Le BIKINGMAN Euskadi de Max

En m’étant inscrit en Décembre 2020 au Bikingman Euskadi 2021 je savais que ça devenait mon objectif principal de l’année. Séduis par le concept, la rencontre avec Axel Carion (organisateur), bien poussé par JUJU Marty et poussé par notre club Fastclub je me devais de participer à cette course en tant que « local » de l’épreuve.

Pour vous raconter brièvement l’année d’entraînement, j’ai commencé en janvier par un programme d’entraînement sur home trainer pendant 10 semaines (que j’ai arrêté au bout de 6 car il faisait beau dehors et tout le monde roulait !! je suis donc sortie du garage !) Ensuite c’était sorti plaisir, critérium d’Hossegor, vtt, bmx, rigolade en vélo. Début avril je me fais une entorse de la cheville qui m’a obligé à tout stopper pendant 6 semaines. Je reprend sur le Paris Roubaix Tyrosse et attaque l’entraînement long sorti. 200 km en Provence, plusieurs aller retour Tosse – Tourmalet. Je commence également les enchaînements de sorties longues, 2x 200, à chaque fois un prétexte pour faire des km « salut Nico, je te rejoins à la course de moto, après je vais chez toi et après je rentre » bref 2300 km au mois de juin basé sur des longues sorties. Juillet je continue l’entraînement sans oublier de m’arrêter une bonne semaine avant la première course d’ultra de l’année, la RAF 300 avec une arrivée en haut du Ventoux. En pleine forme je me rend à la course avec l’intention de tout donner pour faire une belle place (je vise un top 10 sans trop connaitre la concurrence et ma vitesse sur une épreuve de ce type) L’épreuve se passe à la perfection et finalement je fini deuxième sans y croire et sans avoir pris de nouvelle du classement pendant la course… Je fini à une minute du premier après 13h30 de course… (En fait j’aurai pu gagner !!!) Juste après cette course et pour rentrer chez moi je traverse les Pyrénées en trois jours avec le vélo chargé. A chaque étape je dors chez des amis. Je m’aperçois à ce moment la que les jambes récupèrent bien sur plusieurs jours et j’arrive à bien enchaîner. Au passage je fais attention à mon hygiène de vie, nourriture, repos, pas d’alcool, étirements. Pour le mois d’Août, le programme est plus compliqué pour l’entraînement, je pars 3 semaines en vacances. J’en profite pour prendre mon vélo de gravel pour profiter et m’amuser sur les sentier Suédois et je roule uniquement la dernière semaine du mois. A tout casser j’ai du faire 600 km au mois d’Août. 

Arrive la semaine avant la course, au programme, récup, hydratation, étirement. Je ne pense qu’à la course et cela s’amplifie. Le départ étant à 5h du matin le lundi d’après j’essai de me coucher tôt pour m’habituer à me réveiller naturellement plus tôt. C’est peut être pas grand chose mais j’essai de mettre toutes les chances de mon cotés. 1000 km ça va être long, il vaut mieux être préparé. Mon Programme est prêt depuis des mois, ça sera : Grosse première étape de 420 km pour aller dormir jusqu’à chez Nico un amis (Sainte Marie de Campan) et ensuite finir avec les pauses nécessaires mais pas de logement prévu pour dormir. 

Départ du Bikingman Lundi 5h 

Mon vélo est prêt et chargé (15kg avec l’eau), j’ai super bien dormis et je me suis réveillé facilement. Chichine mon voisin m’amène au départ ou je retrouve les copains. Juju et Gorgio en partie sont prêt aussi et on prend le départ ensemble. On rigole pas mal sur les premiers kilomètres, on peut, c’est pas la que les différences se feront. Après quelques km j’abandonne les copains, nous n’avons pas les mêmes objectifs et cela reste une course contre soit même. 

Les km s’enchaînent en ce premier jour et la chaleur inattendue (un bon 35 degrés) ne facilite pas la tache. J’ai enlevé la veille tout mes snickers et autres barres qui fondent au soleil. Je roule visière baissée et maillot ouvert. Chaque fontaine rempli mes bidons et rafraîchis mon corps. Les sensations sont bonnes, quelques petites gènes mais rien de grave. La chaleur étouffante me coupe l’appétit, ce n’est pas facile à gérer. J’en profite pour acheter des bonbons et bouteilles de coca à Mauléon, un peu de sucre ne fait pas de mal. 

