! Ces moment de solitude te paraissent moins long c’est fou! La route reprend je me retrouve dans un petit village avant la tombée du jour avec l’envie de manger quelque chose de consistant. Enfin je vois une épicerie, qui fera l’affaire…mais celle-ci est fermée my gooooddddddddddd!!!!! Je demande à une dame qui rentre chez elle, qui me confirme bien que les portes resteront fermée. Toutefois, elle me montre du doigt que derrière moi se trouve un restaurant qui lui est ouvert….je me retourne et ouiiiiiiii (vous savez quoi? Le restaurant se nomme Le NIRVANA!!!!!!!!!!!!!!! Incroyable.
Me voilà au NIRVANA!!!! Je me commande une Pizza, fait le plein de tout et m’emballe un sandwich pour la nuit. Let’s gooooo pour attaquer cette longue nuit, une nouvelle expérience pour moi. Je vais vous dire que sur certaines portions j’étais pas à l’aise… j’avais toujours l’impression que Jason le tueur de Vendredi 13 allait sortir des bois avec sa machette. Olivier relativise imagine toi les bois en plein jour c’est magnifique. J’ai aussi expérimenté Deux micro siestes et une autre de 2h dans un abris bus 5 étoiles je me suis entendu ronfler :-). Zzzzzzzzzzz
5:00 du Mat je remballe mes affaires en sachant qu’il faudra attaquer les 14 km de montée pour arriver à Monchique, il fait encore noir et je mange un peu avant d’aller au charbon. L’avantage de cette nuit de ride c’est que je commence à rattraper mon retard 🙂 Cette bosse est interminable et je regarde de gauche à droite avec la frontale et soudain un grognement!!!!! Je ne sais pas pourquoi j’ai pédalé plus vite ahahahahah ensuite un petit renard est sorti du bois pour m’accompagner quelques secondes …..très sympa. Au final le compteur m’indique l’arrivée au sommet et la mesdames et messieurs spectacle total …..le levé du soleil la récompense ultime….rien que pour ça ce Bikingman est une expérience unique. A cet instant c’est avec un grand soulagement et un sentiment de satisfaction que le ride de nuit a été gérée sans soucis (j’avais beaucoup d’appréhension à ce sujet).
Arrivé à MONCHIQUE un bon petit dej car maintenant tous les commerces et restaurants sont enfin ouverts. Après ce premier jour je suis content car pas de mal de dos ou autres douleurs mais je dois augmenter cette moyenne de 2 à 3 km/h pour atteindre le CP1 et c’est là que je sens que ma préparation était légère…..Mais si tu ne le fait pas …… tu ne sais pas…..Le challenge du Jour (CP1 dans les délais). GO go go.
Je donne tout ce que j’ai sur mon vélo jaune et aussi grâce aux encouragements des amis via SMS ou FaceTime ainsi que ceux de ma chérie qui est Race Angel au CP1……Il reste un bon 20 km et j’aperçois la voiture BIKINGMAN avec Didier/David/CESAR pour me booster. Après des enchainements de casses pattes il reste quelques km, j’emprunte la partie Gravel et dernière ligne droite pour rejoindre le CP1 à 14:30 (280KM)malheureusement hors délai. L’accueil des Race Angels était chaleureux beaucoup d’émotions. Amandio me demande si je veux continuer l’aventure…..mon mental voulait mais le corps me disait attention tu vas peut-être le payer cher…..j’ai pris la dure décision de m’arrêter au CP1 en sachant que ma préparation était très light pour ce type d’épreuve. Je pensais que j’allais mettre mon vélo à la poubelle ou être dégoûté après cela….
Mais non j’ai appris pas mal de choses sur moi sur la façon de gérer des situations que je ne maitrisais pas…..c’était l’inconnu complet pour moi. Ce mini Bikingman ma renforcé à revenir terminer le boulot et de me préparer au mieux pour revenir le terminer. Le lendemain matin après une bonne nuit de sommeil à Sagress j’ai remonter sur mon vélo jaune pour revenir au village départ à Faro (120km).
Un grand merci à tous pour cette expérience inoubliable (Bikingman Family pour les échanges et d’encouragements) De rencontrer d’autres personnes qui n’avaient pas terminer l’année passée et sont finisher cette année. Merci à vous pour ce soutient cela me touche énormément. Merci à ma famille, amis et à la Famille FASTCLUB des gens extraordinaires.
