Salut Julien, comment vas-tu ? Pas trop de courbature ?
Salut Maxime, tout va bien, j’ai profité d’un week end off pour rouler un peu. La semaine dernière j’étais à Milan , avec le Team Fima , pour 2 cyclo-cross UCI internationaux et je repars cette semaine pour la CDF de CX à Bagnoles de l’Orne (Normandie).
Tu peux nous présenter ton activités ?
Je suis spécialiste de la récupération , je propose des massages , de la pressotherapie et du cupping. Sur les courses cyclistes , je suis assistant sportif :je fais en sorte que les coursiers n’aient rien a faire , a part pédaler !
Tu travailles avec beaucoup d’équipe, ca doit être enrichissant de voir les différentes organisation ?
J’interviens aussi , notamment avec mon collaborateur Steeve, auprès d’autres sports ( rugby , surf , football,…), Avec aussi pour objectif de proposer des formations de massage sportif.
En fait tu es dans le peloton de toujours ? Raconte nous ton parcours.
J’ai eu la chance de travailler avec différentes équipes professionnelles ou amateurs (Arkea, Bike Aid, Fybolia , Fima et bien sûr Fastclub….) , mais aussi avec ASO ( sur le Tour, le Dauphiné , le Tour d’Allemagne).
Les équipes ,vu le budget, le statut et les différentes nationalités , sont organisées différemment , c’est ce qui fait le charme de pouvoir alterner entre le monde pro et amateur, de la route au CX.
Passionné de vélo , j’ai toujours été dans le milieu. Après une pratique (route ,VTT, piste, CX) ,j’ai intégré l’équipe pro du Crédit Agricole mais comme mécano ( avec des coureurs comme Julich , Voigt, Hushovd,….). Après une petite pause , je suis revenu , cette fois, comme masseur , avec surement une bonne nouvelle pour 2022 ,voir de nouveau projet…
Cette année tu es partenaire de l’équipe sur toute tes activités, quel es ton rayon d’action ?
Pour fastclub, j’interviens surtout en récupération, des massages spécialisés avec bottes de recup, cupping, pistollet domicile on va dire dans les 30 km autours de Seignosse, auprès des furieux…
Qui es-tu ? Raconte nous rapidement ton histoire et ton amour du vélo
Mon amour du vélo a commencé par le VTT puis je suis devenu rapidement un touche à tout, Triathlon, Raids Multisports, Trails… Puis avec l’essor du Gravel et du vélo longue distance, je suis revenu au vélo. Pas forcément intéressé par l’ambiance des courses de vélo (castagne après la course ou les mecs qui gueulent si tu n’as pas pris de relais), je retrouve l’ambiance bon enfant du début du VTT dans les courses d’ultra vélo.
Tu es deja l’organisateur de la Pop Ouest classic (course dans le pays basque bien compliqué : 240 km et 6666 D+) Pourquoi te lances-tu dans le projet de la Desertus bikus ?
Pour la Pop Ouest Classic, c’est un projet commun de 3 potes (Pierre de 4Ultra, Jonathan le traceur et moi-même). On avait à cœur de créer quelque chose en commun. Celui-ci est basé sur une course de vélo en orientation, toutes les routes ou chemins sont autorisés, en fonction d’un thème (cette année l’Enfer).
Pour la Désertus Bikus, j’ai séjourné en Andalousie, pendant le 2ème confinement et j’en suis tombé amoureux ! 😉 J’ai roulé pas mal dans les 2 derniers déserts (Désert de Gorafe et Désert de Tabernas), le paysage est tellement atypique que j’ai eu envie de faire découvrir ces paysages. Bardenas, j’y suis allé pleins de fois … Puis m’est venu l’idée de rejoindre ces 4 zones désertiques… 😉
Donc ok, c’est pour faire plus dur, plus beau, plus long ! Quel seront les points clés de la course ?
Plus dur que la POC pas forcément ! La POC cette année était pour les grimpeurs, la DB sera pour un coureur complet car il y aura quelques zones de plat à traverser.
Pour les points clés :
L’orientation d’abord, nous donnons 4 CP aux concurrents, libre à eux de tracer leurs itinéraires. On fera un suivi Live permanent des concurrents, façon Vendée Globe vélo, pour observer la stratégie de chacun, accessible aux fans club des concurrents. Ayant fait beaucoup de raids multisports, je reste sur l’amour de l’orientation et cela amène aussi souvent des retournements de situation
Choix stratégique des pneumatiques. Cela va donner du fil à retordre pour les concurrents ! Car il y a beaucoup de routes et une proportion de pistes comprises entre 5 et 10% suivant leurs tracés. Si tu prends trop de crampons, tu vas te cramer sur la route, et si tu prends trop lisse, passeront ils bien les 2 derniers déserts ? Et s’il pleut… 😉 Il y aura un gros suivi météo pour les concurrents quelques jours avant, après une fois que tu es dedans, ça sera trop tard pour eux pour changer de pneus 😉
Gestion de l’eau et du ravitaillement. Il y a des zones où il n’y a pas beaucoup de villages. Il faudra savoir tracer son parcours pour bien gérer ce point là et peut-être faire un détour pour trouver les points d’eau.
La chaleur sur le 2ème moitié de course, qui jouera un rôle primordial sur la course, j’en suis sûr ! 😉
As-tu repéré le parcours entier avec ton vélo ? Les déserts on l’air incroyable à traverser. C’est un peu le Mexique en Europe ?
Ahah je laisse la surprise de la découverte ! Ouais bien repéré le parcours.
Ça se découpe en plusieurs tronçons :
Traversée de nuit du Pays Basque (1ère sélection)
Désert des Bardenas (roulant)
tronçons entre le CP1 et CP2 . « Route de la Mort » Chaleur, plat, longues ligne droites, pas beaucoup de villages, pas d’ombres… Vaut mieux rouler à plusieurs sur ce tronçons ! 😉
Montanas Vacias (2ème sélection)
Plat d’environ 100 bornes avec 4 ou 5 virages en tout !!ahah !! 😉 Pour les fans de Chris Boardman ! Tout à droite, et tu débranches tout !!
Et au début de l’Andalousie, et de l’arrivée de la chaleur, commence une nouvelle course !! Succession de fabuleux paysages, la chaleur va jouer son rôle, passages des 2 déserts, l’orientation devient plus corsée… Et pour le final, le long du littoral, avec baignade finale pour valider l’épreuve ! 😊
On peut avoir une idée du nombre de participants que tu comptes accueillir ? Des têtes d’affiche de prévue ?
On était parti sur 50 participants, car pas évident de trouver des fous pour s’aligner là-dessus mais on est déjà à 50 inscrits ! Ce qui est sûr, c’est qu’on a une limite d’inscription dans notre tête, et qu’on ne dépassera pas ce nombre là 😉
On va mettre une liste d’avant-course des possibles leaders, pour les chauffer et leur mettre la pression !! ahah !! On mettra un concours de pronostics la semaine précédente, pour pronostiquer le tiercé gagnant !! 😉
On récompensera la 1ère /1er et comme on aime quand l’aventure est partagée, on récompensera aussi le meilleur dessin, meilleure photo, meilleur film et meilleur récit, 1 mois après la fin de la DB ;
On essaye de promouvoir les cyclistes au long cours, mais on est loin de la parité pour l’instant…
Quels sont tes conseils pour ceux qui veulent s’inscrire ?
Etre heureux d’être sur l’épreuve, t’entraîner à bouffer des tapas, adorer d’être à l’extérieur et ça va se faire tout seul. Juste à profiter pleinement de la diversité des panoramas Espagnols!! 😉
Les 30 et 31 Octobre prochain Fastclub sera la pour vous servir le café à l’occasion du salon Avignon vélo passion et surtout sur l’évenement Gravel. Pour en savoir un peu plus nous avons demandé à Lionel l’organisateur de nous faire le topo des trois formats Gravel du weekend :
Salut Lionel, c’est ton tour d’écrire, on va parler de Gravel.
Pourquoi un évènement gravel lors du salon vélo passion ? C’est une première ?
Simplement parce que le potentiel Gravel au départ d’Avignon est incroyable. L’idée est de proposer 3 formats afin que chacun en fonction de l’univers d’ou il vient, qu’il soit routier, vététiste ou même trailer trouve chaussure à son pied. Ce sera la première fois que du Gravel est proposé dans ce coin et la première fois que le Gravel s’invite sur Avignon Vélo Passion, un festival du vélo sous toutes ses formes qui en sera à sa 4e édition et qui avec 35 000 m2 consacré à tous les vélos dispose d’une superficie d’accueil de 10 000 m2 supérieure à celle du Roc d’Azur.
Tu proposes 3 formats, quel sont-ils ?
Le découverte du samedi, dans la mesure ou vous savez utiliser une trace GPX, permettra sans trop de dénivelé d’alterner les contrastes entre l’urbain, le patrimoine historique et le sauvage. L’on à cette chance d’avoir des véloroutes, des centres villes historiques mondialement connu avec Avignon et Villeneuve les Avignon, la plus grande ile fluviale d’Europe avec du roulage sur les digues et des petits sentiers ou pistes DFCI qui permettent de profiter d’un environnement à la fois urbain mais sans être au milieu des voitures puis de contraster à quelques minutes de là avec des parties sauvages et déserte sur l’ile de la Barthelasse.
