Le blog, nos aventures, bientôt les vôtres.

Jean-Marc Orus

Il se confie, nous fait divaguer dans ses premiers souvenirs de vélo, nous dévoile modestement ce qu’il a appris autour de sa pratique et nous laisse percevoir ce que nous pouvons apprendre de lui. Offrez vous quelques minutes de calme pour cette lecture.

Ma première fois

Tour de France 1964, étape Luchon – Pau, avec au menu les cols de Peyressourde, Aspin Tourmalet, Soulor et Aubisque.
Le menu du pique-nique préparé par ma grand-mère était tout aussi copieux, pour ce jour là, cette journée sacrée où mes grands-parents m’amenaient voir une étape de la grande boucle. J’avais 7 ans et c’était une fête pour moi, mon premier Tour « en vrai ». Nous partions, mon grand-père au volant de la Frégate, ma grand-mère en tenue de gala pour applaudir son favori Bahamontes, dont elle nous contait ses qualités de grimpeur, et malgré qu’elle fut d’origine du pays basque espagnol, elle n’éprouvait aucune gène à vanter « l’aigle de Tolède ».
Bien installé sur la banquette arrière, je tenais le panier du pique-nique avec déjà l’envie de l’ouvrir avant d’arriver sur le col d’Aubisque pour installer notre campement. Je découvrais un paysage grandiose, des montagnes de tous cotés qui me semblaient infranchissables et pourtant dans quelques heures des cyclistes allaient me prouver le contraire.


Gaston gare la voiture sur un bout de prairie, un terrain relativement plat qui convient à ma grand-mère pour déplier la nappe a carreaux rouge et blanc dédiée à ce repas champêtre. Enfin je peux croquer ma première rondelle de saucisson, puis une deuxième, une belle tartine de pâté et surtout le sandwich omelette pommes de terre mon préféré. Le tout englouti à la vitesse de l’éclair car déjà nous commençons à entendre les sons des Klaxons de la caravane publicitaire, la première partie du grand spectacle du jour.


Bien positionné au bord de la route, les premières voitures publicitaires arrivent et je comprends vite qu’ils distribuent différents cadeaux : casquettes, besaces, stylos, magazines, etc…c’est la Noël en juillet. Chaque objet collecté est une victoire pour moi. Tout ce bruit, toutes ces couleurs sont une féérie alors que je le rappelle à cette époque nous n’avons que la télévision en noir et blanc. Pour un gamin de mon âge c’est magique.


Mais voilà le grand moment qui arrive, les premières voitures de la course, et le premier coureur qui n’est autre que le favori de mamie, Bahamontes l’aigle de Tolède. Elle exulte, je ne l’ai jamais vue aussi joyeuse. Un peu plus loin les leaders français Anquetil et évidemment «Poupou ». Si je me souviens bien ce sont ces trois coureurs qui constitueront le podium de ce Tour 1964.
Né à Bagnères de Bigorre, j’ai eu l’occasion de voir plusieurs fois ensuite ce grand
spectacle, mais jamais je n’ai oublié cette première fois.

A chacun son ancrage


Tout au long de ma vie, j’ai pratiqué de nombreux sports en compétition, le ski, le rugby et le basket-ball, mais jamais le vélo à mes yeux c’était le sport le plus dur physiquement et mentalement.
Il ne faut jamais dire jamais, tout le monde le sait. Aujourd’hui je pratique le vélo et ce depuis une petite dizaine d’années. J’ai commencé à rouler pour occuper mon temps lors d’un burn-out. De sorties en sorties, toujours en solitaire, j’ai augmenté mon kilométrage en ayant en tête que dès que j’arriverai à parcourir 100 km je serai capable de grimper un col. C’était mon objectif.


Objectif atteint, première victoire sur moi-même qui était la porte ouverte, le visa, pour le deuxième objectif : grimper mon premier col. Il ne restait plus qu’à le choisir. Né dans les Pyrénées, il ne pouvait se situer ailleurs même si à cette époque je n’habitais pas dans la région. C’est décidé, ce sera le col d’Aspin par Ste Marie de Campan.


Me voici au pied du mur, car pour moi à cette époque là c’était l’image que j’avais en tête. Comment allais-je arriver à grimper ce col moi qui n’avait gravi que des collines? L’approche que je connaissais par coeur depuis Campan, le long faux-plat montant avant l’entrée de Ste Marie, les petits coups de cul pour parvenir à La Séoube puis au plateau de Payolle et faire une halte ravito avant d’attaquer la vraie montée. Les premiers coups de pédale étaient douloureux en passant au niveau de la carrière de marbre et je savais que le virage suivant, au début de la traversée de la forêt le pourcentage était plus fort. Je commençais à douter quand les images du tour de France 1964, ces images pleines de couleurs, de sons, de clameurs, de vitesse et surtout de l’engouement de mes grands-parents pour les cyclistes. A cet instant je me suis imaginé grimper ce col devant mon grand-père qui m’encourageait, qui m’acclamait. C’est ainsi que je ne sentais plus de douleur musculaire, je ne volais pas pour autant sur la route, mes les jambes tournaient, j’avançais jusqu’au sommet du col.


Nouvel objectif atteint, deuxième victoire sur moi-même qui m’a permis d’accepter que tout était possible. Tout cela a été possible en passant d’un état de pensées négatives (c’est dur, je n’avance pas, c’est encore long, je me fais doubler) à un état de pensées positives, en appelant par la mémoire l’image de mon grand-père déjà décédé à l’époque. C’est lui qui m’a amené au succès, c’est lui qui m’a motivé, je ne pensais plus à ce que je subissais mais je ressentais uniquement le bonheur de l’instant présent.

La routine est ennuyeuse, alors essayez l’aventure…


Brigitte Bardot chantait qu’elle n’avait besoin de personne en Harley Davidson, et bien moi je n’ai besoin de personne en Spe. Depuis toujours je roule seul, je n’ai jamais été dans club cycliste, je n’ai jamais fait de cyclosportive le jour J, en revanche j’en ai fait de nombreuses après la date pour voir mon niveau, savoir où j’en étais et découvrir que j’étais dans la moyenne.


A la lecture d’un magazine et plus précisément d’un article évoquant la longue distance à vélo, le bikepacking, le monde de l’ultradistance, j’ai eu envie de découvrir encore plus. J’ai cherché, à me documenter jusqu’au jour où sur YouTube j’ai découvert les courses BikingMan. Immédiatement je me suis dit « ça c’est pour moi », sortir de mes parcours favoris et vivre une forme d’aventure à vélo. Mais en serais-je capable? A mon âge est-ce bien raisonnable de faire 1.000km en moins de 120 heures? Voilà un nouveau vrai défi pour moi, un très grand mur à franchir.

La décision ne dépend que de moi, alors c’est oui je vais m’inscrire car c’est important pour moi de découvrir mes limites. Mais le pourquoi je vais le tenter est bien moins important que le comment je vais le faire. C’est maintenant que tout commence, bien avant le départ de l’aventure qui se déroulera au Portugal. La préparation doit être appliquée pour se donner le maximum de chances de réussite, rien ne doit être laissé au hasard. C’est une première pour moi, je n’ai pas de repère, alors je lis beaucoup sur le sujet, je visionne beaucoup de vidéos où je découvre certains personnages hauts en couleur de ce monde particulier dans l’univers cycliste. J’empile tous les infos sur le vélo, les sacoches, l’éclairage, les vêtements, la nutrition, la gestion du sommeil, l’étude du parcours. Je suis dans un mouvement de projet positif, mais la date s’approchant je ressens des peurs qui me surprennent, le doute grandit.


Arrivé 48h avant le départ, je commence à rencontrer d’autres participants, certains habitués et d’autres néophytes comme moi. Je m’aperçois très rapidement qu’à l’exception des leaders rompus à l’exercice, la grande majorité transporte leurs peurs également. Entre celui qui pense ne pas trouver à s’alimenter, celui qui pense avoir très froid alors que nous sommes en mai et celui qui n’a jamais dormi dehors, il n’y a qu’une différence de poids embarqué. Le poids en cyclisme est le premier ennemi car il vous impose de développer plus de watts pour avancer surtout quand le parcours est montagneux. Lorsqu’on fait le bilan, une fois le raid bouclé, de ce qui a été amené et qui n’a pas servi, c’est là que l’on prend conscience que ces peurs n’étaient pas légitimes. Il faut être prêt à l’imprévisible et pas plus.


La puissance de la PNL


Fort de mon expérience terrain si je peux dire, ayant compris qu’une très grande partie du résultat provenait du mental, avec en particulier l’utilisation de ses ancrages, la confiance en soi, la transformation de ses peurs, etc… j’ai voulu en savoir plus en reprenant mes études pour obtenir une maitrise en Programmation Neuro Linguistique, plus communément appelée PNL.
Pour définir simplement la PNL, je dirai que c’est une approche psychologique qui explore la manière dont nous communiquons avec nous-même et avec les autres. Elle examine les schémas de pensée, les émotions et les comportements pour identifier et transformer les modèles négatifs. Par exemple, en modifiant notre discours interne, nous pouvons changer notre ressenti et notre réaction face aux
situations qui nous font peur. Armé de ces connaissances j’ai accompagné, coaché comme il est plus commun de le dire aujourd’hui, plusieurs personnes dans leur activité professionnelle ou
sportive. Cette période a été très enrichissante au plan personnel et elle m’a permis non seulement d’aider les autres, mais aussi de progresser à titre personnel. Aujourd’hui je ne pratique plus, mais j’ai conservé les habitudes et les modèles qui continuent à me permettre d’écouter pour analyser le comportement des participants que je continue à rencontrer après cinq raids longue distance Portugal,
Corse, Maroc ou Sri Lanka.


Ce que je retrouve chez chacun, sans exception, c’est l’ancrage d’une ressource positive, qu’ils me dévoilent après une mise en confiance.
Dans les plus classiques, on va trouver le « doudou », cet objet qui peut paraitre insignifiant aux yeux de tous mais qui représente un réconfort familier, la photo de ses enfants pour les garder proches, des paquets de Dragibus ou des poches de ces petits saucissons industriels distribués par la caravane du Tour de France (on y revient) que le coureur s’octroie à chaque sommet comme une récompense. Il est
courant aussi de trouver l’utilisation de playlists avec des musiques aux tempos très variés, ou des enregistrements vocaux des amis, ou celui-ci qui dans les moments difficiles écoute Marc Madiot encourageant Thibaud Pinot lors de sa victoire au Tourmalet en 2019. Les plus aguerris amènent avec eux ce qu’ils nomment leur boîte à trésors mentale, qui contient des ancrages différents suivant la situation
rencontrée. Là c’est le top, mais c’est un très long travail sur ses schémas de pensée, un véritable entrainement tout aussi important que les stats cumulées sur Strava.

De la douleur nait le plaisir


Les expériences d’ultracyclisme ne montrent-elles pas combien les portes de l’enfer ne sont jamais très loin de celles du paradis?
Des scientifiques expliquent l’existence d’un centre cérébral comportant deux voies distinctes, l’une dédiée à la recherche du plaisir, et l’autre à l’évitement de la douleur. Pour que le comportement de l’individu soit harmonieux, ces deux voies doivent s’équilibrer.


Lors des interviews que j’ai pu réaliser, beaucoup ont exprimé le plaisir de voir de magnifiques paysages, découvrir des pays ou des régions à une vitesse permettant de faire des rencontres, la soif de découverte, sans pour autant évoquer la douleur.


D’autres soulignent une forme de méditation en mouvement, le moyen de sortir de son quotidien ou de fuir une situation inconfortable, mais aussi de revenir à l’essentiel et se sentir vivant.
Mais celui qui m’a le plus touché est celui de Christophe : « J’ai du me résoudre à placer mon père en hôpital car il était atteint d’une maladie qui nécessitait beaucoup de soins réguliers. Son état se dégradait de jour en jour et il est décédé. Je culpabilise de l’avoir éloigné de la maison, et maintenant je veux souffrir sur le vélo autant qu’il a souffert sur son lit d’hôpital. Sa photo sur mon vélo est en quelque sorte une demande de pardon ».


Dans ce témoignage poignant, la recherche de la douleur est maximale dans le seul objectif de souffrir au plus profond et elle en devient une motivation extrême pour franchir tous les obstacles.
Le vélo c’est la vie


Qu’il vous permette de vous rendre à votre travail au quotidien, d’aller chercher le pain, de rouler tous les week-ends en club ou de participer à une aventure longue distance, il vous permet avant tout d’être en mouvement. Il peut vous procurer le bonheur de la découverte de paysages, de créer des amitiés, mais aussi et surtout d’aller à la rencontre de soi.

Faites bonne route, ne craignez pas d’avancer lentement, redoutez seulement de vous arrêter.
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Weekend des bidons d’OR 2024

Bonjour à tous, 

Les 7 et 8 décembre 2024, nous organiserons notre cérémonie annuelle et emblématique des BIDONS D’OR

Pour notre réunion annuelle, on vous prépare un magnifique week-end en Ariège. Nous avons loué un grand gîte afin de vous accueillir tout le weekend et qu’on puisse profiter tous ensemble. Dans ce gite nous aurons 56 couchages repartis en 16 chambres conviviales pour 8 salles de bain. Nous aurons bien sur le chauffage mais le thème réveillez le berger qui est en vous vous permettra de vous habillez confortablement & chaudement! Prévoyez vos draps, duvet ou bivy ainsi que vos serviettes de toilettes.

