Maxime vs La Basajaun

(Course de gravel 841km et 16 000 D+)

Lorsque je me suis inscrit sur cette course l’hiver dernier l’idée était d’aller chercher des courses plus difficiles au niveau des parcours et au niveau des concurrents. 

La Basajaun s’inscrit parfaitement dans ces deux critères, l’an dernier c’est Mathia de Marchi qui a remporté l’épreuve, sa vitesse le classe parmi les plus rapides au monde sur cette distance. Cette année en parlant de concurrence on peut voir dans les inscrits des noms connus comme Sofiane Sehili ou Anatole Naimi. 

Question parcours avec 500 km de Gravel, 300 km de route, 50 km de vtt et 6 kilomètres de marche ça semble être engagé aussi, tout ça dans le pays Basque. C’est ma première course d’ultra avec autant de km de Gravel. Pour m’y préparer j’ai repéré une partie de la course de l’an dernier du coté d’Iraty, l’accumulation des km dans les pistes et le dénivelé y est brutal. 

Il ne tarde d’y être, la pause depuis la Désertus à été longue ! 

Préparation du matériel

Avant le départ je vous présente mon vélo pour cette course. Grâce à la vidéo que je ferai pendant la course GCN a réussi a m’avoir la crème de la crème de chez Canyon, Le Grail CFR en Sram Red. Une belle base qui pèse seulement 7,5 kg. Je l’upgrade en montant une transmission sram gx avec un dérailleur direct Mount et une cassette 10/52, j’installe également les prolongateur Canyon sur le combo cintre potence. Je sélectionne une paire de roue Néo avec les rayon Berd (paire de roue ultra-légère que j’ai l’habitude de rouler), je monte dessus une paire de pneu Hutchinson Caracal en 40 qui devrait être très performant sur ce terrain et me permettre d’avoir une belle vitesse sur les parties roulantes. J’ajoute aussi une lampe Exposure Strada fourni par Supervelo, et mes sacoches Miss grape. 

La course

Victoria Gasteiz 

Nous voici le 27 juillet au départ de la course à Victoria Gasteiz, c’est à seulement à 2h de route de la maison. Je me suis organisé tel un professionnel. Je prends ma chambre d’hôtel, fait un repérage du centre ville, pars me reposer à l’hôtel, retourne en ville pour prendre mon pack de course et assister au briefing. 

Première surprise, le briefing en anglais fait salle pleine ! Je suis vraiment sur une belle course qui amène des coureurs de l’Europe entière. Au total nous sommes environ 250 prêts à en découdre dès le lendemain matin sur la course. Briefing terminé je retourne au plus vite à l’hôtel pour manger dans ma chambre et dormir au plus vite. Le départ n’est pas très tôt le lendemain matin mais il s’agit d’arriver reposé. 

Départ

7h Place centrale de Victoria Gasteiz on se retrouve tous pour le départ fictif et les 7 premiers km que nous ferons tous ensemble, ça tombe bien que nous roulions tous ensemble, j’ai mis à jour des fichier dans mon application Wahoo et perdu mes fichiers en même temps… J’ai reconnecté un mauvais compte, je prends quelques minutes en roulant pour réparer cette erreur. 

Je pars discuter en tête de course avec Sofiane et Anatole. On est un petit groupe mais c’est assez étrange, dans une course d’ultra on ne doit pas se retrouver à rouler dans les roues. Après quelques kilomètres je m’échappe en accélérant le rythme, cela me permet de partir sur mon propre rythme et passer les passages singles techniques sans être gêné par d’autres. 

Les kilomètres passent bien, assez rapidement il commence à faire chaud, j’en profite pour me repeindre avec de la crème solaire, c’est pas très beau mais ca m’évitera de prendre des coup de soleil. Au kilomètre 200 après une longue portion de gravel dans les montagnes je tombe sur un centre ville avec un bar, à ce moment là je suis deuxième après m’être fait doublé par Carlos. Je prends un coca, 2 bouteilles d’eau et mange une glace. Le troisième arrive à ce moment là et prend à boire sur un rythme effréné, il me presse, je repars en finissant ma glace en roulant. 