Problèmes mécaniques & solidarité : Jean-Marc nous montre qu’il ne faut jamais abandonner !
Voilà déjà 10 jours que je prenais le départ du Bikingman au Portugal, avec Christophe, pour former un duo Fastclub, une première pour nous de courir en paire et de surcroit sans jamais avoir fait plus de 100km ensemble. C’était déjà en soi une aventure risquée car le deal s’est fait au soir de la clôture du Bikingman Corsica 2022 : « Et si nous faisions le Portugal ensemble? » tout en trinquant avec une Pietra. L’idée était lancée et elle a été jusqu’au bout. En fait, il y avait trois objectifs, et c’était le meilleur moyen d’en atteindre aucun : Etre Finisher, Vivre le raid en équipe et très égoïstement prendre ma revanche sur l’étape 2020 où j’avais abandonné pour raison médicale.
En synthèse :
93kg mon poids au départ
12,9kg poids du vélo sans l’eau
1028 km
13050 D+
52 h de selle
26 l d’eau
10 bouteilles de Pedras
8 jus de pommes
7 glaces
4 toasts mista … le reste n’est pas avouable !
Un début de course dans le vent évidemment, mais nous avions la possibilité de rouler en relais vu que nous courions en paire, et nous roulions bien jusqu’au Km63 où ma chaîne saute et se bloque entre les deux plateaux. Tout se bloque je manque de tomber mais je décroche rapidement et évite la chute. Christophe arrive au bout d’un moment à dégager la chaîne, mais le dérailleur s’est mis en sécurité et maintenant plus aucune vitesse ne passe. Nous n’avons jamais été confronté à cette panne. Comment s’en sortir? Génial nous avons du réseau, je vais sur le site Shimano pour trouver la solution, il suffit de faire un reset du Di2 et ça repart. Oufffff
Pour autant, je m’aperçois que mon petit plateau semble être voilé, il ne tourne pas rond, et dans ma tête ça commence à ne pas tourner rond non plus. Je décide d’éviter d’utiliser le petit plateau de peur que la chaine ne se bloque a nouveau. Une quinzaine de km plus loin j’entends un bruit métallique, je venais de perdre la dernière vis qui tenait le plateau, qui se retrouvait brinquebalant sur l’axe du pédalier. STOP immédiat, nous n’avons pas d’autre solution que de fixer le petit plateau avec la seule vis que nous avons récupérée sur la route. C’est ici que je découvre la vie de pistard, je vais devoir rouler sur la plaque jusqu’à trouver des vis pour réparer. Le Bikingman est une course sans assistance, mais les soutiens des amis et de la famille sont nécessaires pour être encouragé, soutenu et ne rien lâcher. Nous avions créé un groupe WhatsApp où nous relations notre progression mais aussi cette mésaventure. C’est là que notre ami Pierrot d’Ajaccio s’est investi de la mission de nous trouver des magasins de vélo au plus près de la trace. Il a été fantastique, car au-delà de trouver les shops un 1er mai, il les appelait, leur parlant avec un anglais sûrement très pur, pour savoir s’ils détenaient les fameuses vis: « Hello frate, ave you quatre screw for pédalier? Don’t give them to Arnaud, Steven ou Nathalie ils ont leur assistance. Multo obligado. » Là c’est le mental qui reprend le relais car la prochaine chance est à Monchique. Cette ville résonne fort dans ma tête car c’est ici que j’avais abandonné en 2020 à 120km de l’arrivée. Les 17km de montée pour arriver dans cette petite ville de montagne, connue aussi pour ses eaux thermales, est interminable sous une chaleur accablante de 37 degrés. Une seule fontaine sur l’ascension où il faut 1h pour remplir un bidon, mais une pause sympathique car des villageois venus faire un pique-nique à cet endroit nous offre un bout de gâteau traditionnel pour le 1er mai. Je me souvenais que dans cette ville il y avait un superbe Bike-café où nous pourrions trouver des vis. Fermé le 1er mai. Mais Christophe voit les femmes de ménage à l’intérieur, il frappe (à la porte, pas sur les femmes de ménage) qui ouvrent et nous autorisent à chercher notre bonheur dans l’atelier. Notre joie fut de courte durée, car rien ne correspondait et nous avons hésité un instant de démonter un pédalier pour récupérer les vis. Non chez Fastclub ça ne se fait pas! Pause fraicheur, coca, cacahuètes, noix de cajou et réflexion stratégique. Go to CP1 à Sagres, km 279, car c’était là que se trouvait le deuxième magasin. Arrivé vers minuit, après 14h de pédale, près de 4300 D+, toujours sur la plaque. Nous décidons de passer la nuit dans une chambre d’hôte car le shop n’ouvre qu’à 9h. Une bonne nuit réparatrice, un petit-déjeuner nickel, arrivons à l’ouverture de la boutique, malheureusement pas les bonnes vis.