Le dimanche, avec le Sportif-Aventure, on s’adresse plus à un public qui sait naviguer sur des pistes et qui à de l’endurance. On aura un mix avec de la route et du chemin, mais à partir de Velleron et sur une cinquantaine de km quasiment que de la piste ou du chemin. Ce ne sera pas du VTT mais faudra un peu de technique par endroit. On mettra le cap sur les Monts de Vaucluse et le Luberon avec là aussi des points de vues exceptionnels comme ceux de l’abbaye de Sénanque, de Gordes ou de Fontaine de Vaucluse.
Et pour les baroudeurs la Bikepacking en light ou intégral sur deux jours va en mettre plein les yeux et les mollets avec un mix des 2 formats plus un ride de nuit pour rejoindre le bivouac à Velleron, seul village à la fois dans le Grand Avignon et dans le Parc Naturel du Ventoux.
L’ensemble de ces formats sont en mode autonome, c’est à dire qu’il faudra gérer son matériel et sa nourriture avec seulement un ravitaillement liquide et une assistance mécanique à Gordes sur le parcours Aventure.
Cela fait plus de 20 ans que j’organise des événements vélos, plus de 30 ans pour le co-fondateur de l’asso avec moi Serge Jaulin en trail et escalade, cette organisation nous permet de revenir à la base, le plaisir de partager un bon moment dans un coin fait pour le Gravel.
Sur la Gravel découverte tu vas nous faire passer dans des endroits improbables il parait ? On passe sur le pont d’Avignon pour finir à la nage ?
Oui, avec un tel patrimoine historique qui va être traversé, on voulait que les participants à cette première en Gravel vivent des immersions exclusives le samedi notamment. Moins d’1,5 km après le départ, pour la première fois, l’on pourra pénétrer en vélo et traverser la colline de Montdeverergues. C’est un massif habituellement fermé au public puisque c’est un hôpital psychiatrique avec comme plus célèbre patiente début 1900 Camille Claudel, partez pas en Wheeling autant ils vous gardent ( : Ensuite, on traversera la place du Palais des Papes puis idem exclusivement le samedi 30 octobre, vous pourrez dévaler les 4 étages du parking sous terrain du Palais pour sortir à quelques mètres du Pont d’Avignon.
On aurait bien aimé vous le faire traverser ce pont, mais les travaux trainent un peu depuis 1669 et il est toujours pas fini, on passera donc dessous…
Eté 2020 au hasard d’une sortie en vélo je discute avec un cycliste du côté de Larrau, il vient de Bayonne et s’entraine pour une course… La Pop ouest, je fais mes recherches et m’inscrit bien évidement. Finalement en raison d’un changement d’avis du préfet la course à était annulé.
Nous voici donc en 2021, la « saison » a été intense, rien que sur le mois de septembre j’ai le Bikingman et la triathlon (que le vélo) dans les pâtes et la course fait peur : 240 km et 6666m D+. Avec de l’orientation…
N’étant pas à l’aise en orientation, le weekend juste avant je suis parti rouler avec Juju Princesse pas loin de Souraide, après quelques tests et quelques cafés on s’aperçois que pour naviguer avec le Garmin il faut rentrer une ville proche du col et ensuite se débrouiller. Pas évident cette histoire, bon au passage on en profite pour monter le Jara (avec des passages dans les 15% je suis dans le thème de la course du weekend qui arrive).
Le weekend arrive, le départ est à 6h06 du matin et je me suis engagé à venir faire gouter le café Fastclub à tous les participants. Apres un réveil plus que matinal je suis en place avec la Fastclub mobile. Tout le monde profite du café pour échanger avant le briefing, beaucoup de personne sont étonné de me voir faire la course et le café ! Je leur réponds que c’est plus rentable pour la journée, à être ici autant rouler ! Je croise des têtes connues, les gars de la course (avec Charles qui nous avait pulvérisé sur le ride de l’étape du tour Fastclub) Il y a aussi Olive et Camille de la course. Des gens sympas quoi ! Sans oublier Yvan l’organisateur, Antoine le caméraman et la surprise : Dorian de notre l’équipe qui est habitué aux contre la montre ffc et courses sur Vélodrome, qui vient s’essayer à l’ultra ! (Un grand merci à Clément Allaire de lui avoir donné sa place).
C’est le départ : Boooommmm premier checkpoint ARTZAMENDI bon, c’était prévisible. On part tous en peloton, c’est vraiment bonne ambiance. Qu’es qu’on voit à ce moment-là : SPRINT d’Olive de la course (service de livraison en vélo à Bayonne) pour faire le panneau d’Espelette ! Un grand moment.
On arrive tous ensemble au pied du col, les groupes se forment naturellement, il s’agit de ne pas trop s’enflammer, la journée va être longue. Les meilleurs moments de la montée sont : le concurrent qui déraille tous les Km en passant sur le pignon de 30 et Dorian qui fait tomber sa carte et doit faire demi-tour pour aller la chercher… L’arrivée au sommet approche et là c’est un sprint entre Dorian et Charles, Dorian remporte le sprint et le prix de la Danseuse ! J’arrive quelques minutes après, pointe ma carte et repart immédiatement. Je ne sais pas bien naviguer, il faut que je reste dans le groupe de tête.
Le jour se lève et en bas de la descente nous y voyons clair, on est 5 à se relayer. Je fais une story et demande le nom des gars : un me répond sympathiquement : moi c’est Laurent Garbolino (merde, je connais son nom, c’est un cycliste d’ultra qui roule super bien). On démarre un nouveau col, ça roule vite quand même. A 3 km du sommet Dorian crève de la roue arrière, il se gare et me dit qu’il a un cartouche et deux chambres à air ! On arrive au checkpoint, mangeons quelques bonbons offerts par l’organisation et on repart à 4. Le vent commence à souffler fort, la descente est périlleuse.
On continue la route jusqu’à la prochaine balise, sur les 4 que nous sommes seulement Charles et Laurent savent naviguer, deux options différentes :
Charles avec Google Maps sur téléphone avec support sur le guidon
Laurent avec une upgrade sur son gps ou il peut rentrer le nom des cols dans les centres d’intérêts (un génie d’avoir trouvé ça)
Dans le col d’après on traverse un passage ou le sol est en béton rainuré car trop raide pour que les voitures montent sur du goudron… Laurent prend de l’avance et Charles est un poil derrière, je me dis qu’il ne faut pas perdre Lolo car lui connait la route ahah. On traverse une petite portion gravel et arrive au cp3. C’est prévu je repars en même temps que Laurent, je ne vais pas le lâcher !
Le vent continue à se renforcer et dans la descente on perd définitivement Charles, Guillaume lâchera quelques km plus tard dans Arnosteguy en plein vent. On roule bien avec Laurent, on se marre bien aussi, le vent est tellement fort qu’il est difficile de rouler droit… On se dit que ça fera des souvenirs ! Au passage il y a tellement de vent qu’on doit pousser les vélos sur 50 mètres, accroché au guidon le vélo vole (120 km/h de vent de pleine face), à ce même moment je vois un papier s’envoler à côté de Laurent… C’était ses lunettes !!! Honnêtement se passage extrême est le moment le plus mémorable de la course pour moi. Pour pousser mon vélo il me fallait tenir le guidon et la selle.
Arrivé au CP5, on retrouve Antoine et Jonathan (son résumé de la course ici) On blague pas mal tous ensembles c’est un bon moment qui permet de prendre quelques minutes pour se reposer. Les jambes en ont besoins car chaque checkpoint c’est quasiment 1000 de D+.
On le sait à ce moment-là, on a assez d’avance pour être plus ou moins tranquille devant. On ne s’endort pas quand même, on va chercher le dernier checkpoint et c’est bon, il nous reste 65 km pour revenir au départ ! Et en plus on a le vent dans le dos, après plus de 10 heures de vélo c’est agréable.
Le retour se fait sur un rythme vraiment soutenu, on a hâte d’en finir ! Quelques km avant l’arrivée on discute avec Lolo, voilà l’échange :
Laurent : on fait comment l’arrivée ? Mains dans les mains ?
Max : Oui oui très bien, c’est mieux, j’allais te faire le sprint sinon
Laurent : comme tu veux, on peut faire le sprint aussi !
Max : en même temps sans toi je me serai perdu…
Laurent : moi je serai aller moins vite
Bilan : On se met d’accord sur l’arrivée royale mains dans la main !
Au final,
La course est fantastique, à titre de comparaison c’est plus dur que la RAF 300 et ça ressemble plus au Bikingman mais en condensé. L’organisation est géniale et ultra sympathique. Laurent est une très belle rencontre, je pense que maintenant nous allons rouler souvent ensemble. L’an prochain je serai de retour sur cette course avec grand plaisir. Cette course faite par des passionnés est à faire, à partager et mérite d’être connu !
Question récompense : Je remporte un magnifique trophée et une place pour la Desertus Bikus. Youhouuuuuuu.
Quelle est cette course ? Elle sort de la tête de l’hyperactif Yvan Thuayre et de Pierre Cursan… Le concept est simple : Depart type 24h du Man et c’est partie pour 6 checkpoint dans l’enfer du Pays Basque
A chaque checkpoint vous découvrez le prochain… Un course à l’aveugle avec comme seule information : 240 km avec 6666 D+.
Voici le résumé fait par Jonathan de l’organisation qui vous raconte la course tel un historien ! (la qualité du résumé et les précisions sont incroyable)
La POP OUEST CLASSIC 2021 vue de l’intérieur,
On a aimé partager ces moments avec vous, merci pour tout Un petit retour sur cette Pop Ouest 2021 vue de l’intérieur.