Première surprise, au km 250 un cycliste arrive a mon niveau :  » salut, Maxime Prieur ?  » Je réponds oui ! C’est le père du mec à qui j’ai vendu mon vtt il y a 6 mois ! Son fils lui à donné le live et il me rejoint pour faire quelques km avec moi. C’est sympa ! Bon à ce moment la je commence à être cramé, je n’ai toujours pas mangé convenablement. On continue ensemble un moment et je m’arrête au supermarché prendre une salade de pâte, bouteille d’eau et fruit. Je mange à l’hombre d’un arbre sur le parking. C’est reparti et la prochaine difficulté est le col de Spandelle au km 300. J’arrive en haut aux alentours des 20h et j’enchaîne sur une descente défoncée qui me détruit, les pieds tapent au fond des chaussures, les mains encaissent toutes les bosses de la route. Dur ! 

J’arrive à Argeles et rempli mes gourdes, je croise un conçurent arrêté, il veut abandonner, j’essai de le motiver mais usé il finira par abandonner, usé par les routes et la chaleur. Et j’enchaîne, je roule, je vois ma vitesse moyenne qui baisse, cela retarde mon arrivé chez Nico. J’arrive à Bagnère de Bigorre et théoriquement j’ai juste à rejoindre Arrau, monter l’Aspin pour aller dormir… Le tracé passe par les Baronies, je ne connais pas bien. Ca n’avance pas ! Montée descente chaque mètre. Je commence à bien fatiguer, je fais une petite pause et commence à penser que la montée de l’Aspin va être très compliqué. J’avance et vois un conçurent qui dort dans un abri de bus. 

Départ du col d’Aspin, les yeux commencent à piquer, ils se ferment. A ce moment la je sais que la montée est impossible, je me dis : ok continue gentiment et si il y a un bon spot pour dormir tu t’arrêtes pour faire une sieste ! Deux virages plu loin je déballe la couverture de survie et m’enroule dedans pour dormir, je mets le réveil 45 min plus tard. Lorsqu’il sonne, je rajoute 45 min ! ahah 1h30 plus tard c’est reparti, ça va beaucoup mieux. Il est trois heure du matin, je monte le col d’Aspin et la j’aperçois dans les lassés plus bas une lumière, un autre concurrent monte en même temps. Ils sont même deux derrières. Ils me remontent et finissent par arriver à mon niveau. C’est Clément Clisson qui monte, il reste a mon niveau et on discute jusqu’au sommet. C’est très sympa. S’enchaînent la descente et début de la montée du Tourmalet. Hop je tourne à droite devant Clément qui me regarde sans comprendre et j’arrive chez mes amis Nico et Lulu qui dorment profondément. Je me couche et met le réveil pour 2h30 plus tard (j’avais déjà dormi 1h30 dans le col d’Aspin, c’est pas les vacances non plus) Je déjeune en famille et en plus c’est l’anniversaire de leur fils ! Un bon moment passé au petit déjeuné et je repars pour Le Tourmalet et le CP1 avec Karine qui m’ attend ! 

Aller, un stop and go au CP1, une photo sur la peau de bête et c’est reparti, j’enchaîne. Un gâteau Basque à Luz, le Soulor, L’Aubisque, aujourd’hui je ne croise pas grand monde. Je prend un bon sandwich régional (le mec me dit : c’est pas un sandwich de la SNCF ça !!) J’attaque Marie Blanque à 14h et la… Ils sont en train de refaire le goudron, déjà qu’il fait chaud la c’est vraiment costaud. J’ai l’impression d’avoir un bon 40 degrés et bien sur avec des morceaux de goudron qui collent aux pneus. Un long moment passé, j’arrive en haut et j’en profite pour faire une mini pause. Les copains Matthieu et Jérôme m’ont envoyé une photo de resto, c’est sympa les copains. Et la je vois que Clément Bacon m’attend en bas de la descente pour rouler avec moi ! Je saute donc sur le vélo car son message était il y a quasi deux heures, je suis en retard ! J’espère qu’il n’est pas reparti.