Le prochain shop est au 387km à Boavista dos Pinheiros. Nous reprenons la route mais j’ai accumulé beaucoup de fatigue à rouler en force et je n’avance vraiment pas vite. Nous poursuivons vers Littoral Bike qui a normalement mes sésames. Ouverture à 15h, nous sommes en avance donc nous nous posons et attendons, mais cette fois-ci pas pour rien. Les voilà ces p…… de vis, elles sont magnifiquement vertes et je n’hésite pas un instant pour dire « oui » quand le mécano me dit qu’il n’a que cette couleur. Moi qui rêvais de rose, pour ressembler un peu au bike de Clément. BK Portugal saison 2 : une nouvelle « vis » commence. Moral retrouvé, test plateau ok, dérailleur ok, nous repartons, mais ce n’est pas aussi simple car je n’ai plus de jambes et nous progressons lentement. Christophe est un vrai forçat avec un boulet accroché à sa cheville. Nous décidons de pousser jusqu’à Santiago de Cacem, de se restaurer et d’y passer une bonne nuit. Nous ne sommes pas les seuls à faire cette halte, pas moins de 5 vélos dans le garage sont déjà là. Allons faire deux courses au supermarché en face de l’hôtel pour petit déjeuner demain et ravito de survie. Dodo 22h, réveil 2h30 et départ vers le CP2, où je vais retrouver Karine qui est race Angels à Villa VIçosa. Ça me donne la pêche. La stratégie est bonne, la nuit est douce, on avance bien, on se fait de beaux relais et les kilomètres défilent vite, on reprend des positions (je n’ai pas ouvert Owaka de tout le périple) en route pour la Remontada. Mais après la pause déjeuner, à nouveau baisse de régime, les derniers kilomètres sont très longs. Après 16h30 de selle nous arrivons au CP2.
Joie partagée avec Christophe dès la vue de la place grandiose que nous traversons pour être accueillis par notre fan club race Angels constitué de nos épouses, Neri et Amandio, mais aussi notre ami Jacques Barge, la légende, et Marie sa femme. Au son de «joyeux anniversaire» , Karine et Neri approchent avec deux pastels de nata surmontés de six bougies. Voilà 6 ans que nous sommes ensemble avec Karine. Elle m’offre un teeshirt avec devinez quoi dessus? Un vélo, et moi je pense que la vis qui me reste sera un beau clin d’oeil, super souvenir de cette aventure. Stratégie : nuit au CP2 pour repartir au plus tôt le lendemain matin. Super nuit, les jambes sont là, les premiers 180km sont passés facile. Toujours aussi chaud, plusieurs pauses pour boire et manger. Nous n’avons pas les mêmes besoins avec Christophe, c’est un chameau, alors que moi je me force à m’hydrater très régulièrement…mais malheureusement je n’ai pas assez manger. Après une dernière vraie pause déjeuner et micro sieste à Moura, nous reprenons la route avec pour objectif la finish line. Nous évaluons le temps à 8h mais au final nous en mettrons 10. En effet, la nuit arrive, les montagnes russes sur la fin du parcours sont terribles et le vent n’est plus en notre faveur, il nous attaque par rafales brutales. On pousse, on pousse, le mental prend à nouveau le dessus car je suis vraiment dans le dur, mais je vais l’avoir ma revanche, nous allons arriver à Faro. Deux heures du mat, les derniers pavés assassins de la vielle ville passés, nous entendons la cloche qui annonce notre arrivée. Nous y sommes, le pari réussi, le défi relevé, une paire de choc au bout de la nuit. Nous sommes heureux, joie partagée avec nos épouses, mais aussi avec Laurianne, Richard et Clement qui se sont réveillés très tôt pour nous féliciter.
Les émotions sont là, même maintenant quand j’écris ce dernier mot : A prestù !