4h, le réveil sonne, la nuit fût trop courte. Les étoiles brillent dans le ciel, le soleil sera donc présent, mais le coup du Sud prévu pourrait faire son entrée plus tôt que prévu. 41 coureurs se présentent au pointage, déjà 59% d’abandon avant le départ, la couleur est donnée, seuls les plus fous sont au rendez-vous. Max de Fastclub café (le café des cyclistes) sort de son oldtimer Golf 1 pimpant, deux Thermos d’un délicieux café, duquel le peloton s’abreuve avant de s’élancer dans la nuit noire. Ambiance détendue, ça parle matos, stratégie de course, certains essayent vainement de me soutirer les précieuses informations sur les CP au programme ! Des stratégies différentes, certains sont en mode gravel bike packing, faisant le choix du confort et de la sécurité pour pouvoir passer du temps dehors en montagne. D’autres ont des set-up plus épurés, roues aéro, cadre profilé, quelques barres dans le cuissard, ils prévoient de rentrer avant la nuit. Du cadre carbone, des vélos modernes, des vélos plus anciens, et aussi des petits bijoux, dont un cadre Inox sur mesure avec passage interne des gaines avec une accessoirisation full carbone mate à te décrocher la mâchoire. Une véritable sculpture, le plus beau spad de la course !
Le briefing arrive, les rictus se tendent à l’annonce du 1er CP de la journée. Pas vraiment le temps de s’échauffer, le cruel Artzamendi, la montagne de l’ours, permettra au peloton d’éclater dès les 1ers hectomètres. L’Artzamendi, 5,6km seulement, mais plus de 600+, soit près de 11% de moyenne. Au début 3km « tranquille »avec des coups de cul. Ensuite les coups de cul sont de plus en plus longs, pour attaquer les 3 derniers km, à 15%de moyenne avec une portion assassine à 19. Deux routes possibles, soit par le col de Legarré (18,6km, 1050+, 220-), soit redescendre au Pas de Roland (22km, 950+, 100-). La majorité suivront l’option 2. Il est 6h06, la course s’élance, et le rythme est déjà soutenue à l’avant dès les premières pentes après le Pas de Roland. Derrière, les diesels mettent le moteur en marche plus tranquillement. Seb Migeon est en canne, mais son DI2 en décidera autrement. Il déraille une fois, s’arrête, et repasse en tête. Il déraille une nouvelle fois. Nouvel arrêt, et remet un coup pour revenir en tête. Il aura persisté jusqu’au sommet,moyennant de nombreux arrêts, mais le moral n’y est plus. Il ne se voit pas faire les 5500m de dénivelé suivant sur un pignon de 25. Les 22km sont avalés en moins d’1h15 par la fusée Dorian Carreau, le plus jeune de la course, qui arrive 1er en haut. « Nul en bosse » comme il dit ! En regardant le CV de plus près, on voit que sur le plat c’est stratosphérique. Les écarts en haut sont déjà importants, il ne faut pas tarder et partir au CP2, le col d’Elhorietta. Ce col est plus connu des randonneurs faisant l’Autza que des cyclistes, qui eux préfèrent s’aventurer sur les pentes douces du col d’Ispeguy. Boooooring, l’esprit Pop Ouest Classic, c’est l’aventure, la découverte de routes cachés, sauvages, violentes, sans Jean-Michel et Monique dans leur camping-car qui vont faire le plein de Sangria aux ventas. Elhorietta c’est 7,8km de routes étroites, que seuls les bergers et chasseurs empruntent depuis des centaines d’années. Pas loin de 700+ à peine 8,5% de moyenne, le col le plus doux de la journée. Ou le moins violent, façon de voir les choses.
Soudain coup de téléphone de Pierre, pépin dans la descente de l’Artzamendi. Cyril, notre poète landais de l’ultra-distance a fait un tout droit dans la descente. Il grimace, et connaissant l’animal, c’est que ça doit être sérieux. Pour ce qui ne le connaissent pas, Cyril Riffault, plus connu sous le nom de Moh Risse sur les réseaux, est un coureur d’ultra-distance qui a terminé son BRM 1000 en moins de 50h récemment. Il lui a manqué 200km pour terminer la Ride Bike 2000 en 2019, une course de cadet qui comme son nom l’indique fait 2000km, et accessoirement 20000 de D+. Le genre de gars qui fait 20 000km dans l’année, soit deux fois plus que toi et ta Twingo. Le genre de gars que tu chambres sur Facebook vendredi, qui débarque le lendemain chez toi après avoir rouler 500km, siffle une bière, remets son paquet en place dans son cuissard, et retourne chez lui aussi sec pour le rôti dominical avec maman. Bref, pas un lapereau de 3 semaines. Les pompiers ont pu le transporter rapidement à Bayonne, où il devra passer un peu temps. Quelques côtes cassés, clavicules en vrac, arrachement ligamentaire, pneumothorax. Souhaitons-lui tous un retablissement rapide. PS, il aime bien la bière, donc si vous voulez lui en envoyer, contactez-nous en MP. Cela lui fera plaisir !
Dans la montée vers Elhorietta, Dorian est encore devant, mais un groupe de 4 coureurs se trouve en embuscade quelques hectomètres derrière la jeune fusée. Nous les dépassons pour prendre quelques clichés et vidéos. En haut, Dorian a disparu, Max de Fast Café, Laurent, Charles et Guillaume arrivent en tête. Une crevaison l’aura ralenti dans son élan. Il passera 5min derrière en faisant un arrêt éclair pour recoller au groupe des 4. Déjà 73kmet 2300+, pour 3h25 de course. Pas besoin de dessin, on n’est pas sur le Tourmalet, on est au Pays Basque. Derrière les écarts sont déjà importants. Des grappes de coureurs arrivent les unes derrières les autres, beaucoup me maudissent bruyamment, non moins sans humour ! L’ambiance est bonne enfant, une aventure entre copains, ça chambre dans tous les sens, c’est vraiment super à voir. D’autres constatent avec amertume la limitation de leur équipement. Impossible de monter en souplesse avec un 26 ou un 28 derrière, ça ne tiendra pas les 6666+. Pourtant les stats étaient connues. Déjà une dizaine d’abandon en haut du CP2. C’est dans la douleur que l’on apprend, que l’on grandit. Néanmoins pas vraiment d’aigreur, des coureurs contents d’avoir essayé. Ils sont venus, ils ont vu, ils ont perdu, mais ils reviendront.
Je repars avec Antoine le photographe Landais qui m’accompagnera tout au long de la journée sur le parcours,immortalisant les paysages extraordinaires de ce Pays basque, ainsi que les faciès en souffrance de nos héros du jour. Le CP3 est le col d’Urdanzia, encore une fois bien connu des randonneurs faisant le sommet du Munhoa ou de l’Ardatza, après avoir fait la chapelle de l’Oilarandoy. Niveau stat, on est sur 12,5km pour 755+. Enfin, ça c’est la version officielle depuis St Etienne de Baïgorri. A ma grande surprise, beaucoup auront choisi l’option plus sauvage, directement par Banca, en passant par la route bétonnée à 25% et la portion gravier. Cependant, avec Antoine nous ferons l’impasse sur ce CP3, et filons directement au CP4 pour faire quelques rushs dans la montée.
En effet, on commence à prendre de la hauteur, plus on s’éloigne de l’océan, et au loin les cimes du Pic d’Orhy et du pic d’Anie se dessinent, ouvrant la porte aux Pyrénées, les vraies, pas les montagnes à vaches dixit certains Beaucoup parlent, seuls les vrais savent. Aucun finishers de la Pop Ouest Classic n’utilisera plus le terme de montagne à vaches désormais. 1236m d’altitude sera donc le prochain point de passage de nos aventuriers. Une modeste altitude, mais quand on part de 200m, on se rend compte du chantier.
Encore une fois plusieurs options s’offrent aux coureurs. La version classique, en retournant à St Jean Pied de Port et en passant par la route des pèlerins de St Jacques. 18km, 1100+, un petit 6% de moyenne mais une portion centrale très violente sur 3km avec du 17%. La fin est plus tranquille une fois la vierge d’Osson en vue, et fait place à un des plus beaux panoramas de la course entre le col d’Elhursaro et notre CP4, le col d’Arnosteguy. Les Pyrénéens supérieurs parleraient pompeusement d’un « cirque ». Ici en Pyrénées inférieures, on préfère se taire. OK, ça chambre, c’est de bonne guerre !
Au final peu de coureurs auront choisi cette version, ils auront préféré couper au plus court en passant par Arnéguy, les plus vicieux poussant même le vice par choisir l’option 2 bis par le col de Beillurti. A moins d’avoir une VO2 max de C15, personne ne passe par là normalement, ou alors en descente après avoir fait le col d’Elhursaro par Ondarole (option 2) histoire de faire une boucle. Une portion gravier de plus, une course poursuite avec un Patou, enragé selon la CGT Girondine, un peu taquin selon la police Basque, aura permis à nos artistes d’atteindre le col d’Arnosteguy, le tout dans un vent de Sud dantesque qui s’est malheureusement bien levé comme prévu. Le ressenti est encore plus violent sur les crètes frontalières que dans la vallée, et malheureusement, c’est sur ce fil de crêtes que le parcours va continuer.
