Cette année je n’avais pas prévu de revenir au Bikingman Vercors, mon planning n’était pas fait pour et mon nouvel emploi rendait l’organisation difficile… (et aussi l’entraînement)
Finalement, juste après le lancement du Tour de France je voyais mon planning s’éclaircir et en constatant ma forme du moment l’idée me trottait de plus en plus dans la tête. Les différentes courses un peu partout ont eu raison de moi. Je me suis inscrit ! Le fait que la course démarre un vendredi est également très très pratique pour moi (ça me permet d’être au boulot le lundi matin).
Niveau matériel j’étais rodé, en aillant fait la course l’année précédente, je savais exactement à quoi m’attendre (surtout au manque de terre dans le Vercors).
Voilà donc le set up que j’ai choisi pour cette nouvelle édition :
- Cadre Open Wi.De
- Transmission sram force 11v / 42 ovale et 10-42 arrière (un peu juste l’an dernier mais globalement bon)
- Roue Zipp 303 (solide, légère et fiable)
- Nouveau pneus par rapport à l’an dernier car avec l’aide d’Hutchinson j’ai choisi les Touareg en 700/40, ils sont beaucoup plus solides, vraiment roulant et niveau grip c’est parfait en off-road. (L’an dernier j’ai failli abandonner la course sur crevaison)
- Sacoche différente de l’an dernier, je pars cette année avec la nouvelle sacoche longue de Top tube de chez Missgrape. Je l’ai roulé sur d’autres courses et elle est parfaite. Pour le reste du matériel j’ai ma mini cluster à l’arrière ! (avec tout le nécessaire pour la course)
La grosse nouveauté pour moi a été l’ajout de la fourche suspendue ! 2 semaines exactement avant la course en discutant avec Yann de chez Supervelo il me propose d’essayer la fourche Rockshox Rudy en 40 mm de débattement. Ayant prévu une belle sortie au Pic du midi le weekend suivant, je décide de la tester.
Le premier test fut plus que concluant car sans sentir de poids supplémentaire j’ai découvert une vitesse, un gripp et un confort en descente incroyable. Sans trop hésiter je confirme dans la foulé à Yann que je vais rouler au Vercors avec ! Je remercie au passage Jeremy de chez Sram pour le prêt et d’être venu au départ de la course.
Le weekend de course
Nous y sommes, le weekend de course arrive, je suis prêt, le vélo aussi, la Golf Fastclub aussi. C’est parti pour le premier ultra du weekend : 8 heures d’autoroute (ça parait peu mais il faut être très vigilant avec la mécanique !)
Arrivé sur Villard sans aucun problème, nous sommes la veille du départ, j’en profite pour partir tester le vélo après le trajet en voiture. Je monte directement en haut de la station de Villards de Lans pour redescendre par les pistes de VTT.
C’est un très bon moyen pour vérifier que tout fonctionne sur le vélo et pour voir les limites de la fourche ! Bon sur ce test je m’aperçois que la purge que j’ai fait sur mon frein arrière ne tient pas vraiment (c’est un problème que j’ai depuis plusieurs mois, en fait cela vient d’une coupure sur l’extérieur de la durite au niveau de l’insertion dans le cadre qui a une petite fuite). Donc le frein arrière ne fonctionne pas au top mais ça ira pour la course, concernant le frein avant il fonctionne bien mais je le brûle un peu sur ce test sur la piste de vtt qui est quand même agressive en Gravel.
Le samedi soir c’est Pasta Party, une première sur le Bikingman et c’est très plaisant de pouvoir la veille du départ sans pression pouvoir rencontrer et échanger avec bon nombre de participants. C’est à ce moment-là qu’on entend les histoires et les raisons de chacun. C’est le moment pour tout le monde de douter de son matériel également mais aussi de pouvoir échanger des conseils. Souvent sur ce genre de course les différences entre les participants sont assez énormes. On ne part pas tous sur la même épreuve…
Vendredi matin
Nous y sommes, aujourd’hui c’est la compet !
- Premièrement c’est le passage obligatoire pour le contrôle technique du vélo. Aucun problème ! Ça fait plaisir de voir tous les copains et copines et de profiter du moment pour boire un café tous ensemble.
- Le bilan de ce contrôle est que mon vélo n’est pas spécialement léger avec un poids de 11,7 kg sans l’eau. Mes sacoches sont quand même chargées car la pluie est possible durant la course.