10 km plus tard une fontaine me tend les bras, je m’y arrête pour me rafraîchir et reprend la route. Les sensations sont bonnes, le rythme est effréné et nous sommes presque 10 avec 10 km d’écart après plus de 250 km.

J’arrive du coté de la frontière et surtout de Ronceveaux que je connais bien pour sa fontaine et ses deux restaurants, il est 19h, je profite du passage pas loin pour m’y arrêter prendre un bocadillos avant la nuit, je suis déjà bien entamé. A ce moment je sais que je suis en train de me faire doubler par Anatole et un Allemand, mais pas le choix, ça ne sert à rien de rester devant sans manger pour être complètement épuisé dans la nuit. 

1ère nuit – 300km et 6000 de D+ depuis le départ

Je repars, ça y est la nuit est tombée, la fatigue est présente mais pas au point de m’endormir. Je suis passé en mode ultra c’est plaisant ! Les difficultés s’enchainent plutôt bien depuis le départ, je suis pas loin des 300 kilomètres avec 6000 de D+. 

Je sais qu’à partir du kilomètre 330 environ je serais tranquille pour 150 km niveau D+ avec la traversée du Desert de Bardenas et ses alentours. Dans une longue descente je commence à somnoler et il ne fait pas très chaud : j’ai froid et je m’endors. Je décide de m’arrêter pour dormir dès que je trouve un spot approprié.

J’entre dans un village et trouve un spot idéal ; deux bancs, une fontaine et même une balançoire. Je m’installe et qui vois-je sortir de derrière un mur? Anatole qui s’était mis à l’abris des regards ou tout simplement caché de la lumière. On discute un peu et je mets mon réveil pour 8 minutes de sommeil. Je m’endors et m’entends même ronfler, le réveil sonne, il me faut repartir. Anatole est déjà debout, il essayait de partir en douce ? 

On repart ensemble, nous sommes à ce moment de la course deuxième et troisième derrière ce fameux Carlos qui ne s’arrête jamais ! Le Rythme d’Anatole est poussif par rapport au mien, je le laisse partir pour rester dans ma course. 

Au petit matin je ne suis toujours pas passer dans le désert de Bardenas mais très bonne nouvelle je tombe sur un café ouvert, j’en profite pour prendre un café et un Colacao ! Ca fait du bien je reprends la route ! 

2ème jour – 400km depuis le départ

Je traverse Bardenas sans encombre en profitant d’un magnifique levé de soleil, je le connais bien ce désert. Cela fait 24h que je suis parti et je frôle les 400 km depuis le départ. Le rythme est moins rapide que ce que je pensais, il faut dire que le terrain est assez cassant. 

A la sortie du désert je trouve une boulangerie ou je fais le stock pour un bon petit déjeuné sur le vélo. Les gâteaux sont plus secs que ce que j’imaginais mais peut importe, il faut mettre de l’essence dans le moteur et je ne suis pas encore à mi-course. 

Les kilomètres s’enchainent bien et je vais bientôt recommencer à prendre du dénivelé. Les traces sont variées entre du gravel, des petites portions de route, un peu de VTT et un peu de portage, ça reste équilibrer. 

Le passage le plus dur de ma vie

J’arrive au km 488 qui est pour moi le pire passage de la course. La trace nous fait passer par un lit de rivière qui ressemble plus à un amas de gravier ou une déchèterie plutôt qu’une piste pour y faire du vélo. De chaque coté ce sont des vignes avec de terre labourée donc inroulable. Je pousse et c’est interminable. Je regarde sur le compteur, presque 8 km au total en plein soleil sans air pour rafraîchir. (Juste après mon passage l’organisation a décidé de contourner ce passage, il aura eu raison de Sofiane qui s’en va à l’hôtel après un bon coup de chaud)

Retour sur du roulant

En parlant de coup de chaud, il fait terriblement chaud ! J’économise au maximum l’eau mais ce n’est absolument pas évident. J’enchaine sur des collines bordées d’éoliennes, pas de village à l’horizon, je m’accroche réellement. Au bout d’un moment je vois un panneau de ville Muro Del Agua ! Avec mon espagnol approximatif je m’imagine qu’il va y avoir de l’eau… Bingo, grande fontaine à l’entrée du village, une piscine municipale et même un café ou je m’arrête boire un coup. J’y croise même Carlos qui m’explique qu’il abandonne à ce moment la. Je passe donc en deuxième position une quinzaine de kilomètres derrière Anatole. L’écart n’est pas grand, je continue sur mon petit rythme sans faire trop de pause. 