Ça sera l’occasion de passer un très bon week-end tous ensemble et de récompenser les plus belles performances de l’année.

On profitera de cette occasion pour vous dévoiler quelques surprises pour l’année 2025 et de jolies choses. 🤩

Bien sûr, nous dégusterons un très bon cassoulet tous ensemble et nous ferons un peu de vélo !

Fastclub c’est du café et du cassoulet !

Voici le gite qui nous accueillera (pour plus d’info sur les couchages proposés): https://www.grandsgites.com/gite-09-centre-freychede-2141.htm

RDV Samedi 7 Décembre à 20h sur le compte https://www.instagram.com/fastclub_cafe/

Le Programme du Weekend

Le dress code du Weekend : Réveillez le Berger qui est en vous !

  • Arrivée le vendredi en fin d’après midi
  • Mise en place de la salle, apéritif, rigolade et soirée tranquille tous ensembles. Soupe et pâte Bolognaise !

Samedi 7 Décembre

  • Réveil difficile accompagné de café et d’un petit dejeuner
  • 10h/11h suivant la température, Sortie en vélo de route avec Café au milieu d’une longueur d’environ 100 km (coupe possible) Hypothese de parcours : ICI
  • Pour les accompagnants ou feignants, activité recherche de champignons, randonnée, ski de fond ou belote suivant la météo.
  • Gouté de fin d’après midi, chill et partage d’anecdotes
  • 18h départ de la soirée avec un apéritif composé essentiellement de carotte et houmous
  • 18h – 20 h en parallèle divers challenge loufoque
  • 20h00, Cérémonie des Bidons d’OR intégrale avec livestreaming sur Instagram
  • 21h00 Cassoulet
  • 4h du matin, allez vous coucher bordel !

Dimanche 8 Décembre

  • Réveil, petit déjeuner tous ensembles
  • 10h sortie en vélo de route + vélo de gravel au choix pendant 2h Hypothese de parcours : ICI
  • Sandwich
  • 14h Rentrez chez vous c’est fini !

Pour réservez définitivement votre place et pour les tarifs cliquez ci dessous.

Posez vos questions en commentaire : elles serviront pour tout le monde.

Alan Gravel Fever ultra 500

Voici le récit complet d’Alan Jacopin sur son Gravel Fever 2024, encore une course raconte de l’intérieur par l’equipe Fastclub.

Vendredi 13 septembre,

13h, le départ est donné pour les 65 coureurs du Gravel Fever ultra 500km dont Je fais parti ainsi qu’Antoine, pilote pour les Ateliers Gonnel (des vélos en bois) 

Départ de Meudon (92), direction l’ouest jusqu’à Alençon (61) pour repartir vers le sud en passant Le Mans (72) et chinon (37)  pour arriver à Chatellerault (86).

Je me suis laissé embarqué dans le groupe de tête avec une vingtaine de personne, entre petites routes, chemins et singles en forêt !  Après quelques heures le groupe se divise. Je reste dans le groupe de tête, nous sommes 6 à rouler à 27km/h de moyenne. Après quelques heures le groupe se divise. Je reste dans le groupe de tête, nous sommes 6 à rouler à 27km/h de moyenne. C’est fou, mes sensations sont bonnes, mes jambes vont super bien, je ne montre aucun signe de fatigue  

Mais vendredi 13 oblige, dans un chemin de gros gravier, en groupe, une belle crevaison me fait m’arrêter sur le coté… Pneu à plat je mèche, regonfle et repart mais le groupe est déjà bien loin. Je suis frustré, le corps suit mais un problème mécanique stoppe ma présence dans le groupe de tête. Je m’énerve de ma situation.

J’appelle ma copine « la course n’est pas finie, elle vient seulement de commencer » Ces quelques mots suffisent à mieux appréhender les kilomètres suivants. Les kilomètres passent, je regonfle mon pneu toute les heures… rattrapé par le groupe de derrière, j’ai pu rouler avec eux pendant plus d’une heure, discuter avec Jean-Baptiste, mais il fallait que je m’arrête gonfler.

Grrrr la rage !!! J’ai pas envie de mettre une chambre à air, par peur de la pincer dans les chemins techniques… (ndlr : ca fait plus d’une heure que je t’ai dis de mettre une chambre)

Km180 c’est le CP1, après 8h de course ! 

Un ravito qui fait plaisir, des burgers, du fromage, du pain de mie avec du Nutella, DU CAFÉ, c’est festin. Une réparation de fortune avec du scotch sur le pneu pour boucher le trou de la mèche qui fuit..  Après 25min de pause, J’ai décidé d’attendre Antoine, qui devait arriver dans 15-20min. 

Il est en forme aussi, alors on a enfilé les jambières, sur chaussures, veste chaude, tour de coup et gants et on repart ensemble, en tenu pour la nuit qui va être très froide. Ma réparation de fortune aura tenue 40km, le scotch s’en va et le pneu se dégonfle, décision commune avec Antoine, on met une chambre à air.. 5 min top chrono note à moi même, mettre une chambre à air plus tôt ! 

On passe une super nuit, la vitesse moyenne réduit, mais on avance ! Aucun signe de fatigue, pas envie de dormir, c’est sûrement les 4 cafés du cp1, et le café dans le bidon d’Antoine qui fait bien effet !  On arrive en fin de nuit au cp2 après 295km et un peu plus de 17H de course. On se réchauffe, la fin de nuit a été fraîche avec 1 degré d’affiché ! 

Après une soupe, des tartines, des cafés et pleins de conneries, on est reparti dans le froid pour traverser Le Mans ! Merci au Monsieur devant son magasin ( cyclobox ) au Mans pour la proposition de café !!  

Traversée du Mans tranquillement pour se remettre en jambe et se réchauffer, et on reprend les chemins ! 

Et parce qu’un problème n’arrive jamais seul.. plus que 5 vitesses sur 11, wouhouuu !! Bridé à 27km/h, ça m’évitera de me cramer les jambes, bon par contre les bosses en 44-32 font mal. Niveau classement on est 12 et 13ème depuis le milieu de nuit, super content !!

La fatigue commence à bien se sentir, une pause boulange pour remplir les poches de sandwich et go ! 

Nous arrivons dans un tout petit hameau avec un petit chien assis parterre devant le portail d’une maison, tout mignon hein ! On ralenti par prudence… Mais à notre arrivée il a eu l’idée de nous couper la route, je l’évite mais il fonce sous les roues d’Antoine, qui roule complètement dessus en soulageant le poids comme il peut.. pauvre chien qui est reparti en courant et en aboyant..  

Il nous reste 100km, on commence à être bien cuit, les mains sont douloureuses dans les chemins.. c’est dur !! 

Une dernière pause quiche et flan pour les 50 derniers km, qui sont les plus long de toute la course, des chemins cassant, qui n’avancent pas, peu de portions de route pour se reposer, les mains ne tiennent plus le guidon, c’est extrêmement dur… Mais on est 2 alors on se motive comme on peu en disant des conneries, en criant.. à bout de nerfs.. on arrive ENFIN à franchir la ligne d’arrivée en 30h05, main dans la main pour une belle 13ème place ex-æquo  !!

C’était tellement intense, c’est passé tellement vite, mais c’était tellement long aussi, tellement de doute avant, pendant ! 

Mais tellement heureux de l’avoir fini, de l’avoir partagé avec Antoine, d’avoir crevé, car sans ça je n’aurais peut être pas fini cette course avec Antoine..  J’ai encore beaucoup apprit sur moi, sur la gestion de l’effort, du matériel à prendre ou ne pas prendre, découvrir mes limites ! 

On vient ici pour vivre une aventure, se surpasser, chercher et trouver ses limites, qu’on repousse toujours plus loins ! Et à chaque fois on revient pour un instant magique, passer la ligne d’arrivée, qu’on passe tout seul ou à plusieurs, en souriant ou en pleurant ( souvent les deux ), avec une satisfaction et une fierté énorme !  

Merci au Fastclub pour les messages d’encouragement ça motive toujours !!

Merci papa, maman, Laura, les copains et tout le monde pour les messages et les cris à l’arrivée 

Toute les belles photos de : @julien.rabier 

Les 24h du Mans 2024 en solo par Alex D.

A l’origine des 24h

Dans la famille Duros, les 24h Vélo c’est une institution. Et ce, bien avant que cet événement arrive dans l’antre mythique du circuit Bugatti et fasse naître d’interminables débats sur le dénivelé réel du fameux Dunlop ou du sens du vent le plus favorable pour battre le meilleur temps au tour.

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A l’époque, quand on parlait des 24h, on appelait ça les 24h en Saosnois, du nom de la région de la Sarthe qui accueillait cette course en relais insolite qui voyait tourner en rond des cyclistes en boyaux et en casques à boudins sur un bon vieux circuit FFC de campagne, dont le souvenir – je devais avoir une dizaine d’années à peine – me rappelle celui d’une grande kermesse qui durait jusqu’au bout de la nuit, coincé entre une armée de tentes et camping-car.

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Il existait alors toutes les versions possibles des 24h sur le Bugatti : voitures, motos, camions mais aussi rollers et j’en passe. Et pourtant, jusqu’alors les vélos n’avaient LEURS 24h sur « le circuit ». Quand en 2009, l’annonce est faite que l’épreuve aura désormais lieu sur les courbes asphaltées bordées par le chemin de Laigné, il est hors de question pour mon père et ses acolytes en lycra de manquer à l’appel.

S’en suivront 11 éditions sans qu’une seule fois, mon père ne rate ce rendez-vous sarthois de la fin Août.

La logistique est rodée. On arrive le vendredi avec rubalise et piquets pour s’offrir une place de choix dans le camping du Houx. Surtout ne pas oublier les prises industrielles pour pouvoir brancher le frigo et mettre les bières au frais entre les relais.

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Pasta party le samedi avant le briefing obligatoire auquel on ne va jamais parce que « c’est bon, on a l’habitude ». On s’aligne en équipe de 6 ce qui permet des relais appuyés d’une heure et vingt minutes, de quoi pousser un peu plus le moteur que sur les courses du dimanche avec l’espoir de « suivre les gars de devant ».

« Ce qui compte c’est pas l’arrivée, c’est la qûete »

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J’ai apprécié l’expérience mais il est clair qu’il a manqué une chose: le faire en famille. Alors il faudra revenir, et cette fois, père et fils dans la même équipe.

La rencontre avec l’ultradistance

Le COVID passe par là, brisant alors la série ininterrompue de participations de mon père puisque l’édition suivante est annulée. Et entre-temps j’ai découvert un truc marrant: l’ultradistance.

Je m’inscrit alors simultanément à la Race Across France 2022 et aux 24h du Mans et comme promis, la famille est réunie, cette fois-ci sous la tunique orange de Jow, mon employeur – placement de produit, t’as vu.
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Quand vient l’heure de récupérer les dossards, je retrouve dans la file le fameux Riko qui me demande comment s’est passée la RAF et me dit qu’il est engagé sur l’épreuve en solo. Intéressant.

Si cette édition 2022 sera parfaite avec un premier tour coupé en tête par notre premier relayeur, une météo parfaite sur toute la course et une ambiance au top dans l’équipe, j’ai déjà l’envie inconsciente de tester « le mode solo ».

Car oui, entre temps j’ai fini mes premiers ultras et goûté à cette drogue douce des épreuves longues distances, à rouler de jour comme de nuit, en faisant sauter tous les repères kilométriques et temporels des habituelles des 100 bornes et 4h – ce qui est déjà énorme pour la majorité des gens.

C’est donc logique que j’ai mis au calendrier de l’année 2024 ce qui ressemble à une forme de synthèse de ces dernières années vélos.

Back to black

Venir là où j’ai vraiment commencé le vélo, en famille, avec en tête un objectif, celui de prendre un maximum de plaisir tout en utilisant la modeste expérience de ces 3 dernières années où j’ai découvert ce formidable univers de l’ultra.

Par dessus le marché, la communauté des Suicidal Urban Riders, bien connue de l’anneau de Longchamp à Paris situé à quelques kilomètres de chez moi et qui constitue l’entraînement parfait pour Le Mans, décide de faire venir un contingent bien dodu. Plus d’une quarantaine de tuniques noires habituées à avaler les kilomètres à Longchamp débarque dans le Paddock pour faire chauffer le bitume du circuit.

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L’organisation sera simple puisque la stratégie sera simple: 24h divisés en 4 runs de 6h environ avec une pause minimale et si vraiment l’envie se fait sentir, une micro-sieste au milieu.

Côté matos, c’est évidemment le BMC Roadmachine 02 one qui m’a emmené à la fin de tous mes ultras sans exception qui me fera l’honneur de m’accompagner, avec petit upgrade en 53-39 / 11-28. Lui qui est si habitué aux braquets plus montagneux et à être bardé de multiples sacoches se retrouve libre comme l’air pour exprimer son potentiel sans lésiner sur le confort d’un effort qui s’annonce intense.