Les positions commencent à se confirmer. Max et Laurent sont en duo, ils arrivent ensemble au CP4 et semblent vraiment détendus. Max c’est le genre de mec à te sortir 1 vanne par seconde, avec un jeu de mot intercalé dans la demi-seconde suivante. Une boule de bonne humeur en somme. Il s’occupe du Fastclub Café, qui comme son nom l’indique, propose des cafés excellents, mais aussi une boutique de matos du cycliste très sympa et arty, un peu à l’image de Max encore une fois. Accessoirement, le loustic a terminé 4ème la BikingMan Euskadi il y a 3 semaines, une boucherie sans nom en 3 étapes de 1000km pour 23 000 de D+ qu’il boucle en 72 petites heures. Le plus dur selon lui aura été non pas la distance ou le dénivelé, mais sa playlist de 20 chansons seulement. Bref, il balance autant de vannes que de watts.
Laurent n’est pas un anonyme non plus, le gars sait pédaler. Il a récemment bouclé la Race Across France, encore un truc sans nom avec 2500km sur la balance. Il a mis 7 jours, en regardant le paysage. Ils se sont bien trouvés avec Max à qui il renvoie parfaitement la balle niveau déconnade. Amateur du 1er degré, allez donc jouer au Molky sur l’autoroute. Même si un des piliers de la Pop Ouest c’est l’aventure en autonomie, nous nous sommes autorisés à organiser quelques petits ravitaillements minimalistes surprises. Vu les conditions climatiques et ce fichu coup de Foehn, la vue des boissons sucrés américaines et autres bonbons allemands gélatineux aura permis à beaucoup de reprendre le moral et de repartir dans le vent brutal. Profitant de cette aubaine, Laurent et Max se font alors rattraper par Guillaume et Charles. Guillaume, membre de la fameuse Lémur Team, et frère de Nicolas Darmaillacq, a participé à l’organisation de la SkyRhune le week-end précédent. Pour ceux qui ont passé les 5 dernières années dans une grotte, la SkyRhune est la plus grande course de Skyrunning du monde avec Zegama, et de loin (on n’est pas chauvin, on est réaliste). Quant à lui Charles est coursier pour « La Course », les As de la livraison à Bayonne, entreprise crée par Olivier, aussi participant de cette Pop Ouest Classic et des éditions précédentes. Franchement on adore le concept. Basta la livraison de proximité en camionnette diesel qui fume noire, les mecs en double-file qui te bloquent le trottoir. Ici c’est à la force du cuissot que les plis et colis arrivent en express à leur destinataire. C’est rapide, c’est flexible, c’est pas cher, c’est écologique, et accessoirement ça permet à leurs coursiers comme Charles ou Will (non partant cette année) d’envoyer des gros watts dans les montées. Guillaume et Charles repartent ensemble à l’assaut de la descente vers la source de la Nive pour attaquer le CP5. Peu de temps après, arrivent nos deux jeunes de la course, Dorian, qui a réussi à tenir malgré la baisse de moral, et Romain. Comme expliqué avant, c’est une 1ère pour Dorian sur ce type de format, il est plus habitué à truster les podiums au niveau national sur les chronos en saison. A Arnosteguy, on est à 120km et 4500+/3100-, son plus gros ratio distance dénivelé. Il faut avoir un sacré mental pour continuer une course sans plaisir, et il semble que son binôme avec Romain le Tarbais lui permette de s’accrocher. Stratégie gagnante, c’est ça aussi le principe de la POC. Romain, malgré son jeune âge, et quant à lui déjà un habitué de ce genre de défi. Lui et son papa étaient d’ailleurs présents sur l’édition 2019 de la POC. Il a bouclé la French Divide, « quasiment en slip » dixit ses parents présents au CP (désolé on vend la mèche en exclusivité). La French Divide c’est une petite course de quartier de 2200km et 35000+ reliant Bray-Dune dans le Pas de Calais au Pays Basque. Il arrive au CP vraiment relax malgré les éléments qui se déchainent de plus en plus. Dorian ne peut plus rien avaler ni boire, le bide en vrac. Romain picore ici où là, et ils repartent assez vite comparer aux 2 autres groupes précédents qui se sont attardés un peu plus.
Nous décidons alors avec Antoine notre ami photographe de partir au CP5 et prendre quelques clichés du top 6dans la montée. Et quelle montée. Comme les locaux l’ont deviné au CP3 en prenant connaissance du CP4 au col d’Arnosteguy, le CP5 sera Errozaté. Un enchaînement classique de cols du secteur souvent emprunté par les coureurs basques français ou espagnols en manque de dénivelé. Un enchaînement également au programme de la splendide Irati Xtrem. En effet, Après les 1100+ d’Arnosteguy, on remet 1000m de dénivelé positif de plus dans la musette, le tout sur moins de 10km. Puis vu que vous avez passé le CM2 et que les divisions n’ont plus aucun secret, on reste sur des pentes avec des pourcentages à 2 chiffres très souvent, avec une portion à 20% même. Et évidemment, comme si les statistiques n’étaient pas assez parlantes, le vent de face faisait rage. La route permettant d’accéder à la bretelle montant à Errozate, la D301, est également une route classique connue internationalement par les motards et autres amateurs de rallye auto. Mais ils le font souvent en sens inverse, en montant par Mendive, Burdinkurutxeta et le très scénique col d’Irau à côté d’Okabé et ses menhirs.
D’ailleurs nous avons pu croiser en sens inverse de nombreuses voitures très anciennes, volant à droite, conducteurs aux tempes blanches, avec gants et casques en cuir d’époque. « Oh Darling, what a fantastic journey » ! Le thermos de thé était certainement dans la malle arrière. Oui on dit « malle » sur ce genre de bagnole, un coffre c’est pour une Renaut 21.Antoine et moi nous postons à des endroits stratégiques nous permettant de shooter nos grimpeurs fous sur fond panoramique de dingue. Nous retrouvons Max et Laurent, penché quasiment à 45° pour contrer le fort vent de côté. Max avec son cadre et ses roues aéro sont à la peine. Ils nous ont confié être tombé et avoir dû marcher au plus fort des bourrasques. Leur vélo en carbone léger se sont littéralement envolés, obligés de les coucher au sol et de les maintenir fermement. Laurent aura perdu ses lunettes dans la bataille. « C’étaient les lunettes ou le vélo, j’ai fait le bon choix je pense » lancera Laurent non moins sans humour une fois au CP5. Les écarts commencent à être conséquents, Guillaume arrive au CP5 une bonne heure après Max et Laurent. Charles le suit à 5 minutes. Guillaume semble plus détendu que Charles, qui est tombé à plusieurs reprises, mais il a du mental le coursier. Guillaume accorde beaucoup d’importance à la qualité de ses ravitaillements, il prend bien son temps pour s’alimenter correctement, la maturité on appelle ça. Ils repartiront ensemble vers le CP6. C’est également bien plus prudent étant donné les conditions de vent dantesques.
Une heure après, nous voyons poindre au loin Romain et Dorian, toujours ensemble. Dorian semble un peu plus positif, et Romain toujours aussi en contrôle. Ils repartent sans trop attendre à l’assaut du 6ème et dernier CP. Une petite heure plus tard, nous voyons arriver Franck, notre ultra-runner et avant tout ami de Bordeaux. Des douleurs récurrentes l’ont éloigné des courses de trail assassines pour les articulations, il est donc revenu à son amour de jeunesse, la bicyclette. Sa femme Martine, et avant tout notre amie, aura été présente sur chaque CP et nous aura bien aidé pour l’organisation au pied levé de cette POC. Merci Martinaaaa ! Comme Franck ne fait jamais les choses à moitié, la sortie du dimanche a vite été d’un ennui pesant pour lui. Il est donc parti sur des formats bien plus longs, avec un petit 700km il y a peu. Quand il s’ennuie, Martine prend le van pour aller s’entrainer en trail dans les Pyrénées, et lui la rejoint à vélo depuis Bordeaux. Une sortie longue tout au plus. Et récemment, il a investi dans un gravel, pour une nouvelle fois explorer de nouveaux horizons, une nouvelle pratique. Et je suis sûr que dans ses cartons il a certainement 1000 projets qui attendent de voir le jour. Il repartira vers le CP6 juste devant le 8ème concurrent arrivant au CP5, un membre du célèbre PPA, le Pau Pyrénées Aventure, association organisatrice de l’évènement éponyme le Raid PPA. Ils organisent aussi avec succès une course de trail magnifique, le Grand Trail de la Vallée d’Ossau, ains qu’un triathlon.