Arrivé en bas, il est la, tel un paparazzi qui me filme en arrivant. Ca fait du bien d’avoir de la compagnie. Je fais le plein des bidons au toilette de Escot (les plus beaux toilettes public du département, c’est pas une blague) Nous voila partie pour monter le col de Labays ensemble. (L’an dernier en cyclosportive j’avais rencontrer Clément au même endroit et l’avait lâché ahaha, c’est pas la même aujourd’hui !!) Le col fait un bon 16 km, c’est la montagne de la Pierre St Martin. On en profite pour raconter pas mal de blague, faire des vidéos, il se fou de ma gueule car je suis à l’arrêt mais bon c’est le jeu on est bon public. On voit passer Jean Guérin, qui nous dépose ! On bascule après 2h04 ce qui correspond au double de ma meilleure performance sur ce col. La descente est un régal ! On arrive à Arrête et profitons de l’hôtel ouvert pour boire un orangina en terrasse. La nuit va être longue… Je mange un sandwich en roulant et me dirige vers la montée de Issarbe puis la pierre saint Martin. La nuit est la, je prend mon rythme, j’écoute la musique et roule. Ce n’est pas très rapide mais ça avance petit à petit, la fatigue commence mais ça reste correct. Je sais que j’ai la possibilité de dormir en haut de La Pierre dans le refuge ou de continuer, l’idéal serait d’aller jusqu’au cp2 à Iraty mais ce n’est pas encore. Bref je bascule en plein dans le vent et me pose pas de question, je vais monter Port Larrau et on verra après. Bon la montée est longue et je commence à être mort, ça fait plus de 15h que je roule. J’arrive enfin en haut, ça doit être 2h du matin et la c’est la grande question, es-ce que je donne toutes mes forces restante pour monter Bagargui et ainsi profiter d’un lit, de l’électricité et d’un repas ou je dors à Larrau dans ma couverture de survie et ainsi me repose avant le col ? Il reste la grosse journée du lendemain quand même. Apres une descente complètement défoncée, je décide d’aller me coucher. Dans le centre « ville » de Larrau, je cherche un abri de bus, couvert sur trois cotés pour le vent et avec un banc pour ne pas avoir la fraîcheur du sol. Bon, il n’y a pas vraiment de bus qui traverse ce village… A ce moment la je passe devant le cimetière avec une magnifique avancé couverte ! Voila ça sera mon hôtel pour la nuit. Je m’enroule tel un roulé à la saucisse dans ma couverture de survie et je mets le réveil 2h30 plus tard. 

Apres ces petites deux heures de sommeil, je me réveille et me lève difficilement. Ca tire dans les jambes, les genoux ont souffert visiblement. Bon il ne fait pas très chaud et c’est très humide, ça n’aide pas. Je commence le col de Bagargui avec ses 5 derniers kilomètres à plus de 10% avec même un km à 13,5%, les jambes fonctionnent normalement en fait. Je sors du nuage et m’aperçois que le ciel est dégagé et magnifique ! (7h30 du matin) J’ai dormi en plein milieu de la mer de nuage !

Un cycliste me rejoint, c’est Romain, le mec à qui j’ai vendu un vtt dans l’année ! On roule et le col passe tout seul. Pas loin du sommet les Races Angels sont la pour filmer ! Olalala ça fait plaisir, je vois plein de personnes ce matin. Je suis maintenant au CP2, je valide la carte et monte au chalet manger une assiette de pâte qui fait du bien. J’en profite pour charger mon GPS et mon téléphone, il n’y avait pas de prise dans le cimetière…

On repart avec Romain, c’est parti pour le pays Basque, Ahusquy, Arneguy et tout les autres… Le temps est magnifique, les kilomètres s’enchaînent, pas très rapidement mais ça avance. Grand moment, j’aperçois le vélo de Nathalie Baillon sur le coté. Je passe en cinquième place, ça fait du bien au moral. La partie Basque est désertique, pas un point d’eau à l’horizon, je profite d’un abreuvoir pour discuter avec des vaches et me rafraîchir car il fait très chaud encore. Et je repars ! Yann mon spotteur m’envois un message alors que je me suis arrêté pour manger un sandwich au premier restaurant que je croise (il était vraiment temps) Laurent Boursette vient d’abandonné, je suis en quatrième position ! 

Je suis plus très loin, il me reste 150 km jusqu’a l’arrivée, Nathalie et Jean Guerin sont loin derrière et le troisième est loin devant. Ma place restera celle-ci, il me suffit de pédaler et assurer. La batterie de mon gps s’essouffle (pourtant en mode économie, sans les capteurs, j’économise au maximum) Je m’arrête chez l’habitant et demande de recharger mon gps et téléphone, 20 min plus tard je repars, la nuit est tombé, il me reste 90 km. 

Clairement, ça n’avance pas, j’ai l’impression de faire 20 000 détours pour prendre toutes les routes qui n’avancent pas ! Je suis à 14 km/h de moyenne.. C’est long ! Moi qui voulais arriver en début de soirée, ça sera en pleine nuit. Mai la forme est encore la, je ne vais pas m’arrêter ! Par contre ça y est, mon gps c’est arrêté, j’essaie de trouver une solution mais rien à faire. Je n’ai plus de batterie nulle part. Je fini avec maps.me sur mon tel. 