La course

Au départ, les solos sont finalement alignés en fond de grille déjà en peloton, et nous serons autorisés à démarrer quand plus un des quelques 600 premiers relayeurs ne sera encore à pied.

A côté de moi, je discute avec un concurrent fort sympathique qui me parle de son voyage à Athènes à vélo et de ses expériences sur les Race Across Series. Tiens, tiens. Il terminera l’épreuve sur la plus haute marche, en ayant bouclé 201 tours et 840km. Bravo, Bastien !

Le départ me surprend. Sur la grosse soixantaine de solos, une bonne dizaine part en sprint dans l’espoir de rattraper un groupe de tête déjà à plusieurs dizaines de mètres qui formera un peloton énormissime qui bouclera les premiers tours de piste sur des moyennes frôlant parfois les 50km/h.

D’autant plus qu’il va falloir ménager ses forces car le vent est de la partie en ce début de course. Des rafales soufflant à 70km/h de dos dans la montée du Dunlop, imposent des relances appuyées dans la partie habituellement plus roulante du circuit.

L’orage annoncé va venir doucher les ardeurs des plus motivés dès 45 minutes de course. Des véritables rideaux piquant le nez à la sortie du Garage Vert vient tremper une piste qui peut devenir piégeuse par endroit. Je redouble donc de prudence car on sait qu’en ultra, on gagne rarement dans les descentes mais on peut clairement tout y perdre. Au tour suivant, le concurrent qui me précède prend une rafale dans la roue arrière au niveau du virage de la Chapelle et glisse devant moi. J’évite la chute de peu et reste concentré alors que la pluie diminue progressivement.

A cet époque, je suis le reporter qui fait des photos et des vidéos, je suis le porteur d’eau qui ravitaille et remotive entre les relais. Bref, j’essaie d’être l’assistant dont tout participant, qu’il soit seul ou en équipe, a besoin au milieu de tumulte fou et toujours plus impressionnant que sont les 24h du Mans Vélo chaque année.

Mon seul fait de gloire: la « matinale ». Une heure avant que les chevaux s’élancent pour pouvoir profiter du circuit en famille.

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C’est d’ailleurs par cet objectif que j’ai commencé le vélo en 2018. A la recherche d’un but pour me motiver à trouver une régularité dans une activité sportive, c’est évidemment vers les 24h vélo 2019 que je vais me tourner, seule course de vélo que je connaisse à l’époque qui soit ouverte aux non-licenciés.

J’investis dès lors dans « un beau vélo ». Un Giant Propel Advanced 2014 d’occasion, équipe en QRings ovalisé. La classe à l’époque où Chris Froome ridiculise tout le monde avec ses machins ovoïdes.

Manque de chance, il y a une autre tradition dans les 24h: l’inscription. Aussi rude que le départ de la course elle-même. Des centaines de passionnés prêts à lâcher leur billet pour accéder au Graal: tourner en rond sur un vrai circuit comme les vraies motos. N’ayant pu réunir une équipe dès le départ, je manque l’ouverture et très vite l’évènement est complet.

Mais comme un symbole, une semaine avant le départ des 24h 2019, coup de téléphone de ma maman : « Tu veux toujours faire les 24h? Il y a un copain de ton père qui cherche un remplaçant ». Et c’est donc grâce à Eric, alias Riko, que je vais m’aligner dans une équipe de 4 pour cette première édition pour moi qui m’engage à tenir 3 relais de 2h.

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Riko, ce n’est pas n’importe qui car j’apprends à mon arrivée pour la première fois en tant que concurrent, que mon capitaine d’équipe vient tout juste de rallier l’arrivée de la Paris-Brest-Paris, et enchaîne comme si de rien n’était une course où il faudra dormir peut et rouler de nuit.

J’arbore fièrement la tenue prêtée pour l’occasion qui ressemble ni plus ni moins à un maillot de champion de France, et c’est accompagné du speaker qui m’interroge au moment de mon relais que je vais attaquer les premiers tours de piste. J’apprendrais beaucoup de cette première participation en découvrant notamment qu’il est possible d’avoir des crampes à vélo, expérience jusqu’alors inconnue pour le néophyte que j’étais.

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On se dit alors entre solos que le plus dur est fait. Je finis mon premier run pile au bout de 6h et 210km avalés à plus de 34km/h de moyenne. Je n’y crois même pas. Si seulement c’était aussi simple sur les ultras mais il faut avouer que le revêtement et l’effet de groupe amène tout le monde à rouler à des vitesses spectaculaires.

Mon père est là pour gérer la logistique et les petits détails qui font gagner du temps pendant les pauses : « Tu veux pas prendre une veste ? »

Je me dis qu’il fait très bon et que la veste me tiendra surement trop chaud et je repars à 21h20. Prochain arrêt programmé à 3h du matin.

C’est à ce moment que la météo « made in 2024 » s’est rappelée à moi. En l’espace d’à peine 10 minutes et 2 tours de piste, un véritable déluge s’abat sur le circuit. Certains pensent même à de la grêle tellement ça tape fort mais ce sont juste ces rafales violentes qui font ressentir chaque goutte comme un coup de fouet. A ce moment, je vois un manège de retour aux stands. On récupère des vestes, on s’équipe pour le froid.

Pour ma part, je décide de rester en piste, je n’ai pas encore si froid. Mon expérience 2 mois plus tôt dans le haut du col de la Lombarde au BikingMan Alpes Maritimes a sans doute forgé une petite résistance supplémentaire qui me permet de rester patient et d’attendre que la situation s’améliore.

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Pour autant, je suis impressionné par les groupes de têtes qui continuent à rouler à une vitesse très élevée alors que certains endroits du circuit sont gorgés d’eau et qu’on ne distingue que les petits points rouges des loupiotes arrières de chacun.

Petit à petit, la piste sèche et je trouve un rythme que je tiendrais pendant 12h à l’aide des groupes que j’accroche çà et là. Une vitesse moyenne aux alentours des 33km/h et j’installe une petite routine dans les tours pour ne pas baisser de rythme.

On est alors bien aidés par quelques irréductibles supportrices et supporters qui restent là pour encourager et ambiancer toute le monde, sans exception.

Je cible alors un arrêt quand j’aurais passé la barrière des 400km. C’est chose faite à 3h30 et j’arrive dans le stand et à ma grande surprise, je ne ressens ni envie ni besoin de dormir. Je mange donc beaucoup pour refaire les stocks pour les 6 prochaines heures et je vois tout de suite que la plupart des gens qui restent dans les stands cherchent à se réchauffer. L’humidité a rendu l’atmosphère frais et le vent vient tout glacer tout dans cette zone du Paddock extrêmement exposée aux courants d’air.

Je décide donc rapidement de repartir. Si je tiens jusqu’au lever du soleil, je sais déjà que tout ira bien. J’ai alors les meilleures sensations de toute la course: les jambes vont bien, j’arrive à accrocher des groupes réguliers, le vent est tombé et rend la partie opposée à la ligne droite bien plus simple. Les heures filent et déjà un lever de soleil vient illuminer le stade de foot situé juste derrière le virage du Garage Vert.

Ce moment semble figer le chronomètre quelques instants : pas de speaker, pas de supporters, juste des bruits de chaînes, de dérailleurs, et de tout ce qui fait le bruit caractéristique d’un troupeau de vélo. La fatigue se fait sentir chez tout le monde mais l’arrivée du jour signifie qu’on rentre dans le dernier run.

Mon père me rejoint à 9h pour un dernier ravitaillement. Il me tient informé du classement que je n’ai pas même pas regardé jusqu’à ce moment-là. Je suis 7ème, dans le même tour que les 2 concurrents précédents.

Cela me donne une petite motivation supplémentaire pour repartir aussi vite que possible. Au total, je me serai arrêté 1h. 3 pauses de 20 minutes pour faire le plein.

Cette fois en revanche, le redémarrage est plus difficile, la fatigue dans les jambes est là mais le moral est au top. Très vite, on s’aperçoit finalement qu’au jeu des pauses je suis 5e et qu’il est impossible que le classement change pour les 2h qui restent, tant que je reste en piste.

Les 2h seront alors une série de débriefs avec tous les concurrents solos qu’on croise. Beaucoup de concurrents par équipe nous félicitent et ça fait plaisir.

A 2 tours de l’arrivée, Bastien qui m’a déjà pris de multiples tours depuis ce matin ralentit à mon niveau. Il m’apprend qu’il a gagné et clairement, cette édition tient son plus chouette vainqueur de la catégorie.

Je coupe la ligne après 180 tours effectués et près de 730km au compteur (750km selon les organisateurs ^^).

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Je suis physiquement bien cramé mais content d’avoir respecté la stratégie que je m’étais fixée, le tout sans jamais me mettre en danger et en ayant profité de l’événement au maximum.

C’est une expérience définitivement singulière dans le monde de l’utradistance car elle vient avec son lot de difficultés qui ne peut exister que sur une épreuve comme celle-là, tout en permettant aux plus expérimentés des courses sur plusieurs jours, de se faire plaisir et de prendre des risques pour repousser ses performances sans se demander s’il sera compliqué de trouver une boulangerie, une station-service ou des toilettes publiques pour dormir au chaud.

En revanche, comme elle se termine par définition dans les 24h suivant son départ, c’est aussi très piégeux pour les cyclistes ultras habitués à « se mettre dans le rythme » le premier jour.

Le circuit Bugatti reste un temple de la vitesse. On y est entraîné sans s’en rendre vraiment compte. Une ultra-bonne expérience.

My Badlands Gravel Ultra par Max 

Badlands c’est la plus grosse course d’Europe de Gravel ultra distance. Eux même la qualifie de la plus « sauvage » des courses. Pourquoi la plus sauvage ? 

  • Premièrement le parcours. Il nous amène au centre de l’Andalousie, en traversant les déserts de Tabernas et Gorafe et en finissant en Sierra Nevada, sur les contreforts du Pico Véleta le plus haut col routier d’Europe (3400m). 
  • Deuxièmement la météo. L’Andalousie début septembre n’est jamais très fraiche : les températures folles et le soleil sont plus que sauvage.
  • Enfin, la concurrence. Chaque année ce sont 350 cyclistes qui prennent le départ, les inscriptions se font via un tirage au sort, plus de 1200 personnes restent sur liste d’attente. Chaque année la course est convoitée par les grands noms de l’ultra, dans le palmarès de la course figure : Lachlan Morton, Mathia De Marchi, Seb Bruer et Rob Britton, des stars internationales. Les écarts à l’arrivée sont à chaque fois très serrés. 

Badlands est ma  « finale » de la saison 2024 ; à la fois la dernière mais aussi la plus dure. L’année entière était prévue pour me préparer pour celle-ci. Juste un mois plus tôt ma deuxième place sur la Basajaun m’a mis en confiance. 

À peine un mois entre les deux courses, les deux du même type, 800 km gravel avec 16 000D+, j’ai fini la Basajaun fatigué et usé. Le challenge était de récupérer de mes traumatismes, de mon quota de sommeil et de reprendre l’entrainement pour être fin prêt pour le premier 1 septembre. Durant cette reprise d’entrainement, pour ne pas augmenter la fatigue et favoriser la récupération, je me suis limité à faire des sorties gravel sans dénivelé et en plein soleil. L’adaptation au soleil et la chaleur est très importante. 

Quelques jours avant la course je suis prêt, j’ai vu la startlist et des jolis noms seront de la partie, Justinas Leivaika, Ulrich Bartholome et Kenneth Karaya rien qu’eux. Ça annonce une course excitante et surtout très rapide. Des coureurs venus du monde entier et surtout des professionnels.

Après 10 heures de route avec le Vito Groupe Clim, nous voici arrivé avec Clément (notre chauffeur 4*) et Thomas (qui fait aussi la course) dans notre Hotel à Grenade, un hôtel parfaitement choisi par Thomas car à moins de 100 mètres du départ. Un petit tour histoire de trouver un resto dans la ville et au lit, petit détail à 22h il fait encore 33 degrés… 

Check in 

Avec Thomas on s’avance pour récupérer nos sacs de bienvenu, les trackers et se mettre dans l’ambiance de la course. La file d’attente est longue, nous sommes dans le hall du palais des congrès, l’organisation est belle et rapide. On à même droit à du café de la part de café de Finca. On fait deux photos devant le panneau Badlands et c’est déjà le Briefing. Première chose qui met tout le monde dans le bain, le briefing se fait uniquement en Anglais, cela donne le ton de la course. 

Briefing terminé, normalement nous n’aurons pas de surprise pendant la course, juste 2 petites sections à pousser le vélo mais rien de grave… On verra bien. On retourne à l’hôtel histoire de préparer le vélo et les affaires pour le lendemain, une fois les affaires prêtes on se met en quête d’une paella au riz d’encre de seiche conseillée par Clément. 

Dimanche 8h 

C’est le grand départ, tout les cyclistes sont présents au départ, nous sommes tous beaux et prêt à en découdre. Je reste pas loin du sens du départ en surveillant du coin de l’oeil Justinas, Ulrich, Kenneth et Alex Martinez avec qui j’avais fait une course de 300km il y a 2 ans (j’ai vu qu’il a fini 5ème l’an dernier, il fait parti des prétendants à la victoire)

Top départ, on s’élance pour 4 km neutralisés tous ensembles, devant en ligne, les favoris sont là et ça risque de partir sur un gros rythme dès le début. On passe sous l’arche des 4 km et les fauves sont lancés. 