D’ailleurs ce CP6, où se situe-t ’il ? J’aurai « la bonne idée » de le poser au niveau du col d’Aphanize. En effet une fois à Errozate, il est intéressant de rejoindre les fameux chalets d’Iraty, station de montagne bien connue de la région, dans le but de se ravitailler. En effet, depuis Arnéguy, les coureurs n’ont croisé aucun village. Certains ont dû débourser 3 euros pour quémander de l’eau au Source de la Nive, no comment. A Iraty, il y a une épicerie, une machine à café à pièce, et un bar/restaurant au fameux col de Bargagui. Ce même col que nous avions pu prendre sur l’édition 2019, mais en sens inverse au départ de Larrau. En mettant Aphanize en CP6, nous avons joué la sécurité en permettant donc aux coureurs un peu légers sur leur ravitaillement de faire le plein, voire de trouver un abri pour passer la nuit. Puis bon, fini les pentes assassines interminables, on est sur du standard. En bifurquant sur la gauche, une petite route pastorale magnifique permet de relier Iraty à Ahusquy (le casse-crouteest divin là-bas), le col d ’Aphanize se trouvant alors un peu plus loin au pied du pic du Béhorléguy. Ce pic est bien connu, car lorsque l’on arrive de l’océan en voiture, il a une forme de triangle pointu parfait très caractéristique, comme ces montagnes que dessinent les enfants. Une magnifique course de trail s’y déroule également, le Tutturru Trail, avec un 21km, un 42km, et un Kilomètre vertical où l’on accède d’ailleurs au sommet du Béhorléguy. Son sympathique organisateur était aussi sur la POC ! La portion de route après Aphanize est d’une beauté insolente, et la descente sur Mendive est très technique. Ensuite il ne reste plus qu’à nos héros de revenir en faux plat descendant par la vallée. Enfin, ça c’est sur la brochure en papier glacée en direct de mon canapé, la réalité fût différente. Le temps passe, Antoine et moi décidons de laisser notre compère Gael au CP5 pour accueillir les vainqueurs à Souraïde. Nous ferons donc l’impasse sur le CP6. Nous rebroussons chemin pour prendre d’autres clichés des concurrents suivants. Le vent est bien trop violent, beaucoup de coureurs sont en mode survie. Ils feront le choix couteux mais non moins courageux d’arrêter dans cette montée du CP5, ou au CP5 pour rejoindre la vallée par Estérençuby. Il faut savoir admettre ses limites, renoncer est aussi une force.
Au détour des coureurs, un grand colosse, plus avec une allure de rugbymen que de cycliste, en maillot BIC vintage, marche à côté de son vélo, le visage marqué. C’est notre ami organisateur du Ttutturu Trail à Mendive. A côté de lui, une petite fille l’encourage. Il est originaire de la vallée juste en bas, il est chez lui ici, au bord de la Nive. J’imagine la dimension spirituelle forte que peut revêtir ce genre de défi derrière la maison, sur ces routes qu’il a dû arpenter maintes et maintes fois. Il ne veut rien lâcher. J’avais pu le croiser au CP2, où ses collègues participant également à la course le chambraient à cause de son développement trop gros. « Il est en 28, et encore il était en 24 il y a 2 jours !! ». Une sacrée équipe de déconneurs qui ont mis une super ambiance, mais qui savent aussi appuyer fort sur les pédales ! C’est aussi ça le Pays Basque, cet esprit 3ème mi-temps de Rugby, mais lors du match on va au charbon. Ils rentreront tous sagement après le CP5 pour profiter de la fin de soirée et du repas. D’ailleurs, en parlant de repas, un énorme merci à notre ami Laurent, venu tout spécialement du Lot et Garonne pour nous concocter un couscous délicieux et très réconfortant après plus de 15h de selle, voire 21h pour les derniers finisheurs.
Antoine et moi arrivons juste à temps à Souraïde pour acclamer Max et Laurent qui finissent main dans la main. Ils auront avalé les 240km et 6700 de D+ en un peu plus de 12h. Ils ont toujours le smile, et refont le match sur Aphanize. « L’apocalypse », « un truc de malade », « du grand n’importe quoi », mais tout en se marrant. En contrôle quoi. Le retour le vent dans le dos les auront soulagés après toutes ces heures avec le vent de côté ou de face. Arriveront bien plus tard nos compères Guillaume et Charles, bien content d’en finir à leur tour. Si Guillaume semble frais, Charles aura besoin d’une pause de 30 minutes pour retrouver des couleurs. Nos amis Dorian et Romain suivront un peu après, fier d’avoir bouclé cette aventure. Ils sont accueillis par leurs proches qui sont bien contents de les voire arriver dans la nuit. Bravo les « digital natives », vous êtes des guerriers ! Encore un peu après arrivera notre amis Franck, super fier de sa performance XXL du jour. Il était entraîné, il était prêt, il a fini.
Finalement, 16 coureurs poinçonneront leur passeport à la balise du CP6 et seront finishers de cette Pop Ouest Classic 2021, les 1ers à 18h30, les derniers à 3h30. Ce fichu coup de Foehn aura été le juge de paix qui précipitera beaucoup de coureurs vers la porte de sortie. 100 inscrits, 41 au départ, toujours une trentaine au CP4, et 25 au CP5. Le vent faisait rage sur les crêtes, apparemment 120km/h en fin de soirée sur Iraty, et 180km/h lors du coup de tabac au milieu de la nuit. Beaucoup ont dû faire une partie de la descente vers Mendive en marchant, les bourrasques les emportant sur le bas-côté. Le mot course aventure prend alors tout son sens. Ce n’est plus du vraiment du cyclisme c’est de la gestion, certains diront de la survie. C’est aussi cela que les coureurs avec qui nous avons pu discuter à la POC viennent chercher. Une confrontation avec eux-mêmes. Face à la pente, face à la distance, face aux éléments, face à la faim ou la soif. Ou face à un Patou menaçant et aux beuglements du directeur de la course Yvan L’apéro d’arrivée et le couscous concocté par Laurent auront permis aux participants, finisheurs ou pas, et leurs accompagnants, de retrouver des couleurs. Chacun refait le match, en parlant de ses coups de mou, de son choix de trace, de son choix de matos, de la beauté des paysages ici ou là, de la difficulté du parcours, de ses courses précédentes, ses projets futurs, et évidemment de ce put… de vent de Sud. J’me suis alors mis en retrait un instant, je n’arrivais plus à capter le détail de leurs discussions. Je les ai tous regardé, ils avaient tous des histoires plein la tête, les yeux qui brillaient.
C’est un sentiment extraordinaire de ce dire qu’on a pu contribuer, avec cette Pop Ouest Classic, humblement, à rendre une poignée de fada passionnés heureux au moins quelques minutes, et je l’espère plus longtemps.
En m’étant inscrit en Décembre 2020 au Bikingman Euskadi 2021 je savais que ça devenait mon objectif principal de l’année. Séduis par le concept, la rencontre avec Axel Carion (organisateur), bien poussé par JUJU Marty et poussé par notre club Fastclub je me devais de participer à cette course en tant que « local » de l’épreuve.
Pour vous raconter brièvement l’année d’entraînement, j’ai commencé en janvier par un programme d’entraînement sur home trainer pendant 10 semaines (que j’ai arrêté au bout de 6 car il faisait beau dehors et tout le monde roulait !! je suis donc sortie du garage !) Ensuite c’était sorti plaisir, critérium d’Hossegor, vtt, bmx, rigolade en vélo. Début avril je me fais une entorse de la cheville qui m’a obligé à tout stopper pendant 6 semaines. Je reprend sur le Paris Roubaix Tyrosse et attaque l’entraînement long sorti. 200 km en Provence, plusieurs aller retour Tosse – Tourmalet. Je commence également les enchaînements de sorties longues, 2x 200, à chaque fois un prétexte pour faire des km « salut Nico, je te rejoins à la course de moto, après je vais chez toi et après je rentre » bref 2300 km au mois de juin basé sur des longues sorties. Juillet je continue l’entraînement sans oublier de m’arrêter une bonne semaine avant la première course d’ultra de l’année, la RAF 300 avec une arrivée en haut du Ventoux. En pleine forme je me rend à la course avec l’intention de tout donner pour faire une belle place (je vise un top 10 sans trop connaitre la concurrence et ma vitesse sur une épreuve de ce type) L’épreuve se passe à la perfection et finalement je fini deuxième sans y croire et sans avoir pris de nouvelle du classement pendant la course… Je fini à une minute du premier après 13h30 de course… (En fait j’aurai pu gagner !!!) Juste après cette course et pour rentrer chez moi je traverse les Pyrénées en trois jours avec le vélo chargé. A chaque étape je dors chez des amis. Je m’aperçois à ce moment la que les jambes récupèrent bien sur plusieurs jours et j’arrive à bien enchaîner. Au passage je fais attention à mon hygiène de vie, nourriture, repos, pas d’alcool, étirements. Pour le mois d’Août, le programme est plus compliqué pour l’entraînement, je pars 3 semaines en vacances. J’en profite pour prendre mon vélo de gravel pour profiter et m’amuser sur les sentier Suédois et je roule uniquement la dernière semaine du mois. A tout casser j’ai du faire 600 km au mois d’Août.
Arrive la semaine avant la course, au programme, récup, hydratation, étirement. Je ne pense qu’à la course et cela s’amplifie. Le départ étant à 5h du matin le lundi d’après j’essai de me coucher tôt pour m’habituer à me réveiller naturellement plus tôt. C’est peut être pas grand chose mais j’essai de mettre toutes les chances de mon cotés. 1000 km ça va être long, il vaut mieux être préparé. Mon Programme est prêt depuis des mois, ça sera : Grosse première étape de 420 km pour aller dormir jusqu’à chez Nico un amis (Sainte Marie de Campan) et ensuite finir avec les pauses nécessaires mais pas de logement prévu pour dormir.
Départ du Bikingman Lundi 5h
Mon vélo est prêt et chargé (15kg avec l’eau), j’ai super bien dormis et je me suis réveillé facilement. Chichine mon voisin m’amène au départ ou je retrouve les copains. Juju et Gorgio en partie sont prêt aussi et on prend le départ ensemble. On rigole pas mal sur les premiers kilomètres, on peut, c’est pas la que les différences se feront. Après quelques km j’abandonne les copains, nous n’avons pas les mêmes objectifs et cela reste une course contre soit même.