Les courses d’ultra c’est pas que dormir 20 minutes assis dans des abris bus, c’est pas que traverser la moitié du pays de nuit, c’est aussi profiter des paysages, faire des rencontres tout en se dépassant. C’est ce qu’à vécu Jérémy lors sa 1ère course d’ultra, la Désertus Bikus !
Arrivée sur Anglet le mercredi 19 avril au soir dans un petit Airbnb à 2 km du départ, je prends mes marques et surtout j’essaie de me reposer après 6 heures de voiture. Je contacte le Captain Max pour enfin le rencontrer. Le jeudi matin, petite sortie dédiée aux derniers réglages de la bicyclette et l’après-midi je rejoins Max au QG Glaces Romane sans son grand patron Georges parti pour une grosse sortie vélo.
bsh
Vendredi 21 jour de course même si le départ est le samedi 22 à 00h01 je sens monter la pression puisque c’est mon premier Ultra, je n’ai jamais roulé plus de 200kms…ça promet. Mon but premier en m’inscrivant à la Desertus Bikus était de rencontrer un maximum de membres du Club et ensuite prendre un maximum de plaisir et d’expérience.
Après avoir fait un semblant de sieste et installé mes sacoches et ce qui constitue ma maison durant 6 jours ( mon OPEN WIDE ) je rejoins Max et toute l’équipe présente pour le départ ( Georges, Matias, Phil, Raphaël, Richard…).
Les selfies s’en suivent et nous y voilà…00h01 c’est parti pour la Desertus Bikus 2023, départ sous une pluie battante, je lance ma trace dans mon gps…et là première faute de débutant , je met ma trace totale soit un peu plus de 1400 kms de navigation…Chose que mon GPS n’approuve pas et je décide donc de suivre les lumières rouges des autres concurrents en attendant le CP1 à 330 kms de là. Pour couronner le tout mon écran tactile ne fonctionne plus à cause de la pluie…me voici à Saint Jean pied de Port où je perd 3 compagnons que je m’étais fait. Je passe en navigation via google map en désespoir de cause et je me retrouve après 80 kms, seul dans un col à 275 kms du CP1, il est 6h du matin et je reprends un orage…mon mental est mise à rude épreuve et le manque de sommeil se fait sentir aussi…Toutes les conditions réunies pour mettre le clignotant avec moins de 100 kms au compteur…C’est là que j’aperçois la lumière d’un cycliste qui arrive derrière moi…C’est le dossard 134 (Patrice), nous faisons course commune et je lui avoue qu’il m’a sauvé la vie et apparemment c’est réciproque, nous arrivons au sommet du col dont j’ignore le nom. Nous entamons la descente sous la pluie et dans le premier village nous faisons un premier arrêt , où nous rejoint un troisième copain dossard 205 (Paul). Tout 3 en délicatesse avec nos GPS nous roulons toute la journée jusqu’ à Ejea de los Caballeros. Il est 18h30/19h et pour ma part après une matinée sous la pluie et un après midi sur des longues lignes droites venteuses…Je décide de stopper pour la journée car je n’avance plus. Patrice est d’accord avec moi, je préfère recharger les batteries, passer une bonne nuit dans un hôtel et repartir tôt le dimanche pour faire une grosse journée. Paul préfère rouler encore et s’arrêter plus loin.
Jour 2, nous sommes dimanche et c’est un jour férié, nous partons un peu avant 6h avec la ferme intention de rejoindre le CP1 en milieu de journée pour se rapprocher par la suite au plus prêt du CP2. J’enclenche google Map et nous voilà parti pour 10 km de gravel par forcément prévus…Vers 8h30 nous nous arrêtons pour checker nos divers traces et c’est là que le dossard 161 le cuistot brésilien Iaman nous double, je l’avais rencontré le vendredi matin dans les locaux de « la course » et nous avions sympathisé. Nous prenons sa roue et lui demandons si nous pouvons rouler avec lui , chose qu’il accepte volontiers, pour un premier ultra il est toujours bon de rouler à plusieurs. CP1 validé à 12h48 et direction CP2, nous roulons jusqu’à un petit village sous une chaleur écrasante et au détour d’une rue, Iaman (expert en espagnol) demande à une dame si elle peut remplir nos bidons…Elle fait mieux que ça puisqu’elle sort des boissons fraîches, du jambon, du pain, des olives , une paella, du café , le tout sur une table de camping dépliée dans cette ruelle. Nous voilà refait pour la journée saluant +-au passage l’hospitalité espagnole. Le soir, après une journée à plus de 200 kms, nous stoppons notre effort dans un petit village où nous prenons une chambre d’hôtel et une pizza. Décidés à repartir tôt le lendemain (5h), Patrice préfère suivre son chemin et nous laisser Iaman et moi, nous avons le même rythme et Patrice estime avoir besoin de plus de repos. Jour 3 encore une longue journée de vélo sous le soleil où nous avançons bien mais pas suffisamment pour valider le CP2, pas grave, on sait qu’après une bonne nuit sur un lit on le validera le lendemain à 5h53 sans même vraiment s’en rendre compte puisqu’il fait nuit.