Alex Martinez est devant, moi aussi, j’en profite pour partir sur un bon rythme et m’extirper du peloton ! Très content de mon attaque sur tout les favoris je m’engage en tête sur les 16 km restant du premier col. 

Assez rapidement je m’aperçois que je suis pris en chasse, avant même la fin du col mon avance est en déficit, je suis aux alentours de la cinquième place. Le dénivelé est assez agressif, plus de 2000 mD+ en 60 km. 

La course est maintenant lancée, le soleil est là lui aussi et pour pimenter ce départ un mur se dresse devant moi, le Mirador de la fin del Mundo ! Une montée en gravel avec des passages à plus de 20%, au sommet du public et même la pour encourager, c’est rare en ultra distance donc j’en profite et je mesure la popularité de la course. 

Bientôt ça sera le premier désert, celui de Gorafe (un des plus beau d’Espagne) et aussi une zone sans eau du kilomètre 150 au kilomètre 230. Je profite d’une traversée de village pour m’arrêter refaire les pleins. Le bar a l’habitude de la course, des bols sont rempli de bombons et de gâteau en libre service. Encore mieux, le live tracking de la course est affiché sur l’écran au centre du bar. Je reprends la route sous des encouragements. 

Je roule dans le désert de Gorafe sans encombre et profite d’une vue exceptionnelle, le sol de ce désert est composé de terre tassé avec des pierres, ça roule très bien et ça secoue un peu en descente mais tout en restant correct. Correct, enfin pour moi car je croise un concurrent qui vient de prendre une vilaine chute dans la descente, il remonte à pied pour rejoindre la route plus loin. 

De mon côté je subis les effets de la chaleur, je fais attention dans les descentes et prends gentiment un bon coup de chaud. Après un passage dans de la boue fraiche, je profite d’un coin d’ombre pour m’arrêter ; j’ai besoin de prendre le temps de débourrer le cadre de mon vélo, manger une barre tranquillement, ça me permet de baisser ma température corporelle. 

18h je rentre dans un restaurant sur le bord de la nationale, c’est très compliqué physiquement alors que je n’ai fait que 220 km depuis le départ. Je prends, un bocadillo, une glace, un coca, des chips, 2 bouteilles d’eau plate et une petite d’eau gazeuse. Il ne reste dans le restaurant  qu’un client qui traine, je fais les pleins des bidons et du camelback et sors finir mon sandwich sur la parking. Pendant que je mange difficilement le restaurant ferme, d’autres coureurs arrivent et repartent sans eau ni nourriture. C’est sadique mais je suis content d’avoir était le dernier à me ravitailler ici. Je n’ai pas envie de repartir, la chaleur m’a tué. Je finis la moitié de mon sandwich et reprends finalement la route. On abandonne pas à cause de la chaleur, ça ira mieux cette nuit…

10 kilomètres plus tard je traverse le village de GORE, un village qui chaque année encourage les cyclistes de Badlands, les gens sont au bord de la route, il y a des pancartes dans le centre ville et ils m’applaudissent quand je passe. Encore mieux, je double un américain qui est encore plus mort que moi ! Ça fait plaisir ! 

Je roule et la nuit tombe tout doucement,  je suis reparti sur un bon rythme, en tête j’ai le km 330 qui symbolise la fin du dénivelé, après ce cap je serai sur un profil descendant en bitume et du relatif plat jusqu’au km 520, globalement ça sera 150 km de repos. 

La fatigue arrive juste avant minuit, je prends un nouveau gel et des bonbons pour me faire un shoot de glycémie, ça me réveille et je passe ce dur passage. La nuit se prolonge, c’est agréable, la température est bonne. Chose étonnante, je croise beaucoup de participants durant cette nuit, on s’échange les places mais globalement je me sens en forme. Je reste aux alentours de la sixième place.

Au petit matin j’entends le bruit des vagues mais ne les vois pas, je me dis que j’ai complètement loupé la vue mer à cause de la nuit… Quelques kilomètres plus tard je la retrouve, la Méditerranée sous le soleil levant. C’est magnifique et je profite, je profite aussi de chercher un café ouvert pour faire des réserves. J’en trouve un dans un village touristique du bord de mer.

Densité de la course quand tu me tiens… Au moment où je déjeune tranquillement après presque 500 kilomètres de course les écarts sont toujours très serrés. Je me fais doubler à ce moment là par Cara Dixon la première féminine. Dure course, bon, avec mon petit-déjeuner je repars en pleine forme et enchaine bien les kilomètres.

Je passe le Cabo de Gata, le phare et les plages avec les montagnes qui se jettent dans la mer, c’est magnifique, je profite et les pistes sont vraiment géniale à rouler. Même si à un moment j’ai traversé la plage à pied pour prendre un pont mais ça ne compte pas vraiment… 

J’arrive maintenant dans le Desert de Tabernas, je le redoute car la dernière fois que j’y suis passé j’ai marché en poussant mon vélo pendant plus d’une heure. Le soleil cogne fort à ce moment là mais je le supporte bien, je suis concentré pour traverser ce désert. J’entre dans les premières pistes, du sable / limon au sol mais qui porte assez pour me permettre de rouler, c’est déjà ça. 

Je passe les 10 kilomètres de piste sableuse assez facilement et je m’estime sauvé, je vais bientôt commencer les 250 derniers km qui s’annoncent plutôt solide avec presque 6000 de D+, je suis très content à ce moment la, j’ai enlevé une belle épine de mon pied ! 

Rebondissement, à peine 10 km plus tard et malgré le fait d’être sortie de Tabernas je me retrouve dans le même lit de rivière sableux que je n’avais pas anticipé. Mentalement cela me détruit. La chaleur m’accable également. Dur moment, je passe plus de 10 kilomètres dans ce passage, je passe devant un canal d’irrigation où j’y plonge la tête sans hésitationn. Je repars plus frais et humide mais pour seulement quelques km. 

Je suis obligé de m’arrêter sous un arbre pour faire redescendre ma température, c’est dommage car je suis en chasse sur le 4 ème. Quelques minutes plus tard je reprends la route, en ouvrant totalement mon maillot, ça me permet de me refroidir dans les descentes. Surprise à ce moment la, le 4 ème arrive dans mes roues, je l’avais doublé sans le faire exprès. Je me dis que j’ai fait une erreur de m’arrêter sous mon arbre… 

On roule tout les deux jusqu’au prochain village, il est 20h et je dois trouver un endroit pour me ravitailler avec la longue nuit jusqu’à l’arrivée. Je trouve une guinguette ou je prends la totale avec comme cerise sur le gâteau un panini congelé qu’il me fait réchauffer au micro onde. Quelques minutes plus tard c’est Sacha le 6 ème qui me rejoint. Je finis de manger et repars pour une longue nuit. Plus que 150 kilomètres pour 4500 D+, une sacrée fin. 

La nuit est sous le signe du dénivelé, je le gravis sans trop de vitesse mais sans perdre de temps sur les autres, on roule tous à la même vitesse et les écarts sont très serrés. Ça se passe bien et le nombre de kilomètres restant descend petit à petit. On arrive au milieu de la nuit, je n’ai toujours pas dormi depuis le départ, ça fait déjà 40 heures que je roule. 

Il ne me reste plus que 60 kilomètres pour 2000 de D+, les pentes sont vraiment raides, je m’en accommode avec difficulté et lassitude mais l’arrivée est là, au bout de la route… 

Il est 4 ou 5 heures du matin, dans une très longue descente qui me parait interminable je m’endors sur le vélo, il n’y a rien à faire… Les bonbons ne suffisent plus, ni les gels café… Je trouve une énorme buse en béton et je m’installe dedans, je n’ai plus d’énergie, à peine arrêté c’est Sacha qui me double, je ne peux rien faire… 

Je dors 10 minutes et reprends la route, le rythme est normal, je ne peux pas accélérer, pas ralentir non plus, j’erre sur le chemin pour rejoindre l’arrivée… 

J’arrive à Capilera ! Enfin, cela fait 47h47 que je suis parti, j’ai fait 791 km pour 16300D+… 

Quelle course, sûrement une des plus intense de ma vie (pour le moment), je n’ai eu aucun répit et j’ai roulé avec une intensité incroyable. Je finis avec le plaisir d’avoir fait une belle course. Ma sixième place me convient autant qu’elle me pousse à revenir l’an prochain prendre ma revanche sur un parcours qui finalement me convient ! Une telle place avec une telle concurrence me ravie ! 

Un énorme merci à tous mes partenaires sans qui tout cela ne serait pas faisable ! Groupe Clim, Canyon, Hutchinson, GCN en Français, Néo Wheels, Missgrape, Supervelo, Fastclub, Ttilika, Spad Chanel, Glace et Café Romane

La course sur Strava : 

Le Bikingman Corsica de Caro

Trois mois déjà et comme un lointain souvenir, un challenge réussi, mon challenge, mon premier Bikingman Corsica 2024 du 26 au 31 mai 2024.

Que de chemins parcourus, 12 mois en arrière, l’idée me titille, j’hésite, est-ce bien raisonnable… non c’est fou ce truc et puis banco je m’inscris et là le mental est à 100 %. Que de soirées, de kilomètres parcourus, de questionnement sur le matériel, que de motivation au fil des jours pour tenir le cap.

Le grand jour le 26 mai 2024, je pars dans la vague des 5 jours (peut-être un peu moins !) sereine et confiante sans aucune crainte. Les premiers 100 kilomètres se font à bonne allure mais déjà un coup de chaud et je m’arrête et vois passer Michel. Saint-Florent 18h je suis dans mes temps tout va bien, la nuit arrive la sensation est étrange mais bonne. J’ai peu roulé de nuit, 35km seulement, j’aperçois parfois d’autres feux rouges dans le désert des Agriates. Minuit environ on a réservé un Airbnb à Speloncato, je suis épuisée et Michel monte mon vélo par les escaliers. Il a aussi prévu de s’arrêter. J’aurais dû manger avant, après repas douche et lessive et oui … ! On se couche vers 2h lever 4h départ 5h pour le lever du soleil sur le col de Bataille sublime et raide. Mais en fait sur tous les très gros pourcentages je pousse le vélo sans regret. Arrivée au CP1 en haut du col je pointe à 19h35 de course j’ai parcouru 219 km 3800 m de dénivelé, je me couvre sur les conseils d’Amélie et j’aborde la descente.

(Michel) Je me suis trompée en descente en plus, et j’ai manqué d’eau

@Michel arrête d’écrire Caro te rattrape @Roule roule Michel et remplis ta gourde

(Whatapps – Fastclub)

A Ponte-Leccia, je prends un petit déjeuner à la boulangerie puis j’aborde le col de Verde on se croise avec Joanie la Canadienne. Et là en plein cagnard, le Piane di Verghe, je pousse sur cette route défoncée et abandonnée même des Corses, et… abrité sous un rocher Michel est là, qui souffle… et qui ne me quittera plus ou presque…

(Michel) Mes pneus de 28 passent mal en montée, sur cette route défoncée, je patine, je n’avance pas, je ne tiendrai pas mon objectif, et si je profitais avec Caroline… !!??, après tout, je laisse passer les coureurs, mais où est-elle ?? Je t’attends…

Puis les gorges de Spelonca magnifique descente vers Porto, crêpes avant d’aborder les calanques de Piana. Je connais bien les calanques, je me régale, et je fatigue aussi…

Si j’ai bien compris vous faites un Bikingman Gastronomique en amoureux !!

(Whatapps – Fastclub)

Mais le CP2 est trop loin et j’ai 80 km de retard sur mes prévisions. Michel a déjà trouvé un hôtel à Cargèse et tant mieux, Joanie, les marshalls nous rejoignent. Petit repas de lentilles ça fera ça de moins à porter… bonne nuit et départ tôt le matin mardi vers 4h.

Arrivée au CP2 Michel est déjà là devant son plat de pâtes, j’arrive à Véro en 47h52 ce mardi j’ai parcouru 469km et 10 100m de dénivelé.

On enchaîne par le col de Scalela, on se retrouve à Bastelica, pause avec grosse omelette plateau de charcuterie corse, avec d’autres concurrents l’ambiance est bonne.

Allez les touristes, on aime bien vos vacances mais il va falloir pédaler un peu !
(moi) »Mais non Max, réconfort avant de réattaquer,Bon moi hier, j’avais mal à gauche, après à droite, bon c’est équilibré je sens plus rien Bon en fait c’est un monstre ce tracé »
(PHOTO DE Michel devant l’omelette) Perplexe le type, @Caroline si tu ne sens plus rien c’est que tu es sur la bonne voie !!
Elle aime bien se plaindre ! Et Michel manger !!