Les km s’enchaînent en ce premier jour et la chaleur inattendue (un bon 35 degrés) ne facilite pas la tache. J’ai enlevé la veille tout mes snickers et autres barres qui fondent au soleil. Je roule visière baissée et maillot ouvert. Chaque fontaine rempli mes bidons et rafraîchis mon corps. Les sensations sont bonnes, quelques petites gènes mais rien de grave. La chaleur étouffante me coupe l’appétit, ce n’est pas facile à gérer. J’en profite pour acheter des bonbons et bouteilles de coca à Mauléon, un peu de sucre ne fait pas de mal.
Première surprise, au km 250 un cycliste arrive a mon niveau : » salut, Maxime Prieur ? » Je réponds oui ! C’est le père du mec à qui j’ai vendu mon vtt il y a 6 mois ! Son fils lui à donné le live et il me rejoint pour faire quelques km avec moi. C’est sympa ! Bon à ce moment la je commence à être cramé, je n’ai toujours pas mangé convenablement. On continue ensemble un moment et je m’arrête au supermarché prendre une salade de pâte, bouteille d’eau et fruit. Je mange à l’hombre d’un arbre sur le parking. C’est reparti et la prochaine difficulté est le col de Spandelle au km 300. J’arrive en haut aux alentours des 20h et j’enchaîne sur une descente défoncée qui me détruit, les pieds tapent au fond des chaussures, les mains encaissent toutes les bosses de la route. Dur !
J’arrive à Argeles et rempli mes gourdes, je croise un conçurent arrêté, il veut abandonner, j’essai de le motiver mais usé il finira par abandonner, usé par les routes et la chaleur. Et j’enchaîne, je roule, je vois ma vitesse moyenne qui baisse, cela retarde mon arrivé chez Nico. J’arrive à Bagnère de Bigorre et théoriquement j’ai juste à rejoindre Arrau, monter l’Aspin pour aller dormir… Le tracé passe par les Baronies, je ne connais pas bien. Ca n’avance pas ! Montée descente chaque mètre. Je commence à bien fatiguer, je fais une petite pause et commence à penser que la montée de l’Aspin va être très compliqué. J’avance et vois un conçurent qui dort dans un abri de bus.
Départ du col d’Aspin, les yeux commencent à piquer, ils se ferment. A ce moment la je sais que la montée est impossible, je me dis : ok continue gentiment et si il y a un bon spot pour dormir tu t’arrêtes pour faire une sieste ! Deux virages plu loin je déballe la couverture de survie et m’enroule dedans pour dormir, je mets le réveil 45 min plus tard. Lorsqu’il sonne, je rajoute 45 min ! ahah 1h30 plus tard c’est reparti, ça va beaucoup mieux. Il est trois heure du matin, je monte le col d’Aspin et la j’aperçois dans les lassés plus bas une lumière, un autre concurrent monte en même temps. Ils sont même deux derrières. Ils me remontent et finissent par arriver à mon niveau. C’est Clément Clisson qui monte, il reste a mon niveau et on discute jusqu’au sommet. C’est très sympa. S’enchaînent la descente et début de la montée du Tourmalet. Hop je tourne à droite devant Clément qui me regarde sans comprendre et j’arrive chez mes amis Nico et Lulu qui dorment profondément. Je me couche et met le réveil pour 2h30 plus tard (j’avais déjà dormi 1h30 dans le col d’Aspin, c’est pas les vacances non plus) Je déjeune en famille et en plus c’est l’anniversaire de leur fils ! Un bon moment passé au petit déjeuné et je repars pour Le Tourmalet et le CP1 avec Karine qui m’ attend !
Aller, un stop and go au CP1, une photo sur la peau de bête et c’est reparti, j’enchaîne. Un gâteau Basque à Luz, le Soulor, L’Aubisque, aujourd’hui je ne croise pas grand monde. Je prend un bon sandwich régional (le mec me dit : c’est pas un sandwich de la SNCF ça !!) J’attaque Marie Blanque à 14h et la… Ils sont en train de refaire le goudron, déjà qu’il fait chaud la c’est vraiment costaud. J’ai l’impression d’avoir un bon 40 degrés et bien sur avec des morceaux de goudron qui collent aux pneus. Un long moment passé, j’arrive en haut et j’en profite pour faire une mini pause. Les copains Matthieu et Jérôme m’ont envoyé une photo de resto, c’est sympa les copains. Et la je vois que Clément Bacon m’attend en bas de la descente pour rouler avec moi ! Je saute donc sur le vélo car son message était il y a quasi deux heures, je suis en retard ! J’espère qu’il n’est pas reparti.
Arrivé en bas, il est la, tel un paparazzi qui me filme en arrivant. Ca fait du bien d’avoir de la compagnie. Je fais le plein des bidons au toilette de Escot (les plus beaux toilettes public du département, c’est pas une blague) Nous voila partie pour monter le col de Labays ensemble. (L’an dernier en cyclosportive j’avais rencontrer Clément au même endroit et l’avait lâché ahaha, c’est pas la même aujourd’hui !!) Le col fait un bon 16 km, c’est la montagne de la Pierre St Martin. On en profite pour raconter pas mal de blague, faire des vidéos, il se fou de ma gueule car je suis à l’arrêt mais bon c’est le jeu on est bon public. On voit passer Jean Guérin, qui nous dépose ! On bascule après 2h04 ce qui correspond au double de ma meilleure performance sur ce col. La descente est un régal ! On arrive à Arrête et profitons de l’hôtel ouvert pour boire un orangina en terrasse. La nuit va être longue… Je mange un sandwich en roulant et me dirige vers la montée de Issarbe puis la pierre saint Martin. La nuit est la, je prend mon rythme, j’écoute la musique et roule. Ce n’est pas très rapide mais ça avance petit à petit, la fatigue commence mais ça reste correct. Je sais que j’ai la possibilité de dormir en haut de La Pierre dans le refuge ou de continuer, l’idéal serait d’aller jusqu’au cp2 à Iraty mais ce n’est pas encore. Bref je bascule en plein dans le vent et me pose pas de question, je vais monter Port Larrau et on verra après. Bon la montée est longue et je commence à être mort, ça fait plus de 15h que je roule. J’arrive enfin en haut, ça doit être 2h du matin et la c’est la grande question, es-ce que je donne toutes mes forces restante pour monter Bagargui et ainsi profiter d’un lit, de l’électricité et d’un repas ou je dors à Larrau dans ma couverture de survie et ainsi me repose avant le col ? Il reste la grosse journée du lendemain quand même. Apres une descente complètement défoncée, je décide d’aller me coucher. Dans le centre « ville » de Larrau, je cherche un abri de bus, couvert sur trois cotés pour le vent et avec un banc pour ne pas avoir la fraîcheur du sol. Bon, il n’y a pas vraiment de bus qui traverse ce village… A ce moment la je passe devant le cimetière avec une magnifique avancé couverte ! Voila ça sera mon hôtel pour la nuit. Je m’enroule tel un roulé à la saucisse dans ma couverture de survie et je mets le réveil 2h30 plus tard.
Apres ces petites deux heures de sommeil, je me réveille et me lève difficilement. Ca tire dans les jambes, les genoux ont souffert visiblement. Bon il ne fait pas très chaud et c’est très humide, ça n’aide pas. Je commence le col de Bagargui avec ses 5 derniers kilomètres à plus de 10% avec même un km à 13,5%, les jambes fonctionnent normalement en fait. Je sors du nuage et m’aperçois que le ciel est dégagé et magnifique ! (7h30 du matin) J’ai dormi en plein milieu de la mer de nuage !
Un cycliste me rejoint, c’est Romain, le mec à qui j’ai vendu un vtt dans l’année ! On roule et le col passe tout seul. Pas loin du sommet les Races Angels sont la pour filmer ! Olalala ça fait plaisir, je vois plein de personnes ce matin. Je suis maintenant au CP2, je valide la carte et monte au chalet manger une assiette de pâte qui fait du bien. J’en profite pour charger mon GPS et mon téléphone, il n’y avait pas de prise dans le cimetière…
On repart avec Romain, c’est parti pour le pays Basque, Ahusquy, Arneguy et tout les autres… Le temps est magnifique, les kilomètres s’enchaînent, pas très rapidement mais ça avance. Grand moment, j’aperçois le vélo de Nathalie Baillon sur le coté. Je passe en cinquième place, ça fait du bien au moral. La partie Basque est désertique, pas un point d’eau à l’horizon, je profite d’un abreuvoir pour discuter avec des vaches et me rafraîchir car il fait très chaud encore. Et je repars ! Yann mon spotteur m’envois un message alors que je me suis arrêté pour manger un sandwich au premier restaurant que je croise (il était vraiment temps) Laurent Boursette vient d’abandonné, je suis en quatrième position !
Je suis plus très loin, il me reste 150 km jusqu’a l’arrivée, Nathalie et Jean Guerin sont loin derrière et le troisième est loin devant. Ma place restera celle-ci, il me suffit de pédaler et assurer. La batterie de mon gps s’essouffle (pourtant en mode économie, sans les capteurs, j’économise au maximum) Je m’arrête chez l’habitant et demande de recharger mon gps et téléphone, 20 min plus tard je repars, la nuit est tombé, il me reste 90 km.