Un petit tour sur la corniche ! L’arrivé approche ! Je traverse Socoa à 3h30 du matin et je vois un cycliste… C’est Tom qui est venue rouler avec moi !!!! Juste après je vois mon voisin qui est la aussi. Les gars sont la pour l’arrivée ! Je roule à fond, je n’ai plus que ma lampe frontale, ce n’est pas terrible mais c’est plus important. 

J’arrive devant le camping et Jean Marc de l’orga m’attend à l’entrée avec la cloche ! Je m’arrête pour lui faire une accolade ! Ca y est j’y suis. Youhouuuu J’arrive à l’arrivée, toute l’organisation est la pour m’applaudir ! À 5h30 du matin ils sont fatigués aussi.

Pour résumer l’épreuve : 1000 km / 23500 D+ / 72H22 de course / 6H30 de sommeil 

Vélo : 3T Strada de 15 kg avec les bidons remplis, roue et braquet de frimeur.

Les 3 étapes sur Strava : 

Premier jour : 420 km https://www.strava.com/activities/5918539297

Deuxième jour 290 km https://www.strava.com/activities/5930047060

Dernier jour 280 km https://www.strava.com/activities/5930047624

Je vous passe la playlist qui a tournée 200 fois dans mon lecteur mp3…

Le bilan du Bikingman Euskadi : 

Pour finir se débriefe de la course, il faut savoir que l’ambiance et l’organisation sont fantastique, on se sent à la maison. Ils font un boulot fantastique, cela rassure lorsqu’ on est participant. 

Coté course, la chaleur a été très intense, le dénivelé constant et les routes sans rendement aussi. J’ai réussi à trouver mes limites grâce à cette course, j’ai énormément appris sur l’effort et sur mon corps. C’est hyper intéressant et impossible à faire en entraînement. 

Coté physique je fini avec pas mal d’irritation, le canal carpien écrasé sur les deux mains, deux poteaux à la place des jambes et surtout une fatigue générale. Rien d’incroyable si on regarde l’effort. D’après strava plus de 20 000 calories on étaient brulé.

Je fini donc quatrième avec la médaille en chocolat mais qu’es-ce que j’aime le chocolat !!

Es-ce que je vais le refaire : OUI

PS: Pour les commentaire et question c’est juste en dessous.

8 thoughts on “Le BIKINGMAN Euskadi de Max

  • Bravo Max une Super aventure …on ressent bien dans ton récit l’état d’esprit qui change suivant les difficultés…et surtout la « loco-motiv » qui anime tous ces fous de la bicyclette…,🔥🤘👌

  • Un plaisir de te lire et de se rendre compte concrètement comment ton aventure s’est déroulée.Encore félicitation pour cet exploit et toute ta prépa qui va avec. Si on avait su que c’était un tel bonheur de revoir des gens sur la route après trop de solitude, on se serait arrangé pour venir faire qq km avec toi aussi !
    En tout cas dorénavant quand je passerai devant un cimetière, je penserai au roulé à la saucisse 😂

  • Max comme tu l’as écrit c’était ton objectif de l’année et tu l’as atteint, et même mieux que tu avais espéré.
    Une médaille en chocolat qui vaut beaucoup plus sur cette première du Bikingman en Euskadi.
    Cette course des séries 2021 proposait un tracé relevé en D+ connu de tous les participants, mais avec une topographie accidentée, propre à user les organismes les mieux préparés.
    Bikingman Euskadi pourrait être la nouvelle épreuve de force basque.
    Tu as relevé le défi, et toujours avec la « banane », BRAVO Max .

  • Toc de performance Max, et une sacrée première pour toi ! 👍✌️
    J ai vécu une course haletante grâce à toi :
    m agaçant lorsque tu t arrêtais dormir de peur que tu ne te fasses passer😟…
    jubilant lorsque tu gagnais des places au classement🤪
    et manquant m étouffer de rire lorsque j ai vu que tu dormais dans un cimetière !😱😂🤣
    Tu as été mon chouchou sur Euskadi et je ne pouvais choisir meilleur participant, voilà pourquoi j avais mis mon réveil pour être présente à ton arrivée !
    Merci pour cette belle aventure, pour ta bonne humeur communicative, a prestu Max, tu basgiu

    • C’est cool de l’avoir lu ! J’espère avoir était honnête. Et oui on se verra sur la desertus avec plaisir !! J’etais à la Pop Ouest ce weekend (même organisateur) c’était vraiment top. On va se régaler.

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