(Whatapps – Fastclub)

Descente vers le lac de Tola quelques photos et je repars, il est environ 20h ça commence à être dur je n’ai plus envie de rouler plutôt envie de m’arrêter mais non c’est ça le Bikingman, me dis-je, je crois que je suis face au mur et c’est sans compter sur Michel qui a déjà trouvé une chambre, il est 21h. Ouf tant mieux et en même temps en voyant passer Joanie le doute s’immisce… douche lessive et au lit à 21h mais Michel veut mettre le réveil à 3h30, l’horreur !! pas question c’est pas du cyclotourisme lui dit-je, c’est LE Bikingman… !?? j’ai du mal à m’endormir il va me faire rater ma course, je gamberge, je m’assoupis un peu et puis déterminée je me lève, …il se lèvera comme moi et à 2h on repart pour l’ascension du col Saint- Georges. Là s’ensuivent plusieurs heures de nuit où le feu rouge de Michel me rassurera largement, car mon GPS s’éteint tout le temps… Au petit jour, petit arrêt naturel, puis de nouveau arrêt 30 minutes plus tard, là mes sphincters auront le dessus sur l’impatience de Michel et merde alors…Je suis solo, tu es solo non !!

(Michel) Oh la chieuse…

S’enchainent les kms, le col de Saint-Eustache, Zonza, gros coup de barre j’avertis Michel, j’ai besoin d’une sieste. Le vélo jeté je me jette par terre en boule pour 20‘ de sieste, Michel s’impatiente encore, moi je mange , je me ressource, je lui rappelle qu’on est en solo ! alors !

(Michel) Moi je regarde les autres passer, on est bons derniers maintenant c’est sûr …

La descente en passant par le barrage de l’Ospédale je la connais bien et dans les deux sens elle est magnifique on se trompe un peu avant Sainte-Lucie mais la route nous amène jusqu’à Solenzara magnifique plage. Là nous attend le cameraman, long café et interview, je ne sais pas encore que finalement ma doudoune me sera utile… je ne remercierai jamais assez les Marshall, Cédric, le photographe qui vivent notre course et nous la ferons revivre à travers leurs interviews et sans qui mon Bikingman n’aurait pas la même saveur. Sourire, plaisanter, partager et relativiser nos expériences devant la caméra compense les moments de solitude.

Vous vous êtes vraiment peinards !!
Les stars de Youtube GOOOOOOOOO

(Whatapps – Fastclub)

Le plus long monologue de toute mon aventure m’attend dans la montée vers les aiguilles de Bavella,le plus long col en zigzag, une horreur j’ai l’impression de m’être trompée de route, pourquoi ça monte, ça redescent et ça remonte, mais où suis-je… où sont les autres, seule, un peu de pluie sur la route, de longs virages, de très gros pourcentages, 19 kg à pousser même le stop n’a pas marché…interminables aiguilles, je ne les ai même pas prises en photo, elles ne le méritent pas, elles me sortent par les yeux, …

(Michel) C’est un chantier ce col, c’est plat à 9%, Je l’ai laissé galéré, je me rachéte le restau a l’air top, en l’attendant je bois une petite pietra…

Heureusement par SMS Michel me confirme qu’il m’attend à l’hôtel restaurant à Zonza. Je fouille à droite de ma sacoche avant, je trouve ma doudoune, merde je voulais mon blouson jaune imperméable pour la descente glaciale, tant pis, je ne retrouve plus rien, .. je commence la descente, bizarre, ma sacoche arrière a un gros trou à force de frotter sur la roue… je réajuste…quelle merde…

J’arrive enfin à l’hotel, où m’attendent Michel, et un bon repas Corse… Pour le lendemain je me déleste de quelques barres, quelques crèmes d’arnica, de chamois pas entamées, mes fesses sont parfaites.

Dès 4h nous voilà repartis, heureusement juste à temps, au CP3 je pointe à 92 heures 18 à Zicavo juste avant la fermeture du CP3. On est presque derniers, raclant les fonds de pâte, là non plus, plus de café pour nous. On reprend la route vers l’ascension du col de Verde, on est jeudi il me reste 222 kms.


@saletzki michel veut prendre de l’avance sur la Pietra sur @Caroline Son côté mâle a pris le dessus, il l’a abandonné aux sangliers !! @Caroline laisse le il s’enflamme, on sait tous que tu vas le doubler à la fin,C’est certain Il reste combien de km ? Tu as le même lien que nous regarde, Michel km 925,Caro km 900 @Caroline Michel t’as abandonné mais pas nous ! Force !!!! C’est bien @Caroline …tu vas le faire, c’est top …

(Whatapps – Fastclub)

En chemin je plaisante avec Cédric sur la moto, « vais-je arriver ce soir je ne sais pas, après tout ce qui compte, ce n’est pas l’arrivée mais le plaisir du chemin… » comme d’hab Michel est devant je ne le reverrai jamais… Moi je traîne je fais ma sieste sur un banc il fait chaud.

(Michel) Parti du CP3, je me sens en forme, j’appuie sur les pédales, il ne me reste plus que la distance Ironman, .. !!??, je pars pour mon contre la montre, je me fais plaisir, bonne sensation, confiance, pas de fatigue, je démarre ma course aujourd’hui… je remonte des concurrents, mais je dois manger, je le sens, … une boulangerie à Aléria, génial, je l’indique à Caroline, et là, déjà Max sur Fastclub a noté

Michel qu’est-ce que tu fous, remonte sur ton vélo et pédale…

(Whatapps – Fastclub)

A Aléria grosse pause crêpes café, je pense à mon GPS qui s’éteint la nuit, j’imagine Max qui s’énerve, Max m’avait bien dit qu’il fallait connaitre son GPS par cœur, …je contacte Clément, une crêpe engloutie et la vidéo de Clément me redonne la clé et confiance en la nuit. Par SMS, je sais maintenant que Michel fait cavalier seul, il m’indique la boulangerie. J’ai eu beau insister, la vendeuse ne voulait pas me vendre une demi baguette, je paye une baguette coupée en deux, j’en donne une demi au client suivant médusé, j’achète deux bananes, un client me montre ma sacoche qui frotte encore, je réajuste et je repars, je me sens libérée, Michel fait sa course et moi cool j’ai encore 20h devant moi aucune inquiétude. Pour le dernier col pas de problème je passerai c’est sûr je pousserai c’est pas un problème !!

Arrête toi merde Attends ta femme !!??? …
C’est pour être le premier à la douche… De toute façon il sera félicité que quand @Caroline sera arrivée… Je pense qu’il essai d’avoir le bidon d’or de la trahison ou du traitre de l‘année… Putain d’ancien triathléte… Me parle pas… On est tous derriére @Caroline en tout CAs !!

(Whatapps – Fastclub)

(Michel) J’arrive en 106h, heureux et en forme, en ayant remonté 20 concurrents, maintenant j’attends Caroline, …, mais qu’est ce qu’elle fout !! ??

Avant la montée j’encourage un duo de deux jeunes qui veulent abandonner « allez, vous y êtes presque » Ah ma lampe avant ne marche plus, tiens bizarre, dois-je faire qu’avec ma frontale, je verrai plus loin, ??… en fait je branche ma powerbank en continu et ça remarche, il vaut mieux pour moi car nuit noire dans la montée de la dernière grosse difficulté le col de Saint-Agostino j’avance seule avec le bruit des animaux les chevaux peut-être, je mets la musique du concert de NONUKE, Jackson Brown à fond et en boucle. Dans toutes les portions rouge du GPS, je pousse, le reste, je remonte. Je sais maintenant j’arrive bientôt !!II est plus de 23h là-haut, je me couvre et amorce la descente prudemment. J’avais sous-estimé la fin car là je comprends, que jusqu’au bout ce ne sera pas gagné !! Ma tête ne tient plus, mes cervicales ont lâché, dur alors sur le plat de rouler quand on ne peut pas regarder devant. En pleine ville, un peu perdue, je me fais doubler à fond par le duo comme si je n’existais pas, …, le doute s’installe, c’était eux ?? font-ils partis de la course ?? et si je suivais n’importe quel coureur là dans la nuit ?? grand moment d’incompréhension, …, puis encore un autre me double encore à fond… bon, là j’ai compris, encore un con-current…

Je rentre dans un camping mais là ce n’est pas le bon, des mecs proposent de me ramener en camion… non merci je file … !!!

Ca y est là je reconnais la route je ne peux plus me tromper je franchis la ligne d’arrivée à 2h18 ce vendredi 31 mai après 111h de voyage, j’ai la pêche, je ne reconnaît ni ma voix ni ma tête, je suis déjà là !! J’avais rêvé de ce moment j’y suis, aucune euphorie, je suis contente c’est tout, bah oui je l’ai fait, qui en doutait, pas moi !!

Merci à Christophe et Véro qui se sont relevés pour moi, Michel qui a déjà eu le temps de se doucher. Encore une fois Cédric est là, il me l’avait promis, « je serai là à ton arrivée » m’avait-il dit, quel baume au cœur, quelle émotion aussi de le retrouver lui et ses interviews et qui ne perdra rien de mes commentaires, même à l’arrivée… !!

L’aventure Bikingman, c’est vous Fastclub, Max, Émilie et les autres qui avaient cru en moi tout au long de ma préparation et pendant la course,

(Michel) Bravooooooo Magnifique cette Caro Yess le couple de l’année !!! Félicitations

L’aventure Bikingman, c’est moi, parce que mon mental y a toujours cru pendant l’épreuve, avec les meilleures conditions météo et le meilleur vélo,

L’aventure Bikingman, c’est Cédric, David, les marchalls qui ont été là pour moi la lanterne rouge, qui surgissaient derrière moi devant moi, et sans eux, j’étais perdue seule. Avec eux, j’étais dans l’aventure retracée en plus quotidiennement, c’était génial tout simplement ! Et la photo du finish, le lendemain, avec Rémi le 1er, finalement le même teeshirt, la même médaille mais deux fois plus de souvenirs.

Raceaccross France 2500km de Florent !

Retour sur la Race Across France 2500 km que Florent s’est lancé en défi pour cette année, voici sa course vue de l’interrieur ! Merci Florent pour ce partage.

Une première aventure avant l’aventure traverser la France en train avec mon vélo dans un bagage pour prendre le départ jeudi soir de Lille à 21h13 et s’en suit une première nuit sans dormir pour parcourir 250 km et rejoindre la première base de vie au levé du jour à lisy sur ourcq où les bénévoles avaient préparé des crêpes délicieuses . Un brin de toilette , je rempli mes gourdes et repars dans l’instant.

Jour 1

Je décide de rouler jusqu’à que le sommeil m’emporte malgré la pluie qui ne nous lâchera pas ce jour là ! Vers midi je m’endors sur le vélo et je décide de faire une bonne sieste à l’abri sous un marché couvert .

Je me rappel d’une anecdote où le long d’un canal on parcours 20 km sur une piste cyclable type gravel où j’ai du croiser une dizaine de concurrents malheureux en train de réparer des crevaisons ! Je remercie à ce moment mon poids plume et mes pneus neuf Michelin endurance.

L’après midi s’en suit entre averses et éclaircies j’arrive à rejoindre la base de vie de guegnon vers 1h du matin . Bilan j’ai parcouru 620 km en un peu plus de 24h grâce au faible dénivelé…c’est juste incroyable…

Je profite d’une bonne douche chaude ! J’avais prévu dans mes sacoches serviette et gel douche..je jète un œil au dortoir,  sa ronfle sa bouge je ne me sent pas de dormir ici alors je trouve une table de massage à l’écart où je dormirai 2h avant de repartir dans la nuit profonde.

Jour 2

Je tombe de fatigue vers 6h du matin et je m’arrête dormir 1h au chaud dans une laverie d’un petit village avant de prendre un bon petit déjeuner en boulangerie.

Ce matin là je commence déjà à sentir des petites douleurs au genoux gauche avant d’attaquer les monts d’Auvergne et je commence à m’inquiéter. Début d’après midi je croise un amis coureur qui me propose un doliprane et par chance la douleur s’envole je peux enchaîner les cols du massif central sans encombre avec de très beaux souvenir en tête dont la montée du puy mari avec des conditions compliquées à la tombée de la nuit. J’avais dans le viseur la ville d’Aurillac pour dormir mais je ne m’attendais pas à trouver une ville qui ne m’inspire pas confiance je perds du temps à chercher un abri pour finalement dormir dans un hall d’immeuble de 2h à 5h du matin.

Jour 3

La journée du dimanche est très compliquée pour moi , le matin se passe plutôt bien mais nous avons 2 grosses côtes longues à 20% que je passe en force à st cirq la paupille alors que j’aurais sûrement du marcher pour soulager mes genoux..

C’est dans l’après-midi du dimanche que commence mon enfer la douleur au genou gauche s’intensifie et je n’avance plus je rentre dans une psychose je me dit qu’il me faut un anti-inflammatoire je m’arrête même chez un particulier adorable qui prendra soin de moi avec une médecine chinoise mais il me fais comprendre que sa ne soulagera pas mon genoux et qu’il me faut du repos. Je n’aurai parcouru que 240 km ce jour là à l’arrachée..Je décide donc de me traîner jusqu’à Agen pour prendre une décision. je mange un bon repas le soir et prends un hôtel en croisant les doigts que mon genoux aille mieux le lendemain car j’ai prévu de rejoindre Anglet.