- Je profite de cette matinée pour faire les photos officielles et même une interview avec Jeremy de chez Sram par rapport à la fourche.
- Briefing complet : Cette année pour la deuxième édition nous sommes une centaine, ça fait pas mal de concurrents. Axel le chef absolu montre sur le diapo le vainqueur de l’an dernier… C’est moi, les autres concurrents sont au courant. Je pars dans la position de l’homme à abattre ahaha. Peu importe, je suis en train de manger ma salade Sodebo Montmartre pour avoir des forces pendant la course.
L’heure du départ approche :
Ça y est, les bidons sont pleins, je suis maintenant en première ligne prêt au départ. Le speaker Phil en profite pour annoncer à la foule que c’est mon anniversaire. Je suis extrêmement motivé au départ (mais je ressens un petit peu de fatigue quand même…)
Ma technique est claire, je fais exactement comme l’an dernier avec un départ à fond dès le premier col (2km après le départ) le but est clairement de taper un grand coup dès le début sur les copains et copines.
J’accélère donc dès le début et vois Joachim dans ma roue, c’est à ce moment là de course le seul que j’ai pointé dans les cyclistes à surveiller. J’accélère donc un peu plus et le décroche. Sacré départ quand même, ahaha je sais qu’une fois le trou fait je pourrai récupérer un peu…
J’arrive en haut du premier col (3-ème temps sur le kom Strava) et je bascule sur la descente que je sais rapide et encore plus rapide car j’ai la fourche !! Je descends les yeux fermés en me mettant une belle chaleur sur un passage d’eau. Arrivé en bas, l’équipe de course m’encourage et me prend en photo et je continue. (Je me rappelle la tête étonné de Thierry ahah) C’est parti pour la route, j’enchaine sur un très gros rythme. Le fait de connaître le parcours est un sacré avantage !
Les km s’enchainent bien, RAS, je bois, je mange et je suis à fond, je trouve une fontaine pour remplir les bidons, facile à ce moment là.
Au km 100 à peu près j’enchaine une descente compliquée dans les cailloux et ensuite dans des herbes hautes mais aucun problème je m’en rappelle de l’an dernier ! C’est là d’ailleurs où j’avais crevé… Je regarde la petite barrière devant laquelle j’avais réparé avec émotion ahah.
Le problème ce coup ci… Je ne creuse pas l’écart. Je plafonne aux alentours des 10km d’avance sur les concurrents, pire, après le grand col qui se fini par un gravel (ou j’avais un italien qui me rattrape et après être resté quelques minutes dans ma roue me dépasse). Soit je suis pas vraiment en forme soit lui l’est vraiment ! C’est le moment de mon passage raide à pied comme l’an dernier et on commence la descente. Malheureusement pour lui il se trompe en navigation et va tout droit sur un croisement. J’en profite pour commencer la descente en tête. J’y vais encore une fois placards pour reprendre de l’avance et cela fonctionne !
J’arrive dans le petit village du bas et je m’arrête prendre à boire au même pub que l’an dernier. Arrêt rapide et je repars.
Au village d’après je vois l’italien manger assis devant une boulangerie, devant moi, j’ai bruno qui m’a dépassé. Je suis donc en chasse. Je l’aperçois au début de la montée mais il creuse l’écart. La course va être longue mais la concurrence est bien là.
Une cinquantaine de km plus tard, je rattrape Bruno dans une descente et le double. On arrive au km 180 et je sais qu’un petit café est planqué à l’entrée de Mallemort. Pas de chance ce soir, il est fermé. Heureusement que les fontaines fonctionnent cette année mais je prend un petit coup au moral (pas la déchéance non plus) car j’attendais vraiment ce petit café avant la nuit.
J’arrive sur une magnifique crête ou j’ai eu le couché de soleil l’an dernier. Je suis clairement en avance car le soleil est loin de se coucher encore. Voilà une bonne nouvelle.
Derrière, Bruno résiste et ne me laisse toujours pas beaucoup de repos.
La nuit tombe, je commence à fatiguer et j’attend le CP1 à 250 km pour me ravitailler convenablement (j’ai une salade de pâte qui m’attend dans ma poche arrière de maillot).