Clairement, ça n’avance pas, j’ai l’impression de faire 20 000 détours pour prendre toutes les routes qui n’avancent pas ! Je suis à 14 km/h de moyenne.. C’est long ! Moi qui voulais arriver en début de soirée, ça sera en pleine nuit. Mai la forme est encore la, je ne vais pas m’arrêter ! Par contre ça y est, mon gps c’est arrêté, j’essaie de trouver une solution mais rien à faire. Je n’ai plus de batterie nulle part. Je fini avec maps.me sur mon tel.
Un petit tour sur la corniche ! L’arrivé approche ! Je traverse Socoa à 3h30 du matin et je vois un cycliste… C’est Tom qui est venue rouler avec moi !!!! Juste après je vois mon voisin qui est la aussi. Les gars sont la pour l’arrivée ! Je roule à fond, je n’ai plus que ma lampe frontale, ce n’est pas terrible mais c’est plus important.
J’arrive devant le camping et Jean Marc de l’orga m’attend à l’entrée avec la cloche ! Je m’arrête pour lui faire une accolade ! Ca y est j’y suis. Youhouuuu J’arrive à l’arrivée, toute l’organisation est la pour m’applaudir ! À 5h30 du matin ils sont fatigués aussi.
Pour résumer l’épreuve : 1000 km / 23500 D+ / 72H22 de course / 6H30 de sommeil
Vélo : 3T Strada de 15 kg avec les bidons remplis, roue et braquet de frimeur.
Je vous passe la playlist qui a tournée 200 fois dans mon lecteur mp3…
Le bilan du Bikingman Euskadi :
Pour finir se débriefe de la course, il faut savoir que l’ambiance et l’organisation sont fantastique, on se sent à la maison. Ils font un boulot fantastique, cela rassure lorsqu’ on est participant.
Coté course, la chaleur a été très intense, le dénivelé constant et les routes sans rendement aussi. J’ai réussi à trouver mes limites grâce à cette course, j’ai énormément appris sur l’effort et sur mon corps. C’est hyper intéressant et impossible à faire en entraînement.
Coté physique je fini avec pas mal d’irritation, le canal carpien écrasé sur les deux mains, deux poteaux à la place des jambes et surtout une fatigue générale. Rien d’incroyable si on regarde l’effort. D’après strava plus de 20 000 calories on étaient brulé.
Je fini donc quatrième avec la médaille en chocolat mais qu’es-ce que j’aime le chocolat !!
Es-ce que je vais le refaire : OUI
PS: Pour les commentaire et question c’est juste en dessous.
Ca y est c’est fini, il est l’heure de faire le bilan.
L’incroyable équipe Fastclub et les copains copines était au départ de la RAF 2021. Une belle epreuve d’ultra distance en cyclisme.
RACE RESULT! Nous sommes venue sur la RAF avec une équipe XXL cette année. On peut vous l’assurer, tous sont allés au bout de leur force pour finir brillamment cette course !!! (Ce qui est une 🏆)
Pendant la course on s’est tous croisés, encouragé et doublé ! Encore une fois cela donne un supplément de motivation, l’ambiance sympathique, la détermination et les performances forment un engrenage qui pousse chacun à se surpasser. C’est le principe d’un club et c’est comme ça que nous le voyons.
Le seul abandon de l’équipe est légitime c’est Jaco @colinejacob_ qui termine l’épreuve au bout de 300 km mais il faut dire qu’elle s’est prise une bagnole la veille (ca nous rappelle @georgescamprubi ) et elle avait le poignet foulé ! C’est déjà incroyable qu’elle en soit arrivé là !!!
Un énorme bravo à absolument toute l’équipe qui le mérite largement !!!!!!! 🏆🏆🔥
Récent finisher des 7 majeurs en pignon fixe, Benoit nous raconte sont exploit :
Après être arrivé sur Briançon en début d’après midi , nous nous sommes calés dans les pentes de l’Izoard sous l’ombre d’un arbre 🌲 J’attends impatiemment le départ qui se fera à 18h, en attendant je prépare mes affaires , vérifie quelques réglages sur mon bike, pression des pneus, tension de chaîne, les serrages de toute les vis, bref je tiens plus en place , 1 ans que j’attends cet objectif ! 17h45 mon équipe et moi descendons au départ, je m’échauffe en effectuant une quinzaine de tours de rond point . 17h59 tu fais le point, tu sais dans quoi tu t’engages mais uniquement sur le papier, là on est dans le vrai et tu sais à quel point ça va être le bordel ! 18h00 🕕 it’s time d’appuyer sur les pédales , un petit sourire timide à mon assistance, j’y vais mais j’ai peur . Comme prévu , orage annoncé de 18h à 20h , 18h00’20 je me prends un orage de grêle sortie de nul part , il m’en faut plus pour me déconcentrer même si au bout de 20 minutes je me dis « bon c’est bon ça va un moment là c’est plus drôle » Ça roule plutôt bien , au milieu de l’Izoard , je vois qu’au sommet il fait beau , je mets du rythme car derrière moi c’est noir et franchement j’ai envie de vite sortir de ce déluge . Sommet de l’Izoard 1h04, les jambes sont là, la tête encore plus, mon équipe d’assistance au top , je mets une veste chaude et bascule directe direction Arvieux ! Une descente propre de ma part sans prendre de risque, je penses déjà à la prochaine qui sera la montée du Col Agnel19h45 me voilà à Molines-en-Queyras au pied du col Agnel . Les jambes répondent très bien mais je m’enflamme pas , j’ai fait 40/365km . Une montée de 21 km à environ 7% de moyenne , j’avance trankilou en profitant du paysage qui est juste magnifique , je me répète encore mais c’est le plus beau col que j’ai fait jusqu’à présent 🙌
Mon équipe m’attend au sommet , la nuit est en train de tomber , j’ai le droit à des encouragements de la part des campeurs qui sont au refuge , un moment inoubliable merci !
J’arrive sur le sommet , derrière moi la france où nous assistons à un couché de soleil qui restera gravé, devant moi la bascule côté Italie , juste impressionnante avec tous ces virages qui ce superposent .
Un petit ravito express , je me change surtout car j’ai beaucoup transpiré et nous sommes tout de même à 2744 m d’altitude alors je ne prends pas de risque !
J’attaque la descente gonflé à bloc , ça va vite (tout est relatif , en fixie à 45 ça va vite ) la forme est bien présente , on ne triche pas en montagne si ça ne va pas . J’arrive dans une vallée avec un plat d’une dizaine de km et là je roule comme si la boucle était finie , un léger vent de dos me fait rouler à 47 km/h je profite de ces km “gratuit” .
Je m’inquiète un peu car je vois pas mon équipe et la nuit est tombée ça commence à être chaud sans éclairages ! Par la suite j’ai appris qu’ils se cassaient le bide au refuge du col Agnel chez les potes à @gandolfi_benoit 😂
Nous sommes en Italie c’est 22h45 et on va commencer les vraies bossesGrosse ambiance pour attaquer le col de Sampeyre en Italie 🇮🇹 ! Déjà 4h45 de bike toujours en canne , j’en profite on sait pas jusqu’à quand ça va durer , il y a bien un moment où je vais commencer à faire du Pop-corn 🍿 ! 18 km de montée sur un route defoncée mais j’étais au courant , je me dis putain si la descente est dans le même état ça va être marrant !
J’arrive au sommet , même rituel je me change , on est à 2300 m il fait pas très froid mais je joue le confort ! J’attaque la descente en mode Gravel … des trous partout, des pierres ,des Renards, une route très étroite et sinueuse, franchement je me régale , c’est hyper ludique et je suis obligé de rester concentré ! 25 km de descente comme ça c’est long très long . En bas de la descente je suis au km 120 , il est 00h30 est tout vas bien 👍Col de Fauniera, comme dirait @pierre_idjou une enculerie 3000 🇮🇹 J’ai demandé à @gandolfi_benoit de m’accompagner car il est long celui là et j’ai déjà + de 5500 de d+ .
On part sur un bon tempo , même un chouille trop rapide mais je prends le risque je suis bien ! Le pourcentage de la pente commence doucement à s’accentuer mais ça tourne !
Première pause pipi , on s’arrête je mets mont coupe vent et ça repart au combat ! Première rampe à 20% je me lève en danseuse et la bim je casse la chaîne … certains diront qu’elle était usée moi je dis simplement trop de watts 😂😂😂😂
Rapidement on essaie de joindre @michelalcaina et @stephanebrogniart , mais ils sont allés dormir au sommet et le portable ne passe pas ! Benoît finit les 7 km à bloc pour perdre le moins de temps possible , moi je prends le bike et marche / court , c’est long sa à duré 5 km !
J’aperçois les phares au loin , 5 minutes après je suis en pleine mécanique , changement de chaîne et ça repart !
A ce moment là j’ai les jambes coupées j’en ai marre et je gueule , ça m’a gavé !
Je suis complètement gelé , j’arrive au sommet , des gants une veste chaude et je bascule . Je fais la descente à bloc , on est sur la même descente que sampeyre mais j’affectionne grave !
L’incident est passé, la route est encore longue 💪5/7 , Col de la Lombarde , en soit rien de compliqué , 21km , 7% de pente moyenne et 1500 de d+ pour une arrivée à 2400 m .
Après 10 km dans une vallée en faut plat montant ou je me suis fait klaxonné par les premiers camion , je m’arrête au pied de ce col un bon quart d’heure . Je commence à fatiguer , j’essaie de m’alimenter mais impossible , je me dis pas de panique c’est toujours pareil au bout de 11/12h d’effort . J’attaque le pied du col , Benoît est remonté sur le bike et on refait la même , ça part sur un bon rythme le début est assez raide pendant deux km , je prends un coup de chaud et m’arrête pour changer de tenue !