Je suis de nouveau dans de très belle ascension, moitié gravel, moitié route. J’enchaine petit à petit, j’aperçois dans le ciel un beau nuage menaçant et je me dis qu’un peu de pluie ne ferait pas de mal… 

Foutaise, 30 minutes plus tard c’est une averse de grêle à 1500 m d’altitude qui s’abat sur moi, la température dégringole instantanément et je me protège sous un arbre pour éviter de prendre les grêlons sur la tête !

2ème nuit – 650km depuis le départ, 200km jusqu’à l’arrivée

La deuxième nuit arrive et il me reste le plus gros col de la course, une montée gravel raide pour atteindre le plus haut sommet à 2000m d’altitude. La montée est raide, très raide et j’adopte une technique simple, au-delà de 10% je pousse le vélo, en dessous je pédale ! J’arrive au sommet et enchaine sur la descente. Au tout début de la descente je chute ne voyant pas une pierre qui se prend sous ma pédale. J’arrive au sol et fais le bilan des blessures, un genou légèrement écorché et une pomme de main qui a un peu frappé le sol. Rien de terrible, je repars dans cette descente qui est assez cassante. 

Je n’arrive pas à garder de la vitesse dans la descente, les chocs sont trop brutaux pour moi. Je n’arrive pas à garder mes mains sur le guidon, j’ai mal au dos, la fatigue est bien présente. Je descends à la même vitesse que je montais… La descente est très longue, plus de 20 km. On est en pleine nuit, j’arrive enfin dans un village ! La délivrance, il ne me reste plus que 150 km à faire. J’en profite pour faire une nuit de 10 minutes sur un banc proche d’une fontaine, la fatigue est vraiment la mais l’arrivée est proche !

Je repars et commence une longue descente sur la route, le problème est que je m’endors, il me reste au moins une heure à tenir avant le vrai levé de soleil, je ne trouve rien sur la route pour m’arrêter boire un café ce matin… J’ai du mal à manger, à boire, je pédale et subis le terrain. 

La fin est beaucoup plus cassante que j’imaginais, c’est Riccardo un copain qui m’a dit au départ, la fin c’est roulant.. Ne t’inquiète pas… Foutaise ! Je pousse, traverse des rivières, glisse sur des rochers, prends des descentes escarpées… Une horreur et le soleil est de retour…

Heureusement l’arrivée est proche ! J’y arrive justement, au bout d’une montée en bitume je vois un photographe au loin et une personne avec les bras en l’air ! C’est le soulagement ! Je suis arrivé, deuxième, pas très fringant mais heureux. On discute un peu ensemble et ils repartent, moi aussi. Il me reste 20 km jusqu’au centre de Victoria-Gasteiz. 

Bilan d’après course

Apres une course vraiment éprouvante je suis vraiment soulagé d’avoir fini, deuxième c’est un beau podium ! La difficulté du terrain m’a même fait sortir de la compétition pour me concentrer sur le fait d’avancer, seulement avancer sous le soleil à faible allure… Bref, c’était vraiment dingue et rapide comme course ! Vivement la prochaine ! 

Une fois de plus je vous remercie pour vos encouragements qui me font avancer kilometre par kilomètre de course, vous êtes mon moteur pour m’aider à repousser mes limites. Merci aussi à tous mes partenaires qui m’aident à réaliser mes projets ! Groupe Clim, Canyon France, Hutchinson, Néo Wheels, Ttilika, Supervelo, Fastclub, Miss Grape, Spad Chanel.

Mention spéciale pour Glace Romane et le Café Romane qui m’ont promis des Dames Blanches offertes à vie lorsque je gagnerai !

Merci à Transiberica pour cette belle aventure !

BADLANDS le 1er Septembre ! 

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