Je fais une grosse nuit 23h 5h

Jour 4

Lundi au réveil ma principale pensée comment va mon genoux ? Ai je encore mal ? Quand je repars c’est la grosse désillusion j’ai toujours mal au genou impossible de me mettre en danseuse et soulager mon fessier qui commence sérieusement à me faire mal..je sombre moralement..m’arrête pose le vélo contre un panneau et appel ma famille en pleure..je suis impuissant j’ai peur de l’abandon…toute cette préparation..tout ce stress pour que je sois à 100%…les concurrents passent un à un avec la même question…ça va ? Je réponds non les larmes sur le visage …je dois absolument me ressaisir et je me questionne Ok j’ai de l’avance dans le timing ok je peux pédaler assis au moins je peux avancer je décide coûte que coûte de rouler km après km intelligemment je  mange bien et je m’hydrate beaucoup ! Je réfléchi aussi sur le fait que en Auvergne avec la pluie je n’ai vraiment pas assez bu ! je me pose mille questions et reprends les basiques..la journée passe je ne tire pas sur mon genoux mais je me fusille le fessier.. j’avance quand même jusqu’à Anglet où les amis m’attendent car j’ai besoin d’un regain d’énergie ! Petit soleil après la pluie je me rend compte en fin de journée que j’arrive à me lever sur mon vélo 1 .2..3.4 coups de pédale en danseuse je compte dans ma tête et je me raçoit c’est une lueur d’espoir !

A anglet c’est lephervecence le 1000km doit prendre le départ, les amis sont là un journaliste m’attends un tel réconfort..ce soir là au WC je croise un participant du 1000km qui s’apprête à partir on discute de ma douleur il est kine et me propose de me prendre en mains j’aimerais tellement le retrouver pour le remercier ! Il me fais des points de compréhension sur ma douleur pendant plusieurs minutes..je décide de ne pas dormir dans le dortoir et je me couche a 23h dans mon sac de couchage sur le stade d’athlétisme car il fais 18degres dehors cette nuit la…

Jour 5

je repart à 3h du matin pour une grosse journée qui m’attends dans mes pyrénées que je connais par cœur en croissant les doigts que la douleur est diminuée..les premiers tours de roues sont positifs et me redonne de l’espoir je sent une douleur présente mais qui est beaucoup plus acceptable au pedalage.

Au cours de la journée j’enchaîne les trois gros cols mais je décide de m’arrêter sur argeles vers 20h car a cet instant je n’ose pas enchaîner le Tourmalet de peur de trop fatiguer mes genoux..j’aurais su j’aurai du…

Je dors à l’abri et reppart à 4h du matin

Jour 6

Tourmalet au réveil,  je suis clairement déchiré…je m’endors et n’avance pas un c’est un calvaire de trouver une position sur ma selle je me traine dans ce col que je connais par cœur je me sent si honteux . J’arriverai à Bagnères chez Octave pour 9h une base de vie exceptionnelle ! Un plat de pâtes un coca et c’est reparti , mais j’ai toujours de grosses douleurs de selle je suis clairement la peau à vif, des concurrents parlent de gros pansements qui permettraient d’être soulagé alors je rentre dans deux pharmacies mais je ne trouve rien finalement je repartirai avec un gros paquet de lingettes bébé et j’en glisserai quelques une dans mon cuissard pour soulager tout ça..sur cette transition je garde un magnifique souvenir de la traversée de la grotte du mas d’azil en Ariège. 230km plus tard à minuit j’attendrai Carcassonne pour dormir 4h dans un bon lit et j’en profite pour soigner correctement mon fessier.

Jour 7

Objectif du matin rallier la base de vie de Pezenas . Le réveil sonne à 4h30 ce matin là après un bon petit déjeuner je me sent vraiment bien les jambes répondent parfaitement je profite de ces sensations pour me faire vraiment plaisir,  cette matinée que je pensais sans intérêt se transformera en un plaisir intense , je découvre les hauteurs du minervois paysage magnifique les températures sont ideales et j’atteins pezenas pour 11h30.

La base de vie est plutôt sympa et à mon arrivée je fais un gros repas et prends une bonne douche , mon drop bag m’attends je récupère ma batterie de charge et un maillot propre . Je ne perds pas de temps car l’après midi qui m’attends va être longue j’espère arriver au pied du ventoux dans la nuit . Cet après-midi là je ressent vraiment la chaleur du sud est , je m’hydrate beaucoup. Je rencontre un groupe de concurrents sympathique je finirai la journée avec eux . J’arrive vers 23h dans une petite ville au pied du mont ventoux où  je retrouve mon père  lui aussi passionné de vélo .On avait prévu de gravir le géant de Provence tous les deux car pour lui se sera sa première fois.

Jour 8

Je décide d’attaquer le mont Ventoux après avoir dormi 4h dans un bon lit comme si le Tourmalet au réveil ne m’avait pas servi de leçon….encore une fois le départ devient très compliqué impossible de m’asseoir sur ma selle je me suis beaucoup trop refroidi j’ai énormément de mal à me remettre en route même accompagné moralement de mon père je m’enfonce mentalement mais heureusement le levé de soleil me procure un regain d’énergie il se passe quelque chose de fort dans ma tête impossible pour moi de m’effondrer à la montagne dans ce col mythique j’aime grimper c’est l’endroit où je me sent le mieux …c’est lui ou moi ! Et finalement se sera moi j’aurai le dessus sur lui pendant 2h la magie de l’ultra distance quand le mental prends le dessus je vol littéralement sur le géant de provence j’attendrai mon père quelques minutes en haut pour parcourir le dernier kilomètre en sa compagnie..un instant magique hors du temps , on l’a rêvé, on l’a fait !!

Malheureusement la réalité de la course  reprend le dessus  car s’en  suit une très longue décente de 20km pour rejoindre la base de vie de Sault. Je paye mes efforts de la montée précédente je sent le danger je m’endors dans la décente et je laisse mon père filer devant, je chante,  je crie pour rester éveillé je dois serrer les dents le ravitaillement n’est pas loin !

A la base de vie il est 10h je fais un bon repas , je dors 30 mn et surtout je fais le point sur ma trace ..suis-je capable de terminer la course cette nuit ? Reste 280 km à parcourir et 3500m de dénivelé positif c’est carrément possible avec tout ce que j’ai fait durant ces 7 jours précédents. Cette nuit je termine ..j’étais pas prêt à la chaleur qui m’attendait ..j’ai 40degres sur la route et je n’ai clairement jamais fais de vélo sous une telle chaleur mais j’ai décidé d’avancer.. je m’hydrate des que je peux ! Je me rappel regarder si mes pneus ne fondent pas sur la route…je sais dans un coin de ma tête que quand les températures vont baisser vers 19h se sera un pur plaisir. Sa ne rate pas dernier village avant les gorges du verdon il est 19h j’achète deux kebab que je charge dans ma sacoche arrière car je veux être dans les meilleures conditions cette nuit et ne jamais avoir faim. Les gorges du verdon un de mes plus beaux souvenir je suis sur un nuage une telle beauté et un couché de soleil incroyable ! J’en sors à 22h et je sais que les 70 derniers km d’une course ultra sont interminables je l’ai déjà vécu et je m’y suis préparé. Je fais un travail mental en imaginant que je n’arrive pas ce soir et que c’est encore une nuit parmis tant d’autres..ça fonctionne car j’avance sans me prendre la tête je savoure ces derniers instants et me remémore chaque jours passé sur mon vélo toutes les difficultés que j’ai du surmonter mais aussi tous ces merveilleux moments..j’atteins l’arrivée à Mandelieu vers 3h du matin c’est délivrance , je l’ai fait je termine cette raceaccrossfrance 2600 km 32000md+ en 8 jours. 

En résumé Je suis vraiment heureux et soulagé d’avoir terminer cette course car j’ai tellement eu peur de l’abandon quand la douleur à mon genoux c’est déclarée que je me contente totalement de ce résultat final . Forcément je n’ai pas atteint mon objectif des 7 jours mais le résultat est anecdotique tellement j’ai vécu une aventure hors normes où le dépassement de soit est à chaque kilomètres parcouru ainsi que toutes les rencontres que j’ai pu faire entres concurrents et supporters 

L’ultradistance une semaine magique pour le meilleur et pour le pire !

Vive le vélo….vive la vie….

24h du Mans de Charly

Charly notre cycliste de Bordeaux, timide du club était présent sur les 24h de Mans 2024. Voici sa coure de l’intérieur.

24.VIII.24, 8h07

Départ de l’Airbnb dans l’hypercentre du Mans direction le circuit Bugatti des 24 Heures du Mans.  

Le circuit Bugatti, c’est 4,23 kilomètres de goudron, dont la célèbre bosse du Dunlop qui fait 700 mètres à 3,6 %. Le reste du parcours est un quasi long faux-plat descendant, parfois sinueux, sur une asphalte de grande qualité. Pour l’occasion, j’ai sorti mon S-Works Tarmac SL5, monté avec des roues Dura-Ace C24.

Je participe aux 24H avec les Suicidal Urban Riders, un groupe de cyclistes qui tournent principalement autour de l’anneau de Longchamp, à Paris. Nous sommes l’équipe la mieux représentée avec 45 coureurs — la plus grande de l’histoire des 24H également —, répartis en solo ou en équipe de 6.  

Pour l’occasion, Red Bull a dépêché deux journalistes qui nous suivent et nous fournissent en boisson.  

Mais je n’oublie jamais FastClub pour de telles occasions, alors même si je roule avec les maillots des S.U.R — tout de noir vêtu — j’ai opté pour la gapette FastClub première génération.

Mon objectif personnel : rouler le plus vite possible et surtout tester mon rapport aux efforts de nuit et à la fatigue, car je compte bientôt m’aligner sur quelques courses d’ultradistance.

11h33

Briefing assez inaudible, mais on recueille tant bien que mal les consignes que beaucoup connaissaient déjà.

14h43

Ici retentissent les hymnes ; une tradition. Quelques exemples : celui du Burkina Faso, du Chili, de l’Irlande, et bien sûr, de la France.

15h Le départ

Pierre Rolland tire un coup de feu, et les 3000 coureurs traversent la piste pour retrouver un coéquipier qui tient leur vélo. Je suis cinquième relayeur, soit quatre relais à approximativement 19h-20h, 1h-2h, 7h-8h et 13h-14h.

15h10

Depuis les tribunes, les premiers tours de piste sont impressionnants. Beaucoup frottent pour remonter l’immense peloton. À l’arrière, des premières cassures apparaissent déjà, surtout dans le Dunlop. Des bruits commencent à courir : une grosse chute aurait scindé le peloton en deux, un coureur aurait même cassé son cadre.

15h22

La pluie, puis l’orage surtout, occupent bientôt les lieux. Pas de neutralisation de la course, mais les plus apeurés se relèveront, contribuant ainsi à l’amincissement drastique du peloton.  

Devant les boxes, là où les relais sont opérés, beaucoup crient ou interpellent vigoureusement leurs coéquipiers. Certains arrivent vite et écopent de pénalité : pas plus de 20 km/h dans la zone de relais. Les commissaires veillent au grain.  

Une de nos équipes occupe le top 6 de notre catégorie (équipe de 6, homme). Mon équipe tient le top 20.

17h29

La plupart des mecs qu’on croise à la sortie des boxes sont frigorifiés. Certes, ce n’est pas de l’ultra et il y a un minimum de confort (un sèche-cheveux), mais avec le vent et la pluie froide, ceux qui ne roulent que lorsqu’il fait beau sont marqués.

22h31

Terminé le premier relais à 20h21. 184 battements par minute de moyenne sur la première heure. 201 de fréquence cardiaque maximale. Bref, j’ai mangé la moitié de mon garde-manger. Le caisson devrait sauter d’ici peu !

Ça roulait fort au début, le sang étant presque frais.  

Les tours étant ponctués du rire sardonique du speaker : « Ahahahah — hihihihi — ohohohohoh — uhuhuhuhu » qu’on entendait partout. Il a l’air de bien s’entendre avec son collègue.

Sinon, après le premier relais, j’ai connu une belle chute d’adrénaline qui a provoqué angoisse et pensées assez négatives. J’en discutais avec Laurent Garbolino au téléphone il y a peu : comment inverser la tendance et positiver malgré la fatigue et l’effort.

Tout finit par rentrer dans l’ordre quand j’arrive à dormir tant bien que mal.  

Dehors, alors que j’ai roulé au sec pendant une heure, le temps se dégrade à nouveau.

25.VIII.24 / 00h52

Deuxième jour de course, mais seulement neuf heures se sont écoulées depuis le départ. La plupart des visages sont endormis ou éreintés, même ceux qui circulent sur la piste.  

À cet instant, on est 100e sur 619 au classement général.

Je suis censé prendre le relais à 1h15, alors je prends la potion magique — le Red Bull seulement ; il faut bien honorer le sponsor — et je grimpe sur les rouleaux pour m’échauffer.

2h53

J’ai fini mon deuxième relais. J’ai été plus rapide et ma fréquence cardiaque plus stable.  

Le plus dur, ça va être de redescendre pour dormir.

Je suis plus efficace quand je roule la nuit, ne me demandez pas pourquoi.