Au bout d’une heure je demande à @gandolfi_benoit , on a fait combien de km ? Il me répond 10 …. Il en reste donc 11 et ça commence à coincer de mon côté , je sens que je suis en hypo et que je dois boire et manger mais impossible rien ne passe .
Je fais le forcing , le jour est en train de se lever et je ressens une fatigue monstre et une très grosse envie de dormir ! Après plus de deux heures de montée , nous arrivons sur le sommet .
Je suis complètement gelé, et une bonne nouvelle j’ai très faim . Je me cale et dévore tout ce qui passe , rosette , bonbons , lait concentré, coca … d’un coup je me sens pas bien et j’ai super chaud , je sors de la voiture avec un envie de vomir , mais non c’est passé !
Je me change entièrement pour mettre que des tenues d’hiver pour vraiment être au chaud , gants , sûr-chaussures ,cuissard hiver , veste polaire avec cagoule et je bascule . Je décide de profiter de la descente pour bien assimiler le repas que je viens de faire , donc je prends le temps ! A 5 km de la fin , mon pote @pa.barale me rejoint en bike , pour qu’on fasse la Bonette ensemble .
La descente m’a vraiment fait du bien , je suis comme neuf , direction la route la plus haute d’Europe 🏔6/7 Majeurs .
Me voilà au pied de la plus haute route d’Europe , il est 8h00 du matin déjà 14 h passé le cul sur la selle . J’ai vraiment envie de le faire ce col , mais je commence sérieusement à puiser dans mes réserves .
Un petit ravito avant de partir , je raconte deux trois conneries avec mon équipe et ça part à l’abordage 🏴☠️ Merci @pa.barale de m’avoir accompagné dans cette longue ascension , une fois de plus rien de compliqué mais ça plus ça , ben ça commence à chauffer , 26 km à 6,5% pour une arrivée à la cime de la Bonette à 2800m .
Le pied du col se passe plutôt bien , malgré la fatigue sa roulotte , je profite du paysage , des marmottes qui traversent la route , de ces longs lacets à perte de vue …
Déjà une heure que je grimpe , il commence à faire chaud je me pose quelque instant dans un ruisseau pour me rafraîchir, je suis en surchauffe. Il reste une grosse heure encore , c’est vraiment long mais on s’approche du sommet . A un moment je vois mon équipe redescendre , ils s’inquiétaient car ma balise GPS ne bougeait plus , j’en profite pour boire et manger !
J’attaque les derniers 400m pour rejoindre la cime … dans les jambes j’y suis plus , je craque et descend du fixie pour terminer en marchant dans du 20% ….
Je perds pas de temps au sommet et bascule , la descente est interminable, environ 27km , je suis même obligé de m’arrêter car j’ai très mal à la paume de main , tellement je tiens fort le guidon .
Une fois en bas , je me dis allez encore un et c’est fini ✅ Les jambes sont vraiment dans le mal mais la tête a pris le dessus , c’est pas le même rythme qu’au début mais l’envie de plier ce défi est bien là 💪7/7 Col de Vars . Je vais pas perdre mon temps rien de fou dans Vars , ça grimpe , il fait chaud , et j’en ai marre 🥵 Une fois au sommet la partie qui m’inquiète sont les 35 derniers kms qui sont vallonnés entre Guillestre et Briançon avec vent de face ! Difficilement je me rapproche du point d’arrivée , le garmin m’annonce 800m avant la fin du parcours ! Il est 15h01 et je viens de boucler les 7 Majeurs en un temps de 21h01 en Pignon Fixe , une première 🙌 Du mal à réaliser sur le coup mais maintenant après 2 semaines je me dis que j’ai fait un truc de fou encore . Pour une fois , j’ai eu 0 moments de doutes , je savais que ça allait au bout ( sauf si ma chaîne ne tient pas le coup) j’étais prêt aussi bien physiquement que mentalement , et heureusement car ça reste un chantier cette boucle , même en vélo traditionnel ! Je tiens à remercier @michelalcaina qui m’a suivi toute la saison à droite à gauche , il me connaît par cœur dans l’effort ! Merci également à @stephanebrogniart & @gandolfi_benoit qui se sont joints à nous pour l’assistance ! Savoir s’entourer des mecs d’expérience même si ce n’est pas le même sport à jouer un gros rôle dans la réussite de ce challenge . Toujours en récupération , je suis déjà sur du lourd pour 2022 . Ride Safe ✌️
Nous avons participé au dernière 24h du Castellet sur le mythique circuit Paul Ricard.
L’ histoire est sympa :
Julien et Jules se mettent au vélo de route il y a un an, de là ils embarquent Greg avec eux. Julien amoureux de challenge tombe sur l’épreuve des 24h vélo. Il ne lui en faut pas plus pour embarquer ses copains là-dedans ! Un seul problème restant, il manque un copain de vélo dans l’équipe, il appelle donc une relation de boulot Olivier, ni une ni deux, Olivier dit oui… Et il inscrit à sa place Max (moi même) qui habite à 700km de chez eux ! (son joker). S’en suivent des mois d’entrainements et de motivations pour l’équipe.
Nous voilà tous réunis pour la course des 24h du Castellet le samedi matin, c’ est l’occasion aussi de faire connaissance. Pas d’hésitation, les amis de mes amis sont mes amis, l’ambiance est là, avec Olivier en tant que Team manager. On va donc se relayer pendant 24h sur le circuit de Formule 1. C’est fantastique à rouler, le bitume est bon et une fois dans les roues on peut rouler très vite ! Une ligne droite en descente, une en montée et quelques virages où il faut quand même arrêter de pédaler (et se reposer pendant une seconde, c’est pas beaucoup mais ça fait vraiment du bien).
Nous voila au départ. Après meeting de l’équipe c’est moi qui m’y colle, Il va falloir courir pour traverser la piste et enfourcher le vélo le plus rapidement possible. Pendant que tout le monde se concentre, je fais des jumping jacks pour m’échauffer et détendre l’ atmosphère ambiant. On vise pas le classement mais plutôt à prendre du plaisir sur la piste.
C’est parti, pour une course folle et dérapage en chaussures automatiques pour faire le Holeshot et ainsi partir devant le peloton ! C’est inattendu mais très drôle, je me retrouve derrière la voiture des photographes avec 150 cyclistes dans ma roue ahaha.
Côté stratégie, nous avons prévu les relais dans la journée de 1h30 et la nuit de 2h. Clairement sur mon premier relais je suis comme un foufou à relayer en tête du peloton, au bout d’une heure quinze je rentre au stand mort complet (51 km / 41 de moyenne / 175 de moyenne cardiaque)
Je passe le relais à Jules et là c’est pas évident, il doit partir des stands en aillant fait un peu de HT et trouvé un groupe direct pour profiter des roues, le vent souffle pas mal, il ne faut pas rouler tout seul. Jules nous fait un super relais d’une belle heure trente et envoi Greg au charbon !! Pendant ce temps, Julien se prépare, ambiance bizarre de démarrer la course quasiment cinq heures après le départ.
Les relais s’enchainent bien et la nuit tombe, c’est excitant d’être dans les paddocks, voir les groupes passer, les différents styles, les va et vient dans les stands. On se croirait sur les 24h du Mans automobile ou dans une autre course mais de niveau international. Sans oublier le couché de soleil magnifique en roulant sur le circuit. C’est difficile de faire des photos en roulant je dois l’avouer.
La nuit s’enchaine, on prend des relais dans la tente aussi pour dormir quelques heures (mais l’excitation est trop présente) Pour moi c’est plutôt salade de pâtes, risotto, sandwich, café sur café et saut de partout de cabri !! Un seul problème niveau vélo, on dirait qu’il y a moins de monde sur la piste, moins de groupe cela veut dire. Donc encore plus d’effort, car le but est là, peut importe le niveau de l’équipe, il s’agit que chacun donne son maximum !
Question organisation c’est pas mal, soupe, café, ravito et personnes très sympathique ! C’est vraiment un plaisir de participer. Le ravito dans la nuit devient un endroit social où les participants en profitent pour se rencontrer et échanger leurs impressions. C’est très sympa.
Le matin les derniers relais arrivent, comme la pluie ! Les participants venus rouler pour la course de 6h démarrent à 8h, ça devient un peut un carnage car ils sont nombreux, en pleine forme et un peu foufou, quelques champions du quartier venus en tenue aérodynamique n’ hésite pas à ne pas prendre de relais. C’est une belle pagaye, ça fait un peu peur même (bande d’imbécile) mais ça roule bien !
L’arrivée approche et nous regardons nos statistiques ! L’équilibre en temps de roulage dans l’équipe est parfait et c’ est Julien qui fini brillamment la course les bras levés comme Pantani à l’époque ! Au final 900 km pour l’équipe en 24h et une place dans le milieu du peloton. Une chose est sûre, nous reviendrons l’ an prochain !
Ps : J’ai oublié de parler du dernier relais de Greg sous la pluie qui s’ est transcendé en tirant un paquet de coureurs dans sa roue sous la pluie !
La petite interview de nos deux champions Landais au départ du Bikingman France. L’histoire finira moins belle que prévue pour George qui en se rendant au briefing est tombé et n’a pas pue prendre le départ… Pour le reste Juju a encore une fois fait le boulot en finissant brillamment ce bikingman.