CP2 validé de nuit tôt le matin, après un rapide coup d’oeil sur le tracker go direction le CP3…On sait que plus de 500 kms séparent ces 2 check points et que par conséquent plus de 2 jours de vélo nous attendent, on commence à raccourcir les temps de pause et on essaie et on essaie de les optimiser…Le fait que Iaman parle quasi espagnol me fait gagner du temps et je lui serai éternellement reconnaissant. Les jours se suivent et la chaleur de l’après midi changent notre stratégie puisqu’après avoir traversé Guadalajara et avoir tourné autour de Madrid nous décidons d’arrêter quelques heures à Chinchon, pour se restaurer, dormir un peu et repartir à 23h pour une longue nuit au frais, une rapide sieste au sol derrière une église où je dors 20 minutes comme un bébé. Sieste salvatrice, petit déjeuner solide et direction Santa Cruz de Mudela en début d’après midi pour se ravitailler et essayer de dormir…On recharge les différents appareils dans une station pour partir en début de soirée à la fraîche, sans suit un bon 15kms de gravel en toboggan qui longent l’autoroute…cool, puis nous nous arrêtons dans un gros resto routier où le patron nous offre un verre de vin espagnol et nous propose de nous escorter jusqu’à une nationale abandonnée, super route large où s’enchaînent de grandes montées et de grandes descentes, nous sommes dans le dur et nous nous parlons très peu…j’suis comme ça quand ça va pas je ne suis pas très causant…Quelques heures plus tard nous nous arrêtons dormir prêt d’une fontaine à Santa Elena. 2h plus tard c’est reparti pour une longue journée, nous sommes alors jeudi et canicule ou pas il faut rouler si on veut arriver dans les 6 jours…Fin d’après-midi à 17h37 nous validons le fameux CP3 avec cet aller-retour dans du gravel…un massacre pour mes jambes mais un bonheur pour mes yeux. En gros ils nous restent 260 kms jusqu’à l’arrivée…Tellement peu et beaucoup à la fois…on remplit les bidons et nous visons Iznalloz pour manger et dormir quelques heures avant d’entamer une nouvelle nuit de vélo. On dort quasiment pas et nous repartons pour finalement dormir 2h dans un coin où de nouveau je dors comme un bébé. Après avoir trouver de quoi manger dans un bar et avoir bu un café c’est parti direction CP4 encore bien valloné… Nous arrivons à Iznajar en fin de matinée pour valider le CP4, des paysages magnifiques qu’il faut mériter à grand coup de manivelle…Et surtout de freins car les descentes sont raides et pour un piètre descendeur comme moi je suis un boulet pour Iaman…Nous faisons un casse-croûte à Iznajar et en gros plus que 100 km avant l’arrivée à Nerja. Quasiment 10h après j’arrive à Nerja au restaurant la Casa Dulce, lieu d’arrivée de cette Desertus Bikus 2023, Iaman est arrivée 15 minutes avant moi car nous nous sommes perdu de vue à 20kms… Je retiendrai tellement de choses de cette aventure…J’ai rempli mon objectif en arrivant en 6 jours et 21h mais au delà de ça je retiendrai l’esprit de camaraderie entre les concurrents…Le partage, j’ai fait beaucoup d’erreurs qui me serviront par la suite. Merci Iaman sans qui je ne serai peut être pas allé au bout, Patrice et Paul qui m’ont aidé à passer ce premier jour si important…
Vive le vélo, vive le voyage, vive les copains et merci à Fastclub d’exister !
La note Fastclub : Les non-dits ! Le groupe Whatapps Fastclub a vibré toute sa course pour le « harceler » d’encouragements, encouragements à la sauce Fastclub… Il nous a fait bien rire !