Autre chose : si l’unique toilette de la loge qui sert à plus de cinquante gars était une ville, elle serait jumelée à Tchernobyl.

Sur ce, bonne nuit !

05h04

Rien ne trouble le sommeil — certes léger — des coureurs au repos. Rien ? Rien, sauf le speaker qui, inspiré, entonne un chant de joyeux anniversaire en l’honneur d’un illustre inconnu.

8h40

Le réveil a sonné un peu tard (6h15) pour un relais à 7h. Des précédents relayeurs ont coupé leurs efforts un peu plus tôt et l’heure de les remplacer arrive plus tôt que prévu.  

Je m’échauffe donc en situation de course et j’ai du mal à me mettre dedans. D’ailleurs, après vingt minutes, j’ai l’impression de sortir d’un rêve.

Après ce troisième relais, un constat : le gap entre les mecs un peu cramés et les gros costauds est de plus en plus grand.  

Conséquence : beaucoup de groupes cassent dans le Dunlop et il faut être aux avant-postes. Si ça casse devant vous et qu’il vous est impossible de rentrer, vous aurez peut-être la chance, comme moi, de trouver un groupe de contre pour vous drafter.  

Risque : que d’autres cassures se produisent.

Ainsi, j’ai été pris quatre fois dans des groupes en difficulté. Je reculais souvent dans le Dunlop, malgré mes efforts pour être à l’avant. Et en haut de la bosse, un vent d’anarchie répandait quelques cyclistes ici et là, à la recherche d’une bonne roue à prendre — roues qui se font de plus en plus rares après 17 heures de course.

12h02

Service de massage gratuit par des kinés ; largement plébiscité mais efficace ! Heureusement, j’ai un bouquin (Gogol, Les Âmes mortes).

Au niveau du classement général, on tient la 110e place sur 615. L’équipe-mère est quant à elle 30e.

14h16

Casse-moteur. La perspective du dernier relais m’a permis de jeter mes dernières forces dans la bataille.  

J’ai un peu tourné de l’œil à la fin du relais ; un gars s’est précipité pour me tendre un truc à manger.

Les journalistes de Red Bull m’ont dit qu’ils avaient immortalisé le moment et que ça rendait bien ; promis, ce n’était pas calculé !

Question biomécanique, j’ai les tendons de la cheville qui n’ont pas apprécié le dernier tour à bloc. J’ai l’impression qu’une vieille tendinite de la cheville gauche se réveille. À surveiller.

On fait le point dans deux jours.

27.VIII.24 / 13h35

Les douleurs tendineuses rentrent dans l’ordre, mais je vais lever le pied cette semaine.

Presque quarante-huit heures après la fin de la course, le bilan me paraît tout à fait satisfaisant.  

L’équipe termine 122e sur 625 alors que nous comptions dans nos rangs un coureur malade et un coureur qui débutait le cyclisme il y a encore quelques mois. Tous se sont battus jusqu’au dernier kilomètre, galvanisés par la foule venue en nombre aux abords du circuit.

Personnellement, je me rends compte que je trouve une énergie et une motivation supplémentaires lorsque je roule de nuit. Ça me semble de bonne augure avant mes futurs objectifs qui tendent tous vers l’ultra-endurance. À confirmer le 19 octobre, sur une épreuve de l’Ultra Bike France dans les Pyrénées orientales ! D’ici là, place à la récupération puis à la préparation à de plus longues distances, mais à une intensité moindre. 

Charly Reyne 

Maxime vs La Basajaun

(Course de gravel 841km et 16 000 D+)

Lorsque je me suis inscrit sur cette course l’hiver dernier l’idée était d’aller chercher des courses plus difficiles au niveau des parcours et au niveau des concurrents. 

La Basajaun s’inscrit parfaitement dans ces deux critères, l’an dernier c’est Mathia de Marchi qui a remporté l’épreuve, sa vitesse le classe parmi les plus rapides au monde sur cette distance. Cette année en parlant de concurrence on peut voir dans les inscrits des noms connus comme Sofiane Sehili ou Anatole Naimi. 

Question parcours avec 500 km de Gravel, 300 km de route, 50 km de vtt et 6 kilomètres de marche ça semble être engagé aussi, tout ça dans le pays Basque. C’est ma première course d’ultra avec autant de km de Gravel. Pour m’y préparer j’ai repéré une partie de la course de l’an dernier du coté d’Iraty, l’accumulation des km dans les pistes et le dénivelé y est brutal. 

Il ne tarde d’y être, la pause depuis la Désertus à été longue ! 

Préparation du matériel

Avant le départ je vous présente mon vélo pour cette course. Grâce à la vidéo que je ferai pendant la course GCN a réussi a m’avoir la crème de la crème de chez Canyon, Le Grail CFR en Sram Red. Une belle base qui pèse seulement 7,5 kg. Je l’upgrade en montant une transmission sram gx avec un dérailleur direct Mount et une cassette 10/52, j’installe également les prolongateur Canyon sur le combo cintre potence. Je sélectionne une paire de roue Néo avec les rayon Berd (paire de roue ultra-légère que j’ai l’habitude de rouler), je monte dessus une paire de pneu Hutchinson Caracal en 40 qui devrait être très performant sur ce terrain et me permettre d’avoir une belle vitesse sur les parties roulantes. J’ajoute aussi une lampe Exposure Strada fourni par Supervelo, et mes sacoches Miss grape. 

La course

Victoria Gasteiz 

Nous voici le 27 juillet au départ de la course à Victoria Gasteiz, c’est à seulement à 2h de route de la maison. Je me suis organisé tel un professionnel. Je prends ma chambre d’hôtel, fait un repérage du centre ville, pars me reposer à l’hôtel, retourne en ville pour prendre mon pack de course et assister au briefing. 

Première surprise, le briefing en anglais fait salle pleine ! Je suis vraiment sur une belle course qui amène des coureurs de l’Europe entière. Au total nous sommes environ 250 prêts à en découdre dès le lendemain matin sur la course. Briefing terminé je retourne au plus vite à l’hôtel pour manger dans ma chambre et dormir au plus vite. Le départ n’est pas très tôt le lendemain matin mais il s’agit d’arriver reposé. 

Départ

7h Place centrale de Victoria Gasteiz on se retrouve tous pour le départ fictif et les 7 premiers km que nous ferons tous ensemble, ça tombe bien que nous roulions tous ensemble, j’ai mis à jour des fichier dans mon application Wahoo et perdu mes fichiers en même temps… J’ai reconnecté un mauvais compte, je prends quelques minutes en roulant pour réparer cette erreur. 

Je pars discuter en tête de course avec Sofiane et Anatole. On est un petit groupe mais c’est assez étrange, dans une course d’ultra on ne doit pas se retrouver à rouler dans les roues. Après quelques kilomètres je m’échappe en accélérant le rythme, cela me permet de partir sur mon propre rythme et passer les passages singles techniques sans être gêné par d’autres. 

Les kilomètres passent bien, assez rapidement il commence à faire chaud, j’en profite pour me repeindre avec de la crème solaire, c’est pas très beau mais ca m’évitera de prendre des coup de soleil. Au kilomètre 200 après une longue portion de gravel dans les montagnes je tombe sur un centre ville avec un bar, à ce moment là je suis deuxième après m’être fait doublé par Carlos. Je prends un coca, 2 bouteilles d’eau et mange une glace. Le troisième arrive à ce moment là et prend à boire sur un rythme effréné, il me presse, je repars en finissant ma glace en roulant. 

10 km plus tard une fontaine me tend les bras, je m’y arrête pour me rafraîchir et reprend la route. Les sensations sont bonnes, le rythme est effréné et nous sommes presque 10 avec 10 km d’écart après plus de 250 km.

J’arrive du coté de la frontière et surtout de Ronceveaux que je connais bien pour sa fontaine et ses deux restaurants, il est 19h, je profite du passage pas loin pour m’y arrêter prendre un bocadillos avant la nuit, je suis déjà bien entamé. A ce moment je sais que je suis en train de me faire doubler par Anatole et un Allemand, mais pas le choix, ça ne sert à rien de rester devant sans manger pour être complètement épuisé dans la nuit. 

1ère nuit – 300km et 6000 de D+ depuis le départ

Je repars, ça y est la nuit est tombée, la fatigue est présente mais pas au point de m’endormir. Je suis passé en mode ultra c’est plaisant ! Les difficultés s’enchainent plutôt bien depuis le départ, je suis pas loin des 300 kilomètres avec 6000 de D+. 

Je sais qu’à partir du kilomètre 330 environ je serais tranquille pour 150 km niveau D+ avec la traversée du Desert de Bardenas et ses alentours. Dans une longue descente je commence à somnoler et il ne fait pas très chaud : j’ai froid et je m’endors. Je décide de m’arrêter pour dormir dès que je trouve un spot approprié.

J’entre dans un village et trouve un spot idéal ; deux bancs, une fontaine et même une balançoire. Je m’installe et qui vois-je sortir de derrière un mur? Anatole qui s’était mis à l’abris des regards ou tout simplement caché de la lumière. On discute un peu et je mets mon réveil pour 8 minutes de sommeil. Je m’endors et m’entends même ronfler, le réveil sonne, il me faut repartir. Anatole est déjà debout, il essayait de partir en douce ? 

On repart ensemble, nous sommes à ce moment de la course deuxième et troisième derrière ce fameux Carlos qui ne s’arrête jamais ! Le Rythme d’Anatole est poussif par rapport au mien, je le laisse partir pour rester dans ma course. 

Au petit matin je ne suis toujours pas passer dans le désert de Bardenas mais très bonne nouvelle je tombe sur un café ouvert, j’en profite pour prendre un café et un Colacao ! Ca fait du bien je reprends la route ! 

2ème jour – 400km depuis le départ

Je traverse Bardenas sans encombre en profitant d’un magnifique levé de soleil, je le connais bien ce désert. Cela fait 24h que je suis parti et je frôle les 400 km depuis le départ. Le rythme est moins rapide que ce que je pensais, il faut dire que le terrain est assez cassant. 

A la sortie du désert je trouve une boulangerie ou je fais le stock pour un bon petit déjeuné sur le vélo. Les gâteaux sont plus secs que ce que j’imaginais mais peut importe, il faut mettre de l’essence dans le moteur et je ne suis pas encore à mi-course. 

Les kilomètres s’enchainent bien et je vais bientôt recommencer à prendre du dénivelé. Les traces sont variées entre du gravel, des petites portions de route, un peu de VTT et un peu de portage, ça reste équilibrer. 

Le passage le plus dur de ma vie

J’arrive au km 488 qui est pour moi le pire passage de la course. La trace nous fait passer par un lit de rivière qui ressemble plus à un amas de gravier ou une déchèterie plutôt qu’une piste pour y faire du vélo. De chaque coté ce sont des vignes avec de terre labourée donc inroulable. Je pousse et c’est interminable. Je regarde sur le compteur, presque 8 km au total en plein soleil sans air pour rafraîchir. (Juste après mon passage l’organisation a décidé de contourner ce passage, il aura eu raison de Sofiane qui s’en va à l’hôtel après un bon coup de chaud)

Retour sur du roulant

En parlant de coup de chaud, il fait terriblement chaud ! J’économise au maximum l’eau mais ce n’est absolument pas évident. J’enchaine sur des collines bordées d’éoliennes, pas de village à l’horizon, je m’accroche réellement. Au bout d’un moment je vois un panneau de ville Muro Del Agua ! Avec mon espagnol approximatif je m’imagine qu’il va y avoir de l’eau… Bingo, grande fontaine à l’entrée du village, une piscine municipale et même un café ou je m’arrête boire un coup. J’y croise même Carlos qui m’explique qu’il abandonne à ce moment la. Je passe donc en deuxième position une quinzaine de kilomètres derrière Anatole. L’écart n’est pas grand, je continue sur mon petit rythme sans faire trop de pause. 

Je suis de nouveau dans de très belle ascension, moitié gravel, moitié route. J’enchaine petit à petit, j’aperçois dans le ciel un beau nuage menaçant et je me dis qu’un peu de pluie ne ferait pas de mal… 

Foutaise, 30 minutes plus tard c’est une averse de grêle à 1500 m d’altitude qui s’abat sur moi, la température dégringole instantanément et je me protège sous un arbre pour éviter de prendre les grêlons sur la tête !

2ème nuit – 650km depuis le départ, 200km jusqu’à l’arrivée

La deuxième nuit arrive et il me reste le plus gros col de la course, une montée gravel raide pour atteindre le plus haut sommet à 2000m d’altitude. La montée est raide, très raide et j’adopte une technique simple, au-delà de 10% je pousse le vélo, en dessous je pédale ! J’arrive au sommet et enchaine sur la descente. Au tout début de la descente je chute ne voyant pas une pierre qui se prend sous ma pédale. J’arrive au sol et fais le bilan des blessures, un genou légèrement écorché et une pomme de main qui a un peu frappé le sol. Rien de terrible, je repars dans cette descente qui est assez cassante. 

