Dans le Pays Basque il existe un col que les cyclistes surnomment l’Enfer Basque. C’est une petite montagne proche d’Espelette avec un centre de télécommunication à son sommet. Ce même centre est visible les jours clairs à plusieurs de dizaines de kilomètres aux alentours. Pourquoi est-elle surnommée l’enfer ?
Le sommet à 980 mètres, ce qui est terrible ce sont les pourcentages pour l’atteindre. Plusieurs kilomètres sont à plus de 15%, il est difficile de pouvoir garder du rythme dans de telle pentes ! La montée autant que la descente sont difficiles. Le Ventoux ou le Tourmalet à coté sont en faux plats montants…
Depuis quelques semaines mon entrainement est focalisé sur les différentes pentes raides du coin et je sens que je m’améliore. C’est sûrement grâce à ces acquis que l’idée m’a pris de me lancer un défi : « Faire le plus de montées possible d’Artzamendi en 24h ». C’est une bon entrainement de dénivelé et d’endurance mentale pour l’ultra distance.
Après avoir lancé le challenge sur les réseaux sociaux et encouragé les cyclistes du coin à venir partager quelques montées avec moi je n’avais plus qu’à me préparer et me lancer !
Vendredi 14 Juin,
Finalement la météo se présente plus que mauvaise, l’après midi est radieuse mais des orages s’annoncent pour la nuit et la pluie devrait démarrer dès 16h. Cela n’empêche pas les copains d’être venus m’accompagner. On s’élance pour cette première montée sous le soleil !
Arrivé au sommet je fais une belle photo du sommet sous le soleil (moment très important) et me lance dans la descente, en milieu de parcours je commence à prendre quelques petites gouttes, il est à peine 15 heure la pluie est en avance. Je passe au camion qui est mon camp de base, change de bidon et repars directement pour la deuxième. Avec moi c’est Clément qui s’y colle pour une deuxième montée. Malheureusement pour nous on ne voit plus le sommet qui est pris dans la brume.
Une fois rentrée dans la brume à environ 3 kilomètres du sommet on y retrouve de la pluie et pas mal de vent, j’ai déjà ma veste de pluie pour rouler… Finalement sur les montées suivantes de l’après midi la météo reste la même, des petites averses sur le bas et une entrée dans le nuage avec de la pluie et du vent sur les 3 derniers km. Je ne peux pas rouler avec mes lunettes, dans les montées je crée de la buée, dans la descentes la visibilité est nulle avec le brouillard, la pluie.
Étonnement les descentes se passent plutôt bien, les pneus en 40 de large me permettent de garder une belle adhérence. En parlant du vélo la transmission en plateau de 42 et cassette de 10/50 avec un dérailleur de VTT qui me permet de garder un minimum de cadence dans la pente et de ne pas trop forcer sur mes jambes pour grimper.
Bref les montées s’enchainent, tout va bien mise à part la pluie qui s’intensifie et me trempe totalement, à chaque descente j’en profite pour me réchauffer, me changer et manger dans mon camp de base, le Vito Groupe Clim.
C’est ma sixième montée, Tom un copain m’attend en bas pour m’accompagner, nous sommes sur la fin de journée. Fringant il m’annonce qu’il vient pour faire au moins 2 montées, avec les conditions au sommet j’en doute un peu mais je ne lui dis rien. Dans la montée on se retrouve avec quelques mètres d’écart, de toute façon on ne peut pas se parler la météo est trop mauvaise. La pluie est vraiment intense maintenant, j’ai même mis ma veste de pluie avec la capuche…
Au milieu de la descente je ressens des sensations étranges dans ma roue avant et surtout dans mon frein avant. Je m’arrête pour voir car la roue freine seule… Mon écrou de disque s’est complètement desserré et est sorti, le disque n’est maintenu que par l’étrier et les cannelures du système center lock. J’essaie de le resserrer et rien à faire. Au bout de 5 minutes d’essai sous la pluie je finis par démonter la roue et enlever le disque. La fin de la descente se fera uniquement avec le frein arrière.
Arrivé en bas comme après chaque descente sous la pluie je prends mon temps dans le Vito pour me réchauffer, me changer et manger. Au menu ce soir c’est Risotto et Banana Bread (en partie) Tom me rejoint quelques minutes plus tard, il ne fera qu’une seule montée ce soir !
Cette fois ci la nuit est bien tombé, je m’élance pour ma première montée seul depuis le début, c’est ma septième. J’ai mes lampes allumées et ma musique dans les oreilles. Ce soir c’est Johnny, la montée se passe bien et je prends encore pas mal de pluie. Dans la descente je me demande pourquoi je suis là… Je suis trempé, j’ai froid et l’eau me pique le visage dans les descentes.
Au camion un nouvel ami provenant de Bordeaux m’a rejoint, il vient faire des montées avec moi. C’est la magie des réseaux sociaux ! On arrive au sommet aux alentours de minuit et par chance la pluie a cessé. Enfin une montée sur le sec ! On enchaine immédiatement sur une deuxième !
Ça y est j’ai passé les 8800 mètres de dénivelé et donc l’Everest ! sur la prochaine montée je serais à 10 000mD+. Encore un nouvel ami nous a rejoint sur le parking, il est 4h30 du matin, il vient lui faire 2 montées ! (en plus il est venue avec du café) On est donc trois à ce moment là à rouler et la météo est toujours relativement bonne.
Nouvelle montée, mon ami de Bordeaux part se reposer pendant qu’Alan un copain de Bayonne est arrivée, il vient faire une montée avant d’embaucher à 9h ! Lui aussi m’a pris du café !
Le jour se lève et la météo se dégrade un petit peu, on roule toujours bien et les pauses au camion sont assez longues, il faut bien déjeuner et raconter quelques blagues.
Mes compagnons de nuit partent au boulot maintenant et j’ai la relève qui vient d’arriver, Michel, Caro et Emilie, pour encore un petit déjeuné. Je dois gérer cependant mes pauses car il me reste 6 heures et un aller retour plus la pause me coute 2 heures. Je sais donc que si je ne traine pas trop je finirai à 14 montées.
12 eme montées, 13 eme, ça y est je suis dans la dernière ! Un équipe de jeune entre 16 et 20 ans sont là pour m’accompagner, je peine un peu derrière mais je continue, c’est la dernière et la vision de l’arrivée me fait plaisir !
On arrive au sommet et le soleil est même revenu pour l’occasion ! On profite pour célébrer la fin du défi une première fois au sommet ! C’était pas si long en fait. Une fois en bas tout le monde est là, on peut célébrer une deuxième fois tous ensemble et je me dis que c’est fini en mangeant du pâté et du saucisson !
C’était une belle partie de manivelle, un bel entraînement et un beau challenge ! J’ai eu 24h pour y réfléchir, les cyclistes Basques ont raison : Artzamendi c’est l’enfer ! Mais c’est ce qu’on aime…
Un énorme merci à toutes les personnes qui m’ont accompagnées ! Un grand merci aussi à Antoine, Yoan et Lionel des médias qui préparent une très belle surprise !!! Adrien Ballanger et Yoan Imbert pour les photos.
Sans oublier mes partenaires, Canyon, Hutchinson, Neo Wheels, Groupe Clim, Miss Grape, Spad channel, SUPERVELO, Glaces Romanes, Ttilika et bien sûr GCN en Français
L’activité sur Strava : https://strava.app.link/2csoWgmm0Kb