Le CP à la chapelle en Vercors est là. Les copains de l’organisation aussi, finalement ils me confirment que j’ai une heure d’avance sur l’an dernier, je suis quand même rincé, je prends une longue pause pour manger suffisamment pour enchaîner les 250 km restants. J’ai déjà fait 6000 de D+ et il en reste autant.
Bruno arrive, on se charrie pas mal, c’est assez drôle, il mange un peu moins que moi et repart avant. Je repars en suivant (mais pas dans une forme étincelante non plus). J’enchaine les km et je sais que mon prochain ravitaillement sera à Gresse en Vercors une fois que je serai passé devant le mont Aiguille. Le jour se lève petit à petit et les différentes montées sont assez longues. Je bute dans un dernier mur avant le village et fait une sieste de 5 minutes. Impossible de rouler droit à ce moment-là… Il doit être 7h du matin.
Je reprends la route et arrive à Gresse en Vercors ou j’avais repéré l’an dernier un café sympathique. La propriétaire et son mari me proposent un petit déjeuner complet avec des produits fait maison, du pain, de la confiture, de la brioche et même du café à volonté ! Il me reste 140 km à faire, c’est parfait.
Je reprends la route et les chemins à la recherche de Bruno. On a toujours une dizaine de km d’écart et c’ est pour moi le moment de pousser pour faire ma remontada. Mes réservoirs sont pleins, ça devrait fonctionner.
Je roule a ce moment comme un malade, je fais attention à l’eau et trouve régulièrement des fontaines pour remplir. Il n’y a pas moyen, je dois pouvoir le rattraper.
KM 430 je passe à Villards de Lans avant d’attaquer la boucle finale. Toujours pas de Bruno à l’horizon alors que vraiment je pousse. Je résiste au maximum dans les montées et je descends à tombeau ouvert de partout.
Connaissant bien la fin du parcours grâce à l’an dernier. Les chocs à répétition m’avaient vraiment usé, je compte sur l’usure de Bruno pour le rattraper. Je ne peux même pas regarder le live tracking tellement c’est intense. (Une intensité de 140km)
J’enchaine vraiment bien les km, les copains et copines m’encouragent par message, je suis concentré sur ma playlist ça avance très bien (la preuve est le nombre de PR et Top 10 sur Strava)
Dans les descentes je sors même dans les fougères en essayant de passer le plus vite possible. Le vélo résiste d’une manière incroyable. Pas une crevaison, pas l’ombre d’un souci mécanique. J’ai pourtant une grande sensation de non respect du vélo. Le mot qui me vient à ce moment-là est : indécent. La fourche m’aide énormément, je n’ai même pas une ampoule sur les mains !!
Jusqu’au dernier sentier je reste sous tension pour aperçevoir Bruno. Je fais même un petit passage à l’avant dans l’entrée d’un passage enduro mais rien de grave.
Je suis à seulement quelques km de l’arrivée et les copains me disent qu’il est arrivé. J’arrive 25 minutes derrière Bruno mais en ayant gagné 2h sur mon temps de l’an dernier (j’avais eu une crevaison et une erreur de parcours) et surtout quasi 2 km/h de moyenne en plus !
L’arrivée est encore une fois très sympathique ! Tout le monde est là et m’applaudit, je suis très très heureux de cette course et je ne regrette rien ! J’ai poussé, poussé fort mais cela n’a pas suffit !!
Finalement si je dois faire le bilan de ma course, j’ai fait 200 km en bonne forme, 160 km pas terrible et 140 over the limite complètement à fond ! L’effort m’a beaucoup plus, je pense que je suis arrivé un peu fatigué sur l’épreuve et non à 200% comme j’aurais dû. Le parcours était sans faille, l’organisation au top et le vélo a répondu de la meilleure des manières.
Sans parler de mon moteur principal : les encouragements de tous mes proches et le club d’imbéciles derrière moi !!!!! Sans vous je ne suis rien !
L’activité sur strava : https://www.strava.com/activities/9543527285/segments/3120368841673670076
Instagram Max : https://www.instagram.com/maxime_prieur_/
Prochaine course : Le bikingman Alpes Maritime ou il va falloir que j’arrive avec une forme exceptionnelle si je veux gagner. Place à la récup maintenant !!
bruno saulet says:
BRAVO et merci pour ce récit. Je te le partage car j’ai la flemme d’en écrire un … 😉
Captain Max says:
Tu m’étonnes, tu dois être encore pas mal fatigué à ton âge 👴