Je n’arrive pas à garder de la vitesse dans la descente, les chocs sont trop brutaux pour moi. Je n’arrive pas à garder mes mains sur le guidon, j’ai mal au dos, la fatigue est bien présente. Je descends à la même vitesse que je montais… La descente est très longue, plus de 20 km. On est en pleine nuit, j’arrive enfin dans un village ! La délivrance, il ne me reste plus que 150 km à faire. J’en profite pour faire une nuit de 10 minutes sur un banc proche d’une fontaine, la fatigue est vraiment la mais l’arrivée est proche !

Je repars et commence une longue descente sur la route, le problème est que je m’endors, il me reste au moins une heure à tenir avant le vrai levé de soleil, je ne trouve rien sur la route pour m’arrêter boire un café ce matin… J’ai du mal à manger, à boire, je pédale et subis le terrain. 

La fin est beaucoup plus cassante que j’imaginais, c’est Riccardo un copain qui m’a dit au départ, la fin c’est roulant.. Ne t’inquiète pas… Foutaise ! Je pousse, traverse des rivières, glisse sur des rochers, prends des descentes escarpées… Une horreur et le soleil est de retour…

Heureusement l’arrivée est proche ! J’y arrive justement, au bout d’une montée en bitume je vois un photographe au loin et une personne avec les bras en l’air ! C’est le soulagement ! Je suis arrivé, deuxième, pas très fringant mais heureux. On discute un peu ensemble et ils repartent, moi aussi. Il me reste 20 km jusqu’au centre de Victoria-Gasteiz. 

Bilan d’après course

Apres une course vraiment éprouvante je suis vraiment soulagé d’avoir fini, deuxième c’est un beau podium ! La difficulté du terrain m’a même fait sortir de la compétition pour me concentrer sur le fait d’avancer, seulement avancer sous le soleil à faible allure… Bref, c’était vraiment dingue et rapide comme course ! Vivement la prochaine ! 

Une fois de plus je vous remercie pour vos encouragements qui me font avancer kilometre par kilomètre de course, vous êtes mon moteur pour m’aider à repousser mes limites. Merci aussi à tous mes partenaires qui m’aident à réaliser mes projets ! Groupe Clim, Canyon France, Hutchinson, Néo Wheels, Ttilika, Supervelo, Fastclub, Miss Grape, Spad Chanel.

Mention spéciale pour Glace Romane et le Café Romane qui m’ont promis des Dames Blanches offertes à vie lorsque je gagnerai !

Merci à Transiberica pour cette belle aventure !

BADLANDS le 1er Septembre ! 

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Solstice Sprint par les frères Roissard

Retour à la course pour Nicolas

Julien est habitué des courses Ultra dont il prend le départ désormais 2 à 3 fois par an.

De mon côté c’est une autre histoire, depuis que j’ai fini la French Divide en 2019, je n’ai pas refais d’épreuves de ce type.

Seulement quelques périples et challenges en off avec les copains ont ponctué ma vie sportive alors perturbée par ma vie d’entrepreneur.

Mais l’envie de goûter à nouveau à un ultra mêlée au défi de rouler en paire ont fini par me convaincre de participer à la Solstice Sprint avec Julien.

Pourquoi  avoir choisi la Solstice Sprint ?

Le lieu, au départ d’Angleterre pour une boucle imposée à travers les paysages Gallois, de quoi bien se dépayser!

L’esprit de l’organisation, dont l’objectif est entre autres de limiter l’impact carbone de la course. Cela colle très bien avec notre envie de ne plus prendre l’avion.

Le prix attractif, il faut bien l’avouer, les inscriptions aux courses ne sont pas toujours abordables.

La « finisher party » qui est un repas de bienvenue organisé la veille du départ. C’est la garantie de pouvoir partager un moment avec tous les participants quelque soit l’issue de leur épreuve..

Le départ, enfin presque !

Le départ sera donné dans une heure et j’attends devant la porte d’un magasin de vélo situé à 5 km de la ligne.

Revenons une semaine en arrière lorsque je décide de changer mes cales pour résoudre une gêne au genou gauche. S’en suivent plusieurs sorties de réglages sans vraiment trouver de solution.

La veille du départ arrive et j’ai toujours une sensation bizarre à mon genou gauche. Sans grande conviction on se dit que ça doit venir des pédales.

La nuit portant conseil, le matin du départ je me met en quête de nouvelles pédales.

La porte du magasin s’ouvre et ils ont des pédales Look que je fini par installer moi-même sous l’oeil du vendeur…

Je ressort, enfourche mon vélo, clip les pédales et c’est la délivrance ! Mon niveau de confiance est démultiplié et me voilà en route pour le départ !

Arrivé surplace, plus trop le temps de discuter avec les copains du Fast Club, on fait 2 photos, mange un bout et on se prépare pour partir.

Let’s go !

C’est l’été, il fait enfin beau et chaud, mes nouvelles pédales sont formidables, il n’y a plus qu’à profiter !

Fidèle à notre tactique de course, qui consiste à rouler doucement mais quasiment sans arrêts, nous partons les réservoirs remplis à blocs. Nous avons de quoi tenir jusqu’à 20h00 sans problème, heure à laquelle nous devrions pas être loin d’un magasin pour se ravitailler.

La journée commence bien, on prend nos marques avec la conduite à gauche. Les paysages quadrillés par les haies, que les britanniques ont eu la bonne idée de conserver, perturbent un peu nos habitudes. L’impression de rouler le long d’un mur en permanence est étrange et souvent effrayante à cause des automobilistes trop souvent imprudents.

Les premières difficultés arrivent avec aussi en récompense les premiers points de vues surplombant les plaines et collines alentours.

Il fait bien chaud mais heureusement, les haies et leur végétation apportent un peu de fraîcheur. La fin de journée s’installe avec de belles couleurs chaudes, les 200 premiers kilomètres sont derrières nous et il va falloir penser à manger et faire le plein pour la nuit.

Le « dîner » prit à l’arrêt cette fois-ci nous permet de se reposer un peu et de faire le bilan de la journée qui est plutôt positif : pas de douleurs particulières, pas de fatigue excessive, bonnes sensations ! Tout ça est de bonne augure pour la nuit.

Direction le Pays-de-galles

La nuit s’installe petit à petit tant dis que l’on s’aventure sur de petites routes qui serpentent dans de jolies villages traditionnels presque médiévales.

On passe en mode nuit, éclairages allumés, vigilance accrue aux nids de poules dissimulés par l’obscurité. L’état des routes est parfois catastrophique rappelant à Julien ces kilomètres parcourus dans les Balkans lors de la Transcontinental 2023.

Le deuxième tiers de course nous emmène sur des routes avec beaucoup de dénivelé réparti sur de nombreuses petites montées. Le sommet de celles-ci ne culmine jamais à plus de 500 m au dessus du niveau de la mer.

Pour pouvoir attaquer cette section montagneuse dans les meilleures conditions, on décide de s’arrêter dormir sur le bord de la route à 2h00 du matin.

Notre kit de couchage est volontairement très restreint avec seulement une couverture de survie combinée à toutes nos affaires chaudes sur le dos.

Cette solution de couchage s’avérera être un point faible de notre stratégie compte tenu de la température avoisinant les 10°c la nuit. Au bout d’une petite heure de sommeil léger, le froid en provenance du sol enherbé nous pousse à repartir.

Il est 3h00 du matin, l’obscurité commence déjà à faiblir tout doucement, on se réchauffe rapidement en commençant avec une belle petite ascension.

Ici le soleil se lève à 4h30! L’attente du lever du jour souvent difficile pour de nombreux ultra cyclistes, ne sera pour une fois pas trop longue.

Cela ne m’empêchera pas d’avoir un coup de mou aux alentours de 5h00 du matin, sur une magnifique route en crête éclairée par le soleil levant.

Les montées sans épingles

Le premier arrêt station service de la journée arrive après avoir franchi le point culminant du parcours aux allures de grand col alpin.

Les moutons et chevaux en libertés nous aurons offert une belle distraction dans les pentes les plus raides.

Les descentes sont aussi vertigineuses que les montées, c’est à dire droit dans la pente.

A la descente, on ne lâche que très peu les freins tellement la prise de vitesse est effrayante.

A la montée, ce sont les mains qui restent littéralement accrochées au guidon avec le corps qui se démène comme il peut pour aider les jambes.

Ces montées extrêmes à répétition ont mis à mal mes lombaires pendant plusieurs heures. La magie du corps humain et l’approche du littoral ont fini par effacer cette douleur pour mon plus grand bonheur.

L’arrivée de la pluie

Prévu depuis plusieurs jours, l’épisode pluvieux annoncé pour la nuit prochaine évoque en nous l’idée de profiter du soleil de cette fin de journée pour faire une bonne sieste au chaud face à la mer.

Nous regretterons bientôt de ne pas avoir mis en application cette brillante idée.

Après un joli passage le long du littoral, le parcours nous emmène de nouveau dans les terres avec encore de belles montées qui nous attendent.

La plus emblématique est sans hésitation celle jusqu’au barrage Stwlan Dam qui offre les seules épingles du Pays de Galles.

Avant de s’attaquer à ce beau programme, on fait un dernier arrêt station service pour faire le plein pour la nuit. La météo s’agite, le vent se lève, le soleil a disparu et la pluie arrive.

Après plus de 30h00 d’effort, je sens qu’une sieste avant la nuit pourrait être bénéfique. Ça tombe bien, un bel abri bus nous tend les bras. Après 30 minutes de somnolence peu réparatrice, étant toujours titiller par le froid dans le dos, on repart désormais sous la pluie.

L’arrivée au barrage se fait juste avant la tombée de la nuit sous une belle petite pluie. Les montés et descentes qui s’en suivent sont toujours aussi raides. La pluie s’intensifie et je commence à me refroidir. On prend alors le temps de s’équiper avec tout ce que l’on a.

Après le froid, la fatigue fait son retour, je commence à toucher du bout du doigt l’épuisement…

La nuit interminable

On trouve un nouvel abri, pas très accueillant mais de toute façon nécessaire pour pouvoir continuer. C’est encore un échec, le froid qui glace le dos, on repart complètement refroidi et toujours sous la pluie.

La grande ville la plus au nord du tracé arrive enfin. Mon niveau d’épuisement est alors au plus haut, Julien encore en forme, me promet un café une fois que l’on aura fait le tour de la forteresse en bord de mer.

Démarre alors le tour de la forteresse sous de fortes rafales de vent. Heureusement la pluie a faibli un peu. Je suis au bout du rouleau, à deux doigt de m’arrêter. Mais la vu au loin du petit feu rouge de Julien me pousse à continuer.

De retour à la ville, promesse tenu par Julien, le café est là. Il me permettra de tenir 15 ou 20 minutes de plus, le temps de trouver un abri avec deux bancs!

Cette fois-ci, on arrive à dormir plutôt correctement grâce au banc qui nous isole du sol.

Le jour le plus long

Au moment de quitter nos jolis bancs, je demande à Julien combien il reste de kilomètres. Sa réponse : « Un peu plus de 300km » je lui demande alors quelle heure il est, « 3h30 on devrait arriver vers 22h00 » , ma réponse « Tu rigoles, on ne va pas mettre 20h pour faire 300 bornes! 18h ça doit le faire à 20 de moyenne », on verra bien qu’il me dit.

Chacun repart dans sa bulle, le jour arrive déjà doucement avec de longues lignes droites cette fois-ci bien plates. La pluie est finie!

Arrêt station service à 6h00 du matin, on repart pour de nouvelles petites routes en mode montagnes russes. Nouveau coup de mou, qui nous touche tous les deux cette fois-ci.

L’énergie fini par revenir en nous juste avant d’attaquer l’une des dernières grandes montées. Le soleil est de retour et la journée va être chaude.

Jusqu’ici en tête du classement de la catégorie paire, on se fait déposer par la paire mixte. Notre énorme dette de sommeil y est sûrement pour quelques chose même si ça n’explique sûrement pas tout.

La journée se déroule étonnamment bien jusqu’à ce que je soit frappé par un nouveau gros coup de fatigue en fin d’après-midi. On paye de nouveau notre mauvaise solution de couchage, pas le choix, nouvel arrêt pour faire une sieste de 20 minutes et boire un café.

Comme tous les jours, Julien gère tout, la navigation, la bouffe, les arrêts, j’ai juste à pédaler. Sa gestion est d’autant plus importante sur ces dernières heures où je suis complètement à bout.

Les derniers kilomètres

Les derniers kilomètres sont un condensé de l’ensemble du parcours à petite échelle. Plein de petites montées très raides et plein de descentes très raides.

Ce sont autant de changement de vitesses à chaque changement de pente qui ont fini par rompre mon câble de dérailleur arrière.

Depuis notre sieste, je fini par retrouver la « forme » et désormais plus rien ne va m’arrêter jusqu’à la fin. C’est aussi ça la magie de l’ultra, passer d’un extrême à l’autre en l’espace de quelques heures.

Plus aucune douleur, de bonnes jambes, c’est ce genre de moment qu’il faut arriver à faire perdurer le plus longtemps possible.

La nuit nous attrape de nouveau, raté pour l’arrivée à 18h00. Au moins on profite encore une fois de plus du magnifique couché de soleil. Un dernier arrêt pour s’habiller contre le froid, ça sera le dernier avant de foncer vers l’arrivée ! Et au final il est